Best of Web2day 2018
Du 13 au 15 juin, le rendez-vous annuel nantais de la tech – le « digital spring break » Web2day – a fêté ses dix ans. L’équipe du 574 de Nantes y était, aux côtés de ses partenaires internes et externes.
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Par La Redaction
En l’espace de dix ans, l’association La Cantine, fondatrice du festival Web2day, est parvenu à fédérer un bon nombre d’acteurs autour de son événement. Que vous soyez intéressé par les impacts sociétaux de l’innovation ou à la réussite de votre premier prototypage, à la physique quantique ou à l’IA empathique, à l’IoT, ou au Big Data, que vous soyez startuppeurs, corporates, influenceurs, étudiants ou juste curieux de l’innovation, c’était une large palette de sujets qui composent la sphère du numérique qui était évoquée lors des 200 conférences du festival et qui a attiré cette année pas moins de 7 000 participants. Pour la quatrième année consécutive, SNCF était « beloved partenaire » de l’événement, présentant plusieurs projets et démos qui font évoluer les mobilités des Français.
Réflexions autour des données
Le Big Data ainsi que les sujets autours des données figurent toujours au centre de débats. Un terrain d’entente est néanmoins trouvé : l’exploitation des datas fait rapprocher les métiers. Dans le contexte du paiement, par exemple, «il n’y a pas que de la technique, ni du tuyau, mais de la data », a expliqué Thibaut Faurès Fustel de Coulanges, CEO de Dalenys, durant une conférence autour des récentes évolutions du secteur, « c’est la raison pour laquelle nous devons rapprocher les métiers de banquiers, commerçants et développeurs ». En effet, les données bancaires transitent aujourd’hui entre le consommateur, l’émetteur de cartes, le commerçant (les «service providers »), et le marchand. Le e-commerce, dont le paiement est un des piliers, représente déjà un marché de 81,7 milliards d’euros (1,2 milliards de transactions) en France en 2017. Les chiffres devront encore grimper de concert avec le développement du Big Data dans le secteur. Et les acteurs de la finance – banques classiques ou outsiders comme Nickel – saisissent cette opportunité grâce aux compétences qui étaient parfois éloignées par le passé.
En parallèle, certains mènent une réflexion plus critique vis-à-vis des modèles actuels d’exploitation des données. Speaker au festival, Gaspard Koenig prônait une monétisation à l’échelle individuelle, afin de tirer pleinement profit de ce qu’il appelle « la patrimonialité des données ». Le président du think tank libertaire GénérationLibre considère l’économie et l’idéologie du partage comme « hyper capitaliste », car selon lui, le citoyen se doit de décider de la façon dont il souhaite exploiter, ou faire exploiter (ou pas) ses données personnelles, tandis que nous serions en train de perdre le contrôle de nos propres données au profit d’une multitude de services issus de l’économie de partage, proposés par les entreprises comme Uber.
Disrupter à partir des usages innovants
D’un point de vue pragmatique, la valeur des données – indiscutable selon tous – s’exprime au travers d’usages concrets. C’est pourquoi SNCF a proposé, dans le cadre du festival Web2day, un avant-goût du futur des mobilités.
A la région des Pays de la Loire, SNCF travaille avec la startup Transway pour mettre en place deux programmes promouvant les transports publics. Les usagers peuvent ainsi obtenir des réductions en empruntant le train TER.
Dans 300 gares françaises, SNCF Gares & Connexions installe les beacons – les balises Bluetooth capables de communiquer avec le smartphone des usagers – afin de faciliter le guidage et améliorer l’expérience en gare. A l’occasion du festival, la startup Imagina et SNCF ont réalisé un programme de guidage depuis la gare de Nantes jusqu’aux nefs des Machines de l’île.
OUI.sncf enrichi en continu son service billetterie à travers la mise à jour de son chatbot OUI.bot. L’agent conversationnel du groupe ferroviaire est aujourd’hui capable de fournir les services de recherche et de réservation des billets de train via Messenger, Google Home et le site de OUI.sncf.
Dans les coulisses industrielles, SNCF a réalisé des expérimentations avec la startup Bloc In Bloc. Des maquettes numériques ont été créées sur le site de la future gare TGV de Nîmes-Pont-Du-Gard, et au Campus Rimbaud, siège du 574 de Saint-Denis, où la direction du Digital de SNCF est hébergée.
Enfin, les projets IoT fleurissent au sein du groupe ferroviaire. « Nous avons installé 5 000 dispositifs capteurs dans l’écosystème SNCF, et visons plus de 100 000 », souligne Marine Mizrahi, Responsable de la Fab IoT de SNCF, durant sa conférence au Web2day, « cela transforme complètement nos métiers ». Mounir Belhamiti, Chef de projet Info Givre de la Fab IoT présente pour sa part l’avancement du projet sur la ligne de tram-train.
Innover, une affaire d’Etat ?
Quand la France ambitionne de devenir une « startup nation », l’Estonie retrouve sa fierté dans le numérique et fonce dans sa « cyberdiplomatie ». Arnaud Castaignet, le jeune représentant du programme e-Residency Estonien, était speaker au Web2day. Visant à donner une identité digitale aux individus désirant accéder au marché européen, le programme a attiré plus de 35 000 e-résidents depuis 2014. Pour Arnaud Castaignet, « en Estonie, l’innovation trouve sa source d’inspiration dans l’administration publique, car elle chercher à démocratiser l’accès à l’entrepreneuriat ».
Axelle Lemaire a posé une fois de plus la question sur le positionnement de l’Europe, ses startups et ses citoyens dans un monde numérique globalement dominé par les GAFA. L’ex-secrétaire d’Etat du numérique et de l’innovation a affirmé son point de vue de « ne pas laisser le secteur privé décider seul de ce qui est bon pour la société », et de « créer une intelligence collective dans l’IA ». Quid d’inventer un dispositif d’Etat, plus accessible que le passeport talent (ou le French Tech Ticket), afin d’attirer plus de talents vers le pays des lumières ?
BRAVO !
Félicitation à toutes les équipes / activités SNCF qui ont fait de cet événement une réussite – petit clin d’oeil au 574 Nantes !