Comment construire le futur de l’immobilier grâce au numérique ?
L’usage des nouvelles technologies, comme les réalités virtuelle et augmentée ou encore l’IoT, chamboulent les secteurs de l’immobilier et de la construction. Vers quoi s’oriente le futur de l’immobilier ? Les entreprises explorent de nouvelles approches dans la gestion de celui-ci. SNCF, avec le deuxième parc immobilier français, ne fait pas exception.
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Par La Redaction
La smart city est au cœur de toutes les discussions autour du développement des territoires, et les bâtiments intelligents sont un composant important de celle-ci. Dans une ville utilisant les technologies de l’information et de la communication favorables à la qualité des services urbains et la réduction des coûts, de nouveaux concepts émergent, promettant une nouvelle façon de construire et d’exploiter nos bâtiments.
Le « smart building » et la « ConTech »
Le smart building consiste à connecter les bâtiments afin de mieux aménager les espaces ou d’y proposer de services utiles, tout en optimisant l’efficience énergétique. Pour ce faire, plusieurs systèmes intelligents sont nécessaires, comme par exemple, le « smart grid » – réseau de distribution d’électricité permettant d’optimiser la consommation grâce aux échanges d’informations entre les fournisseurs et les consommateurs –.
Aujourd’hui, les gestionnaires de parcs immobiliers passent 70% de leur temps à collecter et structurer les données de consommation d’énergie des bâtiments. Pour réduire les factures d’électricité, de gaz, d’eau, et pour mieux faire face à la transition énergétique, il est intéressant, pour les entreprises, de se tourner vers l’automatisation, afin de gérer leurs « assets » immobilier, comme les plateformes de data analytiques ou les API.
À titre d’exemple, la plateforme de Deepki analyse des données de consommation et de facturation au sein du parc immobilier, détecte les anomalies, les dérives de consommation, ou encore les problèmes de maintenance. Elle pilote également les économies réalisables. SNCF Immobilier s’appuie depuis 2015 sur la plateforme pour passer au crible les données de refacturation des cent sites les plus énergivores de SNCF soit l’équivalent de plus de 22 millions d’euros (eau, électricité, gaz).
En parallèle de la mise en place des plateformes data analytiques, les méthodes de construction évoluent grâce au numérique : ainsi est parue une nouvelle filiale de l’industrie baptisée la « ConTech ».
Le BIM, building information modeling, est devenu une grande tendance dans la ConTech. Cette méthode consiste à créer une représentation numérique du bâtiment physique et de ses caractéristiques fonctionnels, en commençant par la création de la maquette numérique, dès la phase de conception d’un projet.
Les données sont centralisées sur une plateforme qui s’actualise en temps réel, ce qui simplifie les échanges durant la période de construction. In fine, cela permettra d’effectuer la maintenance prédictive du bâtiment. Par exemple, dans le cadre de plusieurs projets de SNCF, comme l’atelier de maintenance à Versailles ou la gare TGV d’Aix-en-Provence, la startup Bloc in bloc a créé des maquettes BIM (3D BIM) afin de faciliter la construction et la maintenance des lieux. Selon un rapport de McKinsey, la productivité de la construction peut augmenter jusqu’à 50% grâce à une plateforme BIM. « Le temps est venu pour disrupter l’industrie de construction avec le BIM », conclut le cabinet de conseil.
Sur le chemin de l’économie collaborative
Depuis la naissance des premiers espaces de travail partagés dans le milieu des hackers (au sens noble du terme), dans les années 1990, les bureaux dit « de proximité » fleurissent de concert avec le nombre croissant de nomades digitaux. Avec la migration dans le cloud des outils de travail, travailler avec ses équipes à distance devient possible. À cela s’ajoute le temps de trajet quotidien entre le domicile et le bureau classique – 2 heures par jour pour les habitants des grandes villes –, ainsi, de plus en plus sont ceux qui souhaitent pouvoir choisir leur lieu de travail.
Les plateformes de données permettent de mettre en lien les gestionnaires des bâtiments et les travailleurs en quête d’espace de co-working, et ainsi, favoriser une économie collaborative. Selon Baptiste Broughton, CEO de la startup Neo Nomade, leur application propose 4 000 espaces de co-working aux entreprises partenaires, qui, au lieu d’exiger des salariés d’être physiquement présents au bureau, vont leur accorder des « crédits de co-working » à utiliser dans ces espaces.
Les lieux de co-working permettent également d’intensifier la collaboration des entreprises, comme dans les 574 – les maisons du digital de SNCF –, où les plateaux projets accueillent les startups et les équipes SNCF qui travaillent ensemble. En retour, cela crée de la valeur pour les entreprises, et pour preuve : une vingtaine de projets numériques sont nés au sein de ces espaces, aidant à accélérer la transformation de SNCF.