Comment valoriser le patrimoine grâce à la réalité virtuelle
Formation, coaching… La réalité virtuelle gagne de plus en plus de domaines, et notamment celui de la valorisation du Patrimoine ferroviaire. La Fab AR/VR a créé une visite virtuelle dédiée au bunker de la Gare de Paris-Est et travaille à présent sur l’Orient Express. Immersion dans ces projets d’un nouveau genre.
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Par La Redaction
La Fab AR/VR a commencé à travailler sur ces sujets suite à une demande des équipes de la Gare de Paris-Est en vue des Journées du Patrimoine 2019. Le bunker, méconnu mais très prisé des cheminots ou des passionnés, fait depuis longtemps l’objet de nombreuses demandes de visites. Il reste cependant inaccessible aux personnes à mobilité réduite. L’équipe de la gare cherchait donc une solution alternative et s’est tournée vers la Fab AR/VR pour créer une visite virtuelle.
Plongée au coeur du bunker
Après les premiers contacts, Lanig Fleury, ancien product owner à la Fab AR/VR crée un premier prototype: “J’ai pris des photos avec une caméra 360, j’avais un logiciel d’édition de visite virtuelle et j’ai monté le parcours de visite avec le plan du site”, indique-t-il. Une fois la logique de la visite validée via le prototype, il fallait la matière pour agrémenter l’application (captations du site, textes de narration pour enregistrer les voix…). Pour cela, la Fab a travaillé avec l’équipe de Communication et Patrimoine pour récupérer ces éléments de contexte, notamment les textes pour les séquences de chaque pièce en réalité virtuelle. “Il fallait les condenser, parfois les retoucher pour garder une uniformité des scènes et la fluidité de la visite”, explique Lanig Fleury.
Pour l’accompagner dans ce projet, face aux délais très réduits – un mois et demi de production -, la Fab a fait intervenir Blumenlab pour le développement de l’application. “Nous avons travaillé avec eux en méthode agile sur un cycle très court”, poursuit le chef de projet. Lors des journées du Patrimoine 2019, 261 personnes ont pu bénéficier de cette visite guidée de 7 minutes.
Embarquement à bord de l’Orient Express
Suite au projet du Bunker, La Fab s’est emparée cet été d’une autre demande, concernant cette fois-ci le mythique Orient Express. Le besoin ici vient du fait que l’Orient Express est très demandé pour des expositions mais également des voyages privés. “Dans ce contexte, la réalité virtuelle a plusieurs intérêts. On va promouvoir le patrimoine ferroviaire auprès du grand public en mettant le train “dans le musée” pour des expositions par exemple. Cela permettra aussi de répondre à un enjeu économique, pour la vente des prestations telles que des séminaires aux entreprises”, détaille Lanig Fleury. Au départ, le product owner souhaite utiliser la 3D, grâce à un relevé via Lidar (un radar fonctionnant avec la lumière) mais fait face à une difficulté technique. “Les marqueteries du train avec leur vernis lisse rendaient les surfaces trop réfléchissantes”, explique-t-il, précisant que la visite sera donc 360.
Le premier Stich (assemblage des photos) réalisé permet, lui, d’estimer la qualité visuelle du produit, qui dépend étroitement de celle des photos prises sur le site et donc, in fine, de la qualité de la visite. “Nous devons y retourner pour des prises de vue en fin de journée pour gérer la luminosité, afin d’avoir le rendu de l’ambiance feutrée de l’Orient Express avec des sources de lumière ponctuelles, plus facile à gérer en post production”, indique Lanig Fleury.
Et demain?
La réalité virtuelle et augmentée apporte de nouvelles expériences. Si elle est une solution pour pallier les problèmes d’accessibilité de certains lieux, elle contribue également à rendre le musée plus ludique et à capitaliser le patrimoine. Dans cette optique, un partenariat a été signé entre SNCF et le Centre des Monuments Nationaux cet été.