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#Atelier574 – « La culture de l’innovation chez Google » par Anne-Gabrielle Dauba Pantanacce.

Depuis sa création en 1998, Google anticipe les usages et innove pour toujours rester pertinent. « Innover est un mantra depuis le premier jour chez Google », déclare Anne-Gabrielle Dauba Pantanacce en ouverture de cette conférence au 574. Quelles sont les méthodes de l’entreprise pour créer une culture de l’innovation ? Comment s’intègrent-elles dans le quotidien des salariés ? Autant de questions auxquelles la Directrice de la communication de Google France répond ici.

Publié le

Par La Redaction

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Qui ?

Diplômée du Celsa en 2003, Anne-Gabrielle Dauba Pantanacce a ensuite été Conseillère en communication auprès du Ministre délégué à l’Industrie, François Loos, en 2006, avant de rejoindre Google France en 2007. Elle est aujourd’hui Directrice de la communication et des affaires publiques de Google France.

Où ?

Au 574, le siège parisien de la Direction générale e.SNCF, situé à Saint-Denis (93), soit à environ 13 800 kilomètres de l’île de Pâques qui fut visitée le 6 avril 1722 (jour de Pâques) par le premier européen : le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen.

Quand ?

Vendredi 30 novembre 2018, soit 118 ans jour pour jour après le décès d’Oscar Wilde, écrivain irlandais mondialement connu pour ses œuvres telles que Le fantôme de Canterville (1887) et Le portrait de Dorian Gray (1891).

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Grandes idées

L’utilisateur au cœur de chaque projet innovant

La question de l’intérêt pour l’utilisateur est cruciale chez Google. Il faut donc se poser les bonnes questions en amont de chaque projet : quel est le problème auquel je souhaite répondre ? Est-ce que ce problème a un impact mondial ? Est-ce que la solution sera utile et pertinente pour l’utilisateur final ? Est-ce que ce sont des outils qui vont apporter véritablement une solution à valeur ajoutée ?

En parallèle, il faut aussi trouver un arbitrage entre innovation et protection des intérêts des utilisateurs. Si on utilise telles données personnelles, est-ce que cela protège les intérêts des utilisateurs ? « Ainsi, dans toutes les équipes d’ingénieurs, il y a des gens attachés à ces questions de données personnelles et d’éthique », explique Anne-Gabrielle Dauba Pantanacce. « Le concept de « privacy by design » signifie donc que chaque innovation doit rendre un service, tout en protégeant les utilisateurs », ajoute-t-elle.

Les méthodes pour innover mieux et plus

Au sein de la culture de l’innovation Google, la façon de penser « out of the box » et la valorisation de l’échec sont au centre. « On dit souvent chez Google que si on n’a pas échoué à un moment dans ses projets, c’est qu’on n’a pas pensé assez haut, qu’on n’a pas pris assez de risques, et qu’on est resté dans sa zone de confort », précise Anne-Gabrielle Dauba Pantanacce.

Google utilise aussi le concept du 10x, qui est l’idée qu’il ne faut pas améliorer uniquement de 10% chaque projet, mais de 10 fois plus.

Les phases de test sont également très importantes. « Lorsqu’on lance des projets, ils ne sont jamais parfaits volontairement, parce qu’on attend les feedbacks des utilisateurs, des groupes test partenaires, car on ne peut pas avoir immédiatement la réponse parfaite. C’est un changement de culture très différent par rapport à un modèle d’ingénierie qu’on peut avoir en Europe », explique-t-elle. Cette façon de fonctionner permet d’aller très vite et de générer toutes les idées possibles. L’idée de la co-construction, de la dimension collaborative et du foisonnement est fondamentale.

L’innovation peut venir de partout

Google a mis en place le concept des 20%, c’est-à-dire que tous les employés peuvent consacrer 1 jour sur 5 à des projets privés. Cette règle des 20% a permis de créer Gmail, Google News ou Art & Culture. Si l’idée semble intéressante, Google va donner des moyens et une équipe pour la déployer, afin qu’elle puisse avoir un impact global. « Google souhaite donc se saisir de la richesse de l’individu, de ses centres d’intérêts et lui donner un espace d’expression », explique la Directrice de la communication.

L’intrapreneuriat est également très important chez Google, notamment grâce à des initiatives telles que l’incubateur Area 120. « Tout le monde a ainsi droit au chapitre et peut proposer une idée », détaille Anne-Gabrielle Dauba Pantanacce.

Le recrutement, vecteur de l’innovation

Le recrutement est le premier niveau essentiel pour parvenir à créer une culture de l’innovation. Recruter est donc la responsabilité de tout le monde, et pas uniquement des DRH. « Pour recruter la bonne personne, il faut qu’il y ait un consensus, que la personne puisse comprendre les autres collaborateurs avec qui elle va travailler. Cela permettra de savoir si la greffe prendra en termes de culture d’entreprise », explique Anne-Gabrielle. Au-delà des « hard skills », ce qui importe le plus, ce sont donc les « soft skills » (qui est la personne ? Quelles sont ses capacités à collaborer ? etc…).

Le partage de l’information

Google est une entreprise extrêmement transparente et le partage de l’information en interne y est essentiel. De nombreux forums existent donc, comme le TGIF (Thanks Google it’s Friday), qui passe en revue les produits et les actualités. « L’idée est de participer à cette culture de débat et de partager avec ses collaborateurs », précise-t-elle. Grâce au « dog fooding», le collaborateur peut également tester un produit un an à l’avance pour donner son feedback.

Le design des bureaux joue également un rôle primordial dans ce partage, en proposant par exempe des cantines gratuites, des open-spaces… Pour aider à la créativité, il existe également des « silent rooms » équipées de canapés confortables pour se reposer l’esprit et réfléchir à de nouveaux projets. Tout l’espace est entièrement modulaire en fonction des besoins de la journée.

Le partage de l’information existe aussi vers le monde extérieur, grâce à un principe d’open-source. « Toute la recherche et les brevets en IA, par exemple, sont mis à la disposition de la communauté scientifique, comme le CNRS en France. C’est une recherche ouverte qui bénéficie à tous, car ce sont des enjeux fondamentaux qui peuvent avoir des impacts sur la société », conclut Anne-Gabrielle Dauba Pantanacce.

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