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#Atelier574 : Tesla, la voiture qui voulait accélérer le futur

A l’occasion de l’ouverture du Salon international de l’automobile de Genève 2019, Digital SNCF vous propose de découvrir ou redécouvrir l’Atelier 574 consacré au « modèle Tesla ».

Publié le

Par La Redaction

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Après les bouquets de roses chers à Laurent Voulzy, place aux voitures électriques ! Elon Musk l’affirme à qui veut l’entendre : les véhicules développés par Tesla ont vocation à changer le monde, rien de moins. Derrière l’utopie, les projets de l’entrepreneur recèlent de vrais enjeux de transformation, qui pourraient bien accélérer la transition vers les énergies renouvelables, solaire en tête. Retour en fiche de lecture sur un atelier truffé d’enseignements bien concrets.

Qui ?

Kevin Echarghi est Senior Project Analyst chez Fabernovel. Basé en Californie, il participe aux activités du 574 San Francisco, chargé de scruter l’activité des géants de la Silicon Valley et d’en retirer des enseignements susceptibles de nourrir les projets de transformation digitale. Un an après une présentation remarquée dédiée à Uber, il revient au 574 de Saint-Denis pour partager son retour d’expérience sur le modèle de développement de Tesla.

Quand ?

Le 20 octobre 2017, soit précisément un an et trois jours après qu’Elon Musk a formulé la promesse d’arriver à faire circuler d’ici quelques années des voitures totalement autonomes.

Où ?

Au 574 Saint-Denis, à quelques kilomètres de la grande Halle de la Villette où se tenait ce jour-là la deuxième édition du salon Autonomy réfléchissant aux formes que prendra demain la mobilité urbaine.

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Les grandes idées de l’atelier

1) le rêve n’est pas forcément une utopie

Kevin Echarghi fait remarquer qu’Elon Musk est un très bon communicant, dédiant une part importante de son temps au partage de sa vision et d’ambitions qui ne se limitent pas simplement à construire des voitures.

Bien loin de le desservir, cette dimension « rêve » soutient ses projets : elle lui permet par exemple d’obtenir le soutien d’un grand nombre d’internautes qui se font spontanément le relais de ses idées et acceptent de précommander des produits qui n’ont pas encore vu le jour.

« On estime qu’il dépense 6 dollars pour vendre une voiture quand un constructeur classique dépense 40 fois plus », fait remarquer Kevin.

Tout dans l’attitude de Musk est fait pour persuader et convaincre. En réinvestissant systématiquement son argent dans ses projets, le milliardaire arrive à motiver des investisseurs et à fédérer autour de lui une armée de talents.

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2) incarner le rêve

Comment change-t-on le monde selon le _Master Plan_ dessiné par Elon Musk ? Tout part de l’axiome selon lequel le soleil fournit assez d’énergie pour nos besoins. Il imagine donc dans un premier temps des fermes de panneaux solaires qui vont générer de l’électricité. Une fois cette énergie convertie, comment la stocker ? Il faut des batteries, comme celles que fabriquera bientôt la Gigafactory installée dans le désert du Nevada. Enfin, il faut distribuer et consommer cette énergie : les voitures Tesla et le réseau de chargeurs associé sont là pour ça.

L’une des grandes forces de l’entrepreneur, soulignée notamment dans la biographie d’Ashlee Vange, réside dans cette capacité à envisager un problème et les solutions associées de façon holistique.

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3) Industrialiser et déléguer au logiciel

Encore faut-il réussir à mettre le plan en œuvre. Pour Kevin Echarghi, Tesla a réussi à obtenir des résultats avec une rapidité fulgurante grâce à deux principes.

Le premier : la confiance accordée au logiciel, qui contrôle absolument tout et permet d’assurer le développement continu des produits, même après leur commercialisation. Une voiture Tesla n’est jamais totalement finalisée : le constructeur ne cesse de déployer des nouvelles fonctions ou des optimisations par le biais de mises à jour logicielles.

Le second : l’intégration poussée à l’extrême. S’il a débuté avec le châssis de la Lotus Elise pour le premier Roadster, Elon Musk a très vite poussé les ingénieurs de Tesla à concevoir l’ensemble des composants et équipements dont ils avaient besoin pour tenir le cahier des charges.

Aujourd’hui, Tesla en est à repenser la façon dont on construit une usine afin de répondre au défi posé par la fabrication de la Model 3, déjà vendue à hauteur de 500 000 exemplaires alors que les lignes de production ne sont toujours pas opérationnelles.

Changer le monde, vraiment ?

Tesla fait face à de très nombreux défis : problèmes de production, fuite des cerveaux, concurrence exacerbée… En dépit de ses résultats impressionnants, il n’est pas dit que la société s’impose à long terme. « Qu’il gagne ou pas, Elon Musk change la dynamique », estime cependant Kevin Echarghi, « tous les secteurs sont touchés par sa façon de voir le monde ».

Ses voitures qui ne requièrent aucun entretien et conduiront de façon autonome ne bouleversent pas que le marché des constructeurs automobiles : elles ont un impact direct sur la façon dont on achète et même sur le rapport que l’on entretient à la propriété. « Elon Musk nous enseigne qu’il faut questionner le statu quo et développer une vision pour le futur », conclut le jeune homme.

Punchlines

– « Le futur est ouvert, on peut tous le construire »

– « Tesla ne fait pas de profit, mais c’est le constructeur le mieux valorisé en bourse aux US »

– « Il faut réaliser qu’il n’y a plus de marché, juste des consommateurs »

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