Avec MASIPRO, la PIOMA va bientôt accueillir ses premiers minibus autonomes
5 ans après sa création, la Plateforme d’Innovation Ouverte pour la Mobilité Autonome (PIOMA), à Carquefou, près de Nantes, s’apprête à accueillir ses premiers minibus autonomes.
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Par La Redaction

Créée en 2020 sur une ancienne voie ferrée inexploitée à Carquefou, près de Nantes, la Plateforme d’Innovation Ouverte pour la Mobilité Autonome (PIOMA) est un site unique en Europe conçue initialement pour tester différents systèmes de véhicules routiers autonomes.
SAM, une première étape vers le véhicule autonome

Véhicule autonome présent dans un croisement routier.
Dans le cadre d’un premier projet baptisé SAM, cette plateforme opérée par la Direction Technologies Innovation et Projets du groupe SNCF a ainsi permis de faire rouler une première génération de véhicules autonomes, sans passager mais avec une présence humaine à bord, en testant notamment le franchissement d’intersections routières et l’atteinte d’une vitesse de 50 km/h.

Véhicule autonome présent dans un croisement routier.
Les véhicules développés par le groupe Stellantis disposaient déjà de capacités de conduite autonome, mais nous avons travaillé ensemble sur la technologie V2X (Vehicle-to-Everything), permettant les échanges d’information avec l’infrastructure routière et notamment les feux tricolores. Nous avons également mis en place avec Ericsson des réseaux privés, 4G ou 5G, pour expérimenter et sécuriser la localisation et le suivi à distance des véhicules.
MASIPRO, une nouvelle étape vers le minibus autonome
La réussite des premiers tests SAM permet désormais à la PIOMA de se transformer pour devenir le support d’une nouvelle expérimentation plus ambitieuse, baptisée « MASIPRO » (Mobilité Autonome en SIte PROpre), soutenue par Bpifrance, et consistant à faire circuler des minibus autonomes robotisés et pouvant accueillir leurs premiers passagers.
Début 2026 au plus tard, le site devrait passer de 2 à 4 kilomètres pour desservir des quartiers résidentiels et des zones d’activité de Carquefou, aux portes de Nantes. Notre objectif est de pouvoir tester dès 2027 une véritable ligne de minibus autonomes, pour démontrer la pertinence de ce type de solution, tant sur le plan technique que serviciel.
Réinventer les transports collectifs
Si certains groupes comme UBER, TESLA ou WAYMO (filiale de Google) travaillent sur des « robots taxis », capables de répondre aux besoins individuels en matière de mobilité, le projet MASIPRO entend révolutionner les transports collectifs, en les rendant plus flexibles et plus accessibles, au moyen de minibus robotisés.
Les minibus autonomes offriront plus de flexibilité pour ajuster l’offre au plus près de la demande, une plus grande amplitude horaire et une meilleure efficience, ce qui pourrait répondre aux attentes de nombreuses collectivités locales pour qui le coût des solutions de transport public traditionnelles est devenu plus difficilement soutenable.

Une expertise dans la gestion de flotte
Réunissant les instituts Railenium et Vedecom, la startup beti, et les groupes Renault et Keolis, le projet MASIPRO est également une opportunité pour le groupe SNCF de valoriser son expertise dans le domaine de l’exploitation des bus.
La gestion des bus autonomes sera plus complexe que celles des robots taxis. Il faudra proposer une offre de mobilité collective adaptée aux besoins sur les différentes plages de la journée, ajuster en permanence les circulations à la demande et aux aléas, tout en assurant une gestion à l’échelle de la flotte pour la maintenance et la recharge des véhicules électriques. La relation avec les voyageurs, en l’absence d’opérateur à bord, est également un challenge qui nécessitera des procédures nouvelles, en cas de malaises voyageurs par exemple. Le groupe SNCF, et sa filiale KEOLIS, disposent d’un véritable savoir-faire en matière de supervision du trafic, qu’ils pourront décliner avec les futurs bus autonomes.
Des synergies avec d’autres solutions innovantes en développement
Bien qu’il repose sur des véhicules autonomes routiers, le projet MASIPRO devrait également permettre de multiplier les synergies avec d’autres innovations du groupe SNCF comme FLEXY, le système de navette pouvant rouler aussi bien sur les rails que sur la route.
Des projets comme MASIPRO ou FLEXY sont complémentaires et visent à concevoir de nouvelles formes de mobilité, combinant la route et le rail, pour répondre aux besoins de déplacements dans les zones aujourd’hui mal desservies par les transports en commun. La 4ème édition du baromètre MACIF & VEDECOM, qui indique que 74 % des Français jugent pertinent d’utiliser d’anciennes lignes ferroviaires pour y installer un service de navette automatisée, nous conforte dans cette vision
Si les États-Unis et la Chine voient les projets de robots taxis se multiplier depuis quelques mois, l’Europe, et plus particulièrement la France, pourraient donc disposer dès 2027 d’un des tous premiers services de « minibus autonome » au monde.
Une révolution qui intéresse de nombreuses collectivités locales, en France comme à l’étranger, afin de fournir des services de transport collectifs, à la fois innovants, accessibles tout en ayant un impact modéré sur l’environnement.