AppliDay – DigiFret
Une décennie que Fret SNCF n’avait pas développé de nouvelle application mobile. Projet majeur, Digifret a donc pour but de répondre au mieux aux besoins des agents sur le terrain. Explication en compagnie de Benoit Thirion, responsable d’applications web et mobile chez Fret SNCF.
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Par La Redaction
À quel besoin répond cette application ?
Benoit Thirion : Au Fret, le métier d’agent de desserte est bien spécifique. Une de ses missions est d’assurer des opérations de livraison et de restitution de wagons sur un embranchement particulier.. Un rôle crucial puisqu’il garantit une composition fiable de nos trains. Pour cela, il disposait, depuis 2008, d’un PDA Motorola. Or, ce type de matériel commençait à dater. L’objectif de Digifret était donc double. Primo, permettre le remplacement des PDA par des tablettes modernes, choisies en collaboration avec les agents. Le choix s’est porté sur la tablette Samsung Tab S2. Secundo, tout en conservant l’ensemble des fonctionnalités déjà existantes, mener une refonte de l’ensemble en terme d’ergonomie.
En décrivant l’application, pouvez-vous nous raconter ses fonctionnalités ?
B.T. : L’ergonomie comme le parcours utilisateur ont été largement simplifiés. La robustesse a été améliorée, les agents sont désormais assurés de pouvoir travailler même sans connexion. Les photos prises dans le cadre de leur mission de declaration d’avaries sont également géolocalisées et horodatées. La traçabilité des opérations de formation du train est dématérialisée. En outre, Digifret permet aux agents d’avoir une connexion avec l’écosystème SNCF, qu’il s’agisse de l’intranet, d’un accès aux mails ou à l’ensemble des applications internes : par exemple avec l’utilisation de l’application SYSPRE Nomade, la documentation est dématérialisée et peut éviter de transporter ces documents en version papier Ceci n’empêche pas un usage pro et perso de la tablette. La mobilité s’en trouve grandement facilitée.
Digifret facilite aussi la formation en interne…
B.T. : Il y a effectivement ce que l’on appelle un mode “bac à sable” intégré à l’application qui permet aux agents de s’entraîner en utilisant de fausses données. Ces derniers ont aussi la possibilité de visionner des didacticiels vidéo.
Quel était le challenge principal lors de son élaboration ?
B.T. : Au Fret, nous n’avions pas développé de nouvelle application mobile depuis le déploiement des PDA il y a dix ans. D’une certaine manière, il y avait tout à apprendre : l’intégration sous Android, la question de la mobilité au sein de l’écosystème SNCF, etc. Or, la demande du terrain était forte. Nous nous étions donc fixés le 1er trimestre 2017 afin d’être au rendez-vous des objectifs métiers. Désormais, l’application est opérationnelle partout. Les derniers PDA ont cessé d’être utilisés fin mars. Et les retours d’expérience sont très bons, notamment sur la question du parcours utilisateur. Les agents se sont pris au jeu, certains nous proposent déjà des idées d’évolution. C’est une belle satisfaction.
Quelles sont les évolutions attendues pour l’application Digifret ?
B.T. : Il y a plusieurs points sur lesquels nous entendons progresser : la synchronisation des données saisies par les agents, la prise en compte du transport combiné dans l’application, la création de nouvelles applications à destination d’autres populations d’agents de terrain, de façon cohérente avec le projet Train Fret Digital.
Une anecdote sur le projet
Benoit Thirion – “Le fait que des agents qui étaient réfractaires au PDA, et aient tout de suite accroché avec la tablette. D’une certaine manière, ils retrouvaient la simplicité d’usage connue avec le papier. C’est très intuitif.”