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#Atelier 574 – « L’intelligence est l’énergie de la 3ème révolution industrielle » selon Luc Ferry

Peut-être avez-vous entendu parler de la « révolution 4.0 », fondée sur le Big Data, l’IoT et une connectivité permanente ? A contrario, d’autres considèrent que cette dernière n’existe pas et que nous nous situons toujours au cœur de la « 3ème révolution industrielle ». Luc Ferry fait partie de ce camp. En effet, l’ancien ministre de l’Education voit l’invention du Web dans les années 90 comme le début de cette nouvelle phase d’industrie, dont les bases technologiques sont toujours en cours d’accélération. « L’intelligence artificielle est au cœur de cette 3ème révolution industrielle » : c’est par ces mots que le philosophe débute sa conférence au 574 Saint-Denis. Retour sur l’essentiel de l’événement en « fiche de révision ».

Publié le

Par La Redaction

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Qui ?

Luc Ferry, qui ira rejoindre les rangs de ces « illustres inconnus » invités par le 574 Saint-Denis. Comme Google ne vous sera d’aucune utilité pour vous renseigner à son sujet, nous préciserons qu’il est philosophe, essayiste, ancien Ministre de l’Éducation et personnalité médiatique régulièrement publiée (le Figaro, l’Express…). Il a rédigé plusieurs ouvrages dans lesquelles il questionne les bouleversements sociétaux entraînés par les innovations technologiques (« La Révolution transhumaniste » (2016) ou « L’Innovation destructrice » (2014)).

Quand ?

Le 21 avril 2017, date qui marquera les annales du digital puisqu’en plus de Luc Ferry exposant ses idées sur l’IA, l’entreprise Mastercard testait pour la première fois sa carte de paiement biométrique en Afrique du Sud.

Où ?

Au 574 Saint-Denis, tandis qu’à 76 millions de kilomètres de là le petit Curiosity continuait sa découverte de Mars. A ce propos, saviez-vous que le ChemCam – instrument placé sur la tête du robot – est piloté par une entreprise française, les Martiens de Toulouse ?

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Les grandes idées de la conférence ?

Les trois retombées majeures de la 3ème révolution industrielle: uberisation, technomédecine et mobilité.

La généralisation des nouvelles technologies et des sciences qui en découlent(algorithmie, _data mining_ etc.) permet aujourd’hui aux personnes ou entreprises proposant un service ou un bien d’entrer en relation directement avec leur client, et orientent notre économie vers un nouveau modèle. C’est ainsi qu’est définit l’ubérisation, concept disruptif considéré comme problématique par certains. Luc Ferry illustre avec l’exemple d’AirBnB Paris : 75 000 lits disponibles à la location sur la plateforme américaine, presque autant que de chambres d’hôtel. Les professionnels de tourisme sont donc fortement concurrencés. « Cela crée à la fois du dumping social, des profits colossaux, et des super capitalistes » : en bref, un modèle socio-économique qui exige la réévaluation des mesures sociétales existantes.

Autre exemple : selon Luc Ferry, si la médecine classique « répare » notre corps, les nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (NBIC) rendront possible le rallongement de la vie humaine. Ces sciences ont fait avancer le transhumanisme à grande vitesse et permettraient de fabriquer des hommes « augmentés », capables de « vivre plus longtemps et surtout en bonne santé ». La mission est en passe d’être accomplie : des chercheurs sont parvenus à rallonger d’un tiers la vie de souris grâce au nettoyage des cellules vieillissantes.

Enfin, le nouvel Homme disposera d’une mobilité bien plus autonome que celle d’aujourd’hui (Luc Ferry cite ici l’exemple de Google Car).

Qu’est-ce qu’une révolution industrielle ?

Tout comme Laurent Alexandre (lire notre interview), Luc Ferry ne se retrouve guère dans les propos de l’économiste Jeremy Rifkin. Il considère alors trois critères fondamentaux pour définir une révolution industrielle :

– de nouvelles sources d’énergie,

– les nouveaux moyens de communication (physiques et intellectuels) qu’elles engendrent,

– une nouvelle organisation de l’économie qui en découle.

La 3ème révolution industrielle aurait pour moteur de développement – la « source d’énergie » – l’intelligence. La circulation des idées se fait à travers les moteurs de recherche et les plateformes de réseaux sociaux (communication intellectuelle), tandis qu’en parallèle, les objets connectés communiquent entre eux en temps réel sur des plateformes IoT (communication physique). Ces nouveaux moyens de communication créent des emplois bien différents de ceux du 20ème siècle.

Focus sur les « innovations destructrices »

Comme expliqué via le concept d’uberisation, les « innovations destructrices » ne méritent pas complètement leur nom aux relents catastrophistes : s’il est exact qu’elles détruisent des emplois en les rendant obsolètes, elles ont également le mérite de les remplacer par des nouveaux, obligeant les sociétés à une certaine adaptation. D’après Luc Ferry, la 3ème révolution industrielle inclut en elle huit innovations :

– les nanotechnologies,

– les biotechnologies,

– le Big data et l’IoT,

– le cognitivisme, ou l’intelligence artificielle,

– les imprimantes 3D,

– la robotique,

– l’hybridation homme/machine,

– la recherche sur les cellules souches.

Si la philosophie est d’abord « son temps saisi dans la pensée » (Hegel), Luc Ferry rappelle l’urgence « de comprendre les promesses, les dangers et les enjeux éthiques, politiques et spirituels » des innovations engendrées par la 3

ème révolution industrielle. Il décortique les questions autour de ces 8 innovations dans ce livre.

Les punchlines ?

– « Il n’est pas question de disparition d’emplois, mais de déversements violents et immenses de l’IA. »

– « L’idée général du Web, c’est de casser les silos. Le Web c’est ce qui a, pour la première fois dans l’histoire humaine, fait en sorte que l’humanité soit totalement connectée avec elle-même. »

– « La nouvelle source d’énergie de la 3ème révolution industrielle est l’intelligence. »

– « L’uberisation, c’est la concurrence des non-professionnels aux professionnels. »

PLUS D’INFOS

Retrouvez le #PortraitRobot digital de Luc Ferry ici.

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