Cockpit, une plateforme IoT au service des projets « connectés » SNCF
Pour répondre aux besoins métiers et faciliter la mise en œuvre des projets IoT, ITNOVEM, la filiale technologique du groupe SNCF, a développé Cockpit, une plateforme technologique agrégatrice d’objets connectés.
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Par La Redaction
Avec l’augmentation importante du nombre de cas d’usages IoT, il était indispensable pour SNCF de se doter en interne d’un outil de gestion et de service IoT. Mise à disposition par e.SNCF depuis 2016, la plateforme IoT baptisée « Cockpit » permet d’accueillir à ce jour plus d’une vingtaine de cas d’usages projets issus de l’ensemble des SA du groupe (SNCF Réseau, SNCF Voyageurs, les Technicentres, etc.) avec une projection de plus de 10 000 capteurs en fonctionnement en 2021.
Son rôle : accélérer la mise en œuvre des expérimentations IoT afin de prouver rapidement la valeur attendue mais aussi rendre possible l’industrialisation de ces prototypes. « Toute industrie qui souhaite utiliser les technologies IoT comme levier de performance doit avoir une plateforme de service de ce type », souligne Clément Riochet, Responsable de l’IoT Factory chez ITNOVEM.
Répondre aux enjeux métiers
Des solutions IoT sont déployées à tous les niveaux du Groupe SNCF pour répondre à des enjeux métiers importants tels que la performance opérationnelle, la régularité, la sécurité ou encore la maitrise des dépenses d’énergie. Cockpit contribue à la mise en œuvre des cas d’usage connectés à travers l’exploitation des données remontées par les objets.
Dans un premier temps, les objets déployés sur le terrain réalisent des mesures de paramètres physiques (tension électrique, température, humidité, inclinaison…) puis transmettent ces informations via un réseau télécom vers la plateforme IoT. Une fois déposées sur la plateforme, ces données informatiques sont traitées pour être interprétées et au besoin enrichies avec d’autres données disponibles. Enfin, les résultats souhaités sont exposés via l’interface graphique de Cockpit et des notifications peuvent être envoyées via mail ou SMS. Les données brutes ou enrichies peuvent également être mise en exposition d’applications tierces utilisées par les métiers.
Au-delà des briques de traitement et d’exposition, la fonction principale d’une plateforme IoT est avant tout de pouvoir centraliser les données collectées de façon sécurisée et de gérer le parc des objets connectés.
Pour les DSI, comme ceux qui travaillent sur des contrôles mobiles travaux par exemple (un usage visant à sécuriser les zones de chantiers au sein des emprises ferroviaires grâce à l’IoT, ndlr), « on a fait le choix d’utiliser la plateforme IoT comme solution de « Middleware» qui permet à l’applicatif métier d’interagir avec les balises déployées sur le terrain » détaille Julien Fournier, Directeur de mission IoT chez ITNOVEM, « les données sont ainsi récoltées puis mises à disposition des métiers », résume-t-il.
Un accompagnement frugal
« Quel que soit le stade du projet, on peut utiliser cette plateforme », rappelle le directeur de mission. En connectant les capteurs à la plateforme IoT, les équipes peuvent immédiatement mener des tests et réaliser des prototypes. Le passage à l’échelle du projet est rapide, car l’environnement est suffisamment dimensionné pour absorber plusieurs milliers de capteurs et un grand volume de données qui arrivent par la suite.
Cette plateforme est intégrée dans l’écosystème IT de SNCF, rendant son utilisation simple et sécurisée. « Les outils mis en place, comme cette plateforme ou encore l’Usine logicielle, représentent une cohérence technique en termes d’outillage », souligne Clément Riochet.
En effet, d’un point de vue technique, la plateforme est hébergée sur le cloud Microsoft Azure, ce qui garantit l’interopérabilité avec les solutions métiers existantes au sein du SI, qu’elles soient dans le cloud ou non. « Elle remplit les exigences de SNCF en matière de sécurité, cela permettant aux métiers de s’appuyer en tout confiance sur ses services. La couche d’acquisition des données IoT appuyée sur la démarche d’authentification des devices, constitue un entonnoir des données qui permet de relier l’internet et le SI SNCF, tout en assurant une cybersécurité efficace »,, affirme Stéphane Dumontier, l’architecte de la plateforme.
Enfin, la prise en main de l’outil est facilitée grâce à l’accompagnement de l’équipe IoT d’ITNOVEM. « Nous sommes impliqués dès les phases amont, sur l’identification des cas d’usages pertinents, la démonstration des ROI attendus », explique Clément Riochet, « nous guidons ensuite les équipes dans la recherche de capteurs ou de la connectivité à adopter. Elles peuvent ensuite trouver des fournisseurs du matériel grâce aux cadres IoT. Enfin, nous les aidons bien entendu à intégrer le cas d’usage sur la plateforme » développe-t-il.
Vers une nouvelle plateforme e.IoT
Après cinq années d’expérience sur la plateforme Cockpit, « nous procédons actuellement à une transformation importante », déclare Clément Riochet, avec « l’arrivée cette année d’une nouvelle plateforme baptisée e.IoT » développée par les équipes de l’IoT Factory d’ITNOVEM.
Cette nouvelle plateforme offre une approche plus « modulaire » que ne le proposait Cockpit. Ceci afin de suivre les nombreux mouvements du marché IoT et les évolutions constantes des besoins des métiers SNCF.
« Nous avons fait le constat qu’une plateforme « tout-en-un » comme Cockpit n’était pas en mesure de répondre parfaitement à la diversité des cas d’usages que l’on trouve chez SNCF avec toutes leurs spécificités » explique Clément. Un changement de paradigme était donc nécessaire. Ce nouveau socle permet de fournir les services transverses d’une plateforme IoT, à savoir : la collecte et l’ingestion de données via le réseau informatique interne ou les opérateurs télécom, la gestion du référentiel des objets et leur cycle de vie (déclaration, mise à jour, contrôle à distance…), le traitement et le stockage des données (brutes et enrichies) ainsi que l’exposition de ces données aux applications et SI des métiers SNCF.
Pour le reste, la réponse apportée va dépendre du cas d’usage et du contexte SI du client. Il sera alors possible de s’appuyer sur des modules verticaux d’e.IoT, proposés en standard ou développés spécifiquement si besoin, ou bien de mettre à disposition les données collectées auprès d’applications métier via un flux de données « temps réel ».
L’enjeu était de mettre en place une nouvelle plateforme plus robuste, scalable et évolutive dans un délai très court et avec un minimum d’investissement. « Dans cet esprit, nous nous sommes plus appuyés sur les services PaaS du Cloud Public de Microsoft Azure IoT et utilisons un logiciel Open Source pour notre interface de visualisation. Nous n’avons pas eu besoin de partir de zéro pour le développement, utiliser l’expertise IoT Azure est un gain de temps important mais également un gage de performance » indique l’architecte.
Pour l’heure, les premiers projets sont déjà en cours de déploiement sur la nouvelle plateforme e.IoT qui viendra progressivement remplacer Cockpit à partir de 2021.