#Atelier574 – « Les 2 ans d’Altamétris » par Nicolas Pollet
Altamétris, la filiale de SNCF, a été créée il y a deux ans. En quoi consistent ses activités ? Comment ont-elles évolué durant ces deux années ? Dans cette conférence au « 574 », Nicolas Pollet détaille les services de collecte de données par drones, hélicoptères ou encore Lidar, et donne des clefs sur le futur de la filiale via la _smart R&D_.
Publié le
Par La Redaction
Qui ?
Nicolas Pollet est le Directeur Général d’Altamétris, une filiale de SNCF dédiée principalement aux drones.
Où ?
Au Campus Jade, soit à 17 kilomètres de la Direction générale de l’Aviation civile à Paris, qui contrôle et réglemente la circulation des drones en France.
Quand ?
Jeudi 11 avril 2019, soit 49 ans jour pour jour après le lancement d’_Apollo 13_, mission lunaire habitée du programme Apollo.
Historique d’Altamétris
Altamétris est une filiale de SNCF créée le 1er janvier 2017 par Nicolas Pollet, Flavien Viguier et Grégoire Goussu, tous trois issus de la direction technique de l’ingénierie de SNCF. Elle appartient à 100% à SNCF.
Altamétris vient d’embaucher le 40ème collaborateur. Elle comprend notamment aujourd’hui six opérateurs de drones, vingt data analysts, huit développeurs et six personnes en support.
Elle a réalisé 8 millions de chiffre d’affaires en deux ans, à 90% pour SNCF. Ses autres clients sont par exemple EDF, RTE, Véolia, Enedis, les Chemins de fer Suisses, ou encore Accor.
En 2018, la filiale a mis en œuvre 135 projets sur 107 sites industriels différents, 10 000 kilomètres de voies en jumeau numérique, plus de 400 heures de vol et un premier projet en BIM (Building Information Modeling).
« Nos quatre activités principales sont les drones, le Digital Twin (jumeau numérique), l’aide à la décision et la smart R&D », explique Nicolas Pollet.
[LIVE au #574 de Paris] @NicoPollet revient sur l’aventure @ALTAMETRIS ! Deux ans en tant qu’entreprise et premiers essais chez #SNCF en 1994 ! @SNCF_Digital @SNCFReseau pic.twitter.com/F9CzB3rvrx
— ALTAMETRIS (@ALTAMETRIS) 11 avril 2019
La collecte de données
Le drone avion est un drone original conçu par Delair, qui est déployé à peu près 25 week-ends par an, de nuit, pour la surveillance des réseaux. Il est utilisé pendant les périodes de l’année de sensibilité (principalement avant les vacances scolaires), et sur des points névralgiques, comme sur les zones de raccordement des lignes à grande vitesse. « Ces drones vont faire des rondes et passer à peu près toutes les 15 minutes sur le même point, sur une zone de 20 à 30 kilomètres. Ils ont un rôle de prévention et de dissuasion», précise Nicolas.
Le deuxième type de drone utilisé a été conçu par Riegl. C’est un gros drone de 22 kilogrammes qui emporte un capteur Lidar, et qui va avoir des performances similaires au Lidar embarqué sur train, afin de faire un jumeau numérique des zones survolées. Le résultat est un nuage de points 3D et des photos en haute résolution qui permettent de faire des analyses très fines de la métrologie.
Le troisième type de drone est un petit drone (moins de 400 grammes) peu coûteux. « Il est proposé via le service Oscar, un outil agile de collecte de données que l’on met dans les mains des opérateurs sur le terrain », explique Nicolas. Altamétris forme les opérateurs au drone, les équipes, effectue la maintenance des drones, et prend en charge toutes les démarches administratives (autorisations préfecture, assurance…). Ce service a été créé avec l’entreprise bordelaise Dronisos.
Altamétris effectue également de la collecte de données récurrente à haute fréquence et haute densité par les trains de surveillance de la voie (ESV) équipés de tête Lidar, mais aussi par hélicoptère. 4 000 kilomètres de voies ferrées ont ainsi été numérisés (Digital Twin).
Enfin, un projet avec le CNES vise à chercher la complémentarité des moyens en utilisant le satellite pour arriver à détecter des anomalies et des problématiques.
L’aide à la décision (Data Asset Management)
Différents cas d’usage ont été pratiqués, notamment pour les ouvrages de génie civil. « Pour chaque type d’installation (béton, maçonnerie), il existe des processus et besoins particuliers, il faut donc adapter une offre précise que l’on développe avec les métiers », explique Nicolas. « Ce qui est aujourd’hui vraiment efficace, c’est la partie diagnostic des installations électriques. Grâce à l’intelligence artificielle, on arrive à constituer une base de données intéressante, afin de faire du Machine Learning pour de la détection », ajoute-t-il.
Côté végétation, Altamétris a également développé un algorithme qui permet d’identifier la zone d’intolérance, afin de remonter l’information à la maintenance.
Des processus d’innovation et d’industrialisation rapide
Altamétris a démontré qu’elle savait caractériser un besoin, proposer des solutions, les valider et les « processer » jusqu’à industrialisation. « Aujourd’hui, l’enjeu est l’usage de la robotique capteurs/vision », développe Nicolas.
Plusieurs cas d’usage existent déjà. Par exemple, la filiale a développé pour le train Druide avec Innovation & Recherche un petit robot qui passe sous les trains pour aller faire les mesures de brosse.
Pour Fret SNCF, Altamétris a également développé un petit boîtier qui est en train d’être industrialisé. « On le place à l’arrière du dernier wagon, afin de rebrousser avec un seul agent. Il y a une partiehardware avec un retour vidéo sur tablette ou smartphone, mais également une algorithmie pour détecter des personnes ou des obstacles quand le train recule », détaille-t-il.
« Enfin, sur les trains autonomes, une brique vision a été créée, consistant en deux caméras, un spot infrarouge et un boitier central. Une brique techno de Edge intègre également de l’intelligence à l’intérieur du drone pour faire de la détection d’objets », conclut-il.
[ #Atelier574 ] C’est au Campus Jade que Nicolas Pollet, DG d’@ALTAMETRIS, vient nous présenter aujourd’hui la filiale drone de @SNCFReseau, et Expert en #maintenance des #réseaux pour un business case sectoriel. pic.twitter.com/FrFPD2dnPd
— SNCF Digital (@SNCF_Digital) 11 avril 2019
Punchlines
– « Le BIM est un métier à part entière que l’on développe avec SNCF Réseau. »
– « Grâce à l’intelligence artificielle, on arrive à constituer une base de données intéressante, afin de faire du Machine Learning pour de la détection. »