Chroniques de San Francisco – Le lancement de Waze Carpool en Silicon Valley
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Fin 2016, Waze, l’application de trafic et de navigation communautaire testait sa nouvelle fonctionnalité de covoiturage dans la Silicon Valley. L’application comptabilise 65 millions d’utilisateurs actifs. Il s’agit de la plus grande communauté au monde utilisant une app de trafic en temps réel. Elle cherche aujourd’hui à proposer un service supplémentaire à ses utilisateurs. Après un premier lancement en Israël, retour et décryptage du test progressif de cette fonctionnalité par la Silicon Valley.
Publié le
Par La Redaction
Waze Carpool, l’auto-stop digital
Il est désormais possible pour un particulier de prendre un ou plusieurs passagers et de partager les frais sans dépasser deux trajets par jours. Waze Carpool souhaite ainsi permettre de défrayer les trajets quotidiens domicile – travail, de faciliter le transport entre collègues et _in fine_ de désengorger le trafic.
Cette nouvelle fonctionnalité en cours de test permet pour un conducteur de facilement trouver un passager et pour ce dernier de réserver sa course.
Une fois que le conducteur a renseigné ses informations de trajet, il peut recevoir des demandes de covoiturage.
Côté passager, il suffit de télécharger l’application annexe « Waze Rider ». Quelques heures ou jours avant le trajet prévu, il saisit sa demande dans l’application et Waze se charge de trouver un conducteur avec un itinéraire compatible. Si le résultat de la recherche est positif, une confirmation est envoyée au conducteur et au passager ainsi qu’une indication sur un lieu de rencontre suggéré.
Le passager est prévenu lorsque le conducteur se met en route ; il peut consulter les informations du trajet et de la voiture en temps réel. Une fois le trajet effectué, il ne reste plus au passager qu’à payer une compensation basée sur le nombre de kilomètres, depuis l’application.
Par ailleurs, plus la demande du passager est réalisée en amont, plus il a de chances de trouver un conducteur disponible.
Un service pour la communauté avant tout
L’offre de Waze est parmi les moins chères du marché avec un coût par mile plafonné à $0.54 (soit 0.31 euros/Km). Ce prix est fixé par un barème de l’administration fiscale américaine calculant le coût de maintien de différents types de véhicules aux États-Unis. Un tel prix constitue uniquement un remboursement des frais et en aucun cas une source de revenus pour le conducteur.
Cela illustre bien la volonté de Waze de rajouter un service communautaire à l’application plutôt que de créer un véritable business pour les conducteurs, à l’inverse des offres déjà proposées par Uber et Lyft.
Au cours de cette phase de test, Waze a décidé de ne pas prélever de commission sur les trajets. Cependant, cela pourrait évoluer : Waze prend par exemple déjà une commission de 15% en Israël.
Racheté par Google mais toujours autonome
La startup israélienne rachetée par Google (aujourd’hui Alphabet) en 2013, bénéficie d’une certaine autonomie vis-à-vis du géant de la Tech. A l’instar de la relation entre YouTube et le reste des produits Google, les produits Waze et Google Maps ont leur vie distincte. Google Maps a repris les fonctionnalités d’analyse du trafic de Waze par opportunité (plus de données disponibles, donc meilleure précision), mais n’a pas poussé l’intégration plus loin.
Cependant, avec la plus grande communauté active du secteur, le rachat purement défensif de Waze par Google se montre payant. La capacité qu’a aujourd’hui Google d’observer les usages de covoiturage sur une communauté de plus de 65 millions de conducteurs est un avantage compétitif majeur, en particulier sur un marché américain que l’on sait historiquement réticent à ces pratiques collaboratives. Si cette fonctionnalité est bien accueillie par les utilisateurs et que l’offre de trajets disponibles rencontre bien la demande de co-voiturage, alors, le service pourrait rapidement s’étendre et faire des émules ailleurs dans le monde.