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Chroniques de San Francisco – Le paysage changeant des voitures autonomes

Tous les mois, le 574 de San Francisco vous délivrera les actualités transport les plus fraîches de la Silicon Valley. Applications, startups, données partagées, IoT, programmes révolutionnaires… Découvrez en exclusivité les projets qui font vibrer l’épicentre de l’innovation mondiale !

Publié le

Par La Redaction

Le 10 février 2017, l’annonce de Ford d’investir $1 milliard sur les 5 prochaines années dans l’entreprise Argo.ai a une fois de plus marqué l’écosystème des voitures autonomes. Cette startup d’intelligence artificielle comptabilisant à peine 5 employés et prévoyant d’en atteindre 200 en moins d’un an, va permettre à Ford d’accélérer la recherche du côté software pour ses voitures autonomes. Cette décision dessine ainsi le plan du géant de l’automobile pour sortir son premier véhicule complètement autonome en 2021. Cette annonce a surpris un grand nombre d’acteurs et experts qui ignoraient l’existence de cette startup, ce qui amène quelques questions sur la situation de l’écosystème comme : pourquoi un tel pari ? Ou encore quel est le niveau de compétition ? 

Le paysage de la voiture autonome de plus en plus occupé

Grâce aux grands progrès effectués en analyse d’image avec les algorithmes de Machine Learning, le rêve de la voiture autonome devient accessible. Depuis les premiers avancements dans la sphère de la voiture autonome initiés par Google en 2009, l’écosystème a été transformé. 

premiere google car
Google self-driving car

Les premiers essais fructueux ont ouvert les chakras des grands acteurs de l’automobile. Désormais, la plupart des acteurs traditionnels de ce secteur intègrent une composante voiture autonome dans leur plan stratégique.

Avec la forte composante technologique inhérente à ce secteur, une porte s’ouvre pour les nouveaux acteurs issus du monde du software. C’est notamment le cas d’Argo.io qui est fondé par une équipe d’anciens ingénieurs de Google et Uber.

D’ailleurs cette situation partage de nombreuses ressemblances avec le rachat de Cruise Automation par General Motors l’année dernière. Le but de ce précédent rachat à $1 milliard était également d’équiper GM d’une équipe de pointe afin de réaliser leur vision en matière de voiture autonome. Comme pour Argo.io, l’équipe fondatrice était composée d’anciens entrepreneurs/employés à succès issus du monde du software. 

En plus des constructeurs traditionnels et des startups, de grandes entreprises techs suivent l’exemple de Google et investissent massivement dans le secteur. C’est le cas notamment de :

Uber qui développe sa voiture autonome en partenariat avec Mercedes (à travers Daimler), Volvo et des entreprises dans le transport routier.

Lyft, le principal compétiteur d’Uber aux Etats-unis qui travaille avec General Motor

Apple qui a discrètement composé une équipe pour tester l’opportunité. Cependant, après plusieurs mois de recherche, ils auraient renoncé à poursuivre cette initiative.

Uber car
_Uber self-driving car_

Enfin, un dernier acteur important dans la course à la voiture autonome est Tesla. Leur particularité est qu’ils sont au point de rencontre entre l’industrie automobile traditionnelle et les méthodologies issues de l’industrie du software. Ce sont d’ailleurs les premiers à avoir introduit une fonctionnalité d’autonomie limitée dans une voiture commercialisée. Cette initiative va gagner en volume à partir de la mi 2018 avec le début des livraisons de leur dernier modèle grand marché. La Tesla model 3 embarquera tout l’équipement nécessaire pour être complètement autonome lorsque les progrès en software le permettront.

Tesla model 3
_Tesla Model 3_

Une compétition technologique visible sur la scène des talents

Cette affluence d’acteur en course pour tenter d’être le mieux placé sur ce nouveau marché implique une lutte féroce pour les talents. Certains ingénieurs de la Silicon Valley sont très courtisés par des entreprises concurrentes et des paradoxes sont en train de naitre. C’est le cas pour Google, l’un des acteurs les plus anciens sur ce secteur. A force de payer très généreusement les talents clés à la réussite de son projet, ces derniers sont devenus de moins en moins sensibles à l’argument financier. Ainsi, ils ont pu favoriser d’autres arguments, et c’est pourquoi Google assiste aujourd’hui à un exode important d’employés qui préfèrent créer leur propre startup ou bien rejoindre des concurrents.

Du point de vue de l’écosystème, l’impact est positif puisque les talents sont distribués dans les entreprises, ce qui a pour effet de stimuler l’innovation dans ce secteur.

La renaissance du secteur automobile : une ruée vers l’or

À travers l’évolution dans l’automobile et d’autres formes de transports intelligents, c’est toute une industrie qui est en transformation. Les gains en autonomisation de véhicule sont un élément de cette transformation et ils inspirent beaucoup d’acteurs, notamment dans le transport de marchandises avec les camions autonomes.

Cet afflux de capital, d’intérêt et de talent permet également d’imaginer des nouvelles formes de transport – comme les voitures volantes -. Il est encore très tôt pour pronostiquer cette tendance, mais nous assistons à un véritable émule autour de ce vieux rêve. De l’émergence de prototypes de startups aux annonces de grands groupes comme Airbus sur le sujet, les signaux incitant à surveiller cette tendance ne manquent pas.

Lilium
_Prototype de la startup Lilium_

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