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Bande de trains !

A l’occasion du festival d’Angoulême, E-dgar et la rédaction de #DigitalSNCF vous sortent de l’écosystème digital pour vous plonger dans un monde de papiers, de grammage et de bulles. Rouvrons les albums de bandes dessinées, mais pas n’importe lesquels : ceux où le train est au cœur de bien des intrigues.

Publié le

Par La Redaction

Angoulême BD

Lucky Luke - Des rails sur la prairie », de Morris et Goscinny – 1957

C’est le premier album scénarisé par le talentueux René Goscinny, et également le premier à traiter de faits historiques : les chemins de fer et le pétrole.  L’histoire s’inspire de la construction de la ligne reliant la ville d’Omaha à Sacramento. Dans cet album, le valeureux Lucky Luke vient en aide aux ouvriers contre les manigances d’Entrecôte Harry, le maire de Nothing City qui finit par se réjouir de la conduite des travaux lorsque du pétrole est trouvé sur ses terres. Notre cowboy favori s’attaque également aux malversations de Black Wilson, le propriétaire de compagnie de diligences dont la cupidité s’oppose au progrès.

C’est aussi la première fois que les indiens sont de la party avec Bison Acroupi, chef de la tribu des Pieds Jaunes, et son adjoint Affreux Vautour. Ils tenteront d’attaquer le train mais se rendront vite compte que : « cheval de fer trop rapide », et l’homme qui tire plus vite que son ombre les ralliera vite à sa cause aussi – Yihaa !

Les tuniques bleues - Les cousins d’en face », de Raoul Cauvin, Lambil et Willy – 1984

L’histoire prend place sur fond de guerre de sécession avec comme protagonistes le Sergent Chesterfield et le Caporal Blutch, les Laurel et Hardy de l’armée nordiste. Dans cet album édité pour la première fois dans le journal Spirou, le sergent apprend que ses cousins se sont enrôlés dans l’armée sudiste : ainsi, d’après la mère de ce dernier, « il y aura toujours au moins un vainqueur dans la famille ».

C’est lors d’une mission de réparation des lignes de chemins de fer, attaquées par les méprisables sudistes, que Chesterfield reconnait ses cousins dans le camp adverse et les convainc de réparer les rails à ses côtés. La famille est réunie, et les nordistes sont sur la voie de la victoire.

Spirou - Les robinsons du rail », de Franquin et Jidéhem – 1964

On ne pouvait pas parler de bande dessinée sans mentionner Franquin – ni de train sans évoquer SNCF-. Dans cet album, le journaliste Fantasio va couvrir l’inauguration du nouvel autorail à propulsion nucléaire de SNCF, accompagné par un Gaston Lagaffe qui ne manquera pas de faire des siennes. La locomotive se lance alors dans une course effrénée à travers l’Europe, et la tâche de sauver la vie des passagers incombe à Spirou et aux ingénieurs. Ceci demeure une fiction : Gaston Lagaff n’aurait jamais été invité – tout le monde sait ce dont il est capable – et les trains se propulseront un jour grâce à l’hydrogène, pas au nucléaire.

Hercule Poirot - Le crime de l’Orient-Express », de Chaiko Tsai et Benjamin Von Eckarstberg

Si tous les trains vous font voyager, un fait particulièrement rêver : l’Orient-Express. Ce n’est pourtant pas pour cette raison qu’Hercule Poirot l’a emprunté. Dans cet album, le détective est en villégiature à Istanbul quand le devoir l’appelle : un télégramme le somme de rentrer à Londres. Le policier n’a pas une seconde à perdre, il s’achète donc un billet pour l’Orient-Express. Si notre détective favori comptait profiter du faste de ce train de luxe, c’était sans compter le meurtre d’un riche américain. Il n’en fallait pas plus pour attiser la curiosité de l’enquêteur belge qui, avec la collaboration de M. Bouc, le docteur constantinois, ne manquera pas de faire monter la pression dans le train.

Le Transperceneige », de Rochette et Lob – 1982

Bon à savoir : si un cataclysme climatique s’abattait sur la terre, on se donne tous rendez-vous à Gare du Nord ! Et il vaut mieux être à l’avant du train –mais nous le savions déjà-.

Cette série de bandes dessinées se déroule dans un contexte post-apocalyptique. Suite à un cataclysme, ce qu’il reste de l’humanité est bloquée à bord d’un train ultra-hiérarchisé, vestige d’une organisation sociale rendue chronique à travers l’œuvre : wagon doré à l’avant et wagons pauvres à l’arrière, le tout gardé par une milice violente. De quoi vous glacer le sang à la lecture, tout comme l’environnement

dans lequel ce train évolue. Ce dernier – qui ne peut s’arrêter de rouler sans risquer de geler sur place – brise la glace qu’il rencontre sur ses voies comme ses voyageurs tentent de casser les barrières sociales qui les séparent, dans un seul et même but : survivre.

NDLR : cette bande-dessinée a donné naissance à un excellent film, mettant en scène notre Captain America favori à contre-emploi :

Bonus : « Quartier Lointain » de Jiro Taniguchi

Aussi étrange que cela puisse paraître, il aura fallu véritablement attendre 2015 pour que le rendez-vous mondial de la BD franco-belge reconnaisse la valeur de la bulle nipponne. Ce fut le cas grâce à l’exposition hommage dédiée à l’un des plus grands maîtres du genre au Japon, le regretté Jiro Taniguchi. Dans l’une de ses œuvres majeures, « Quartier lointain » (déjà récompensé discrètement en 2003 à Angoulême), le mangaka invite au voyage à travers l’histoire d’un « salaryman » de 48 ans qui, trop soûl un soir, se trompe de train en rentrant chez lui. Le hasard ou le destin le mènera jusqu’à la petite gare de son village natal, sur les pas de son enfance. Un « must read » qui a fait de Jiro Taniguchi le « Hergé japonais » aux yeux des européens. 

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