Dijon Smart City : du nouveau dans les mobilités
Une « Smart City » à la dijonnaise, telle est l’ambition de la métropole bourguignonne et de son programme dédié lancé il y a trois mois. Le plan d’une future ville intelligente se dessine. Quelle y sera la place des nouvelles mobilités ?
Publié le
Par La Redaction
Comment créer une ville économe et écologique grâce aux nouvelles technologies ? La densité accrue de population fait remonter cette question dans la « to-do liste » de toutes les grandes métropoles du monde. Le marché des villes intelligentes est en constante mutation. Depuis la parution des prémices du concept dans les années 1990 et grâce au développement des nouvelles technologies, ses modèles concrets ne cessent de surprendre. Ici, une SmartSantander en Espagne qui serait le plus grand réseau de capteurs sans fil, là, une Songdo en Corée du Sud accueillant les Fonds verts pour le climat de par son caractère durable, ou encore Dubaï aux Emirats arabes unis où se bâtissent les projets d’urbanisme les plus spectaculaires et probablement aussi les plus connectés.
En France – un peu partout sur le territoire -, a fleurit dès 2014 une série de projets expérimentaux. La métropole de Dijon se différencie des initiatives précédentes avec un programme de ville intelligente dite 3.0. Celui-ci est principalement caractérisé par un usage innovant des données et la pertinence de ses services. Par exemple, les équipements publics de ses 24 communes seront pilotés en temps réel depuis un centre connecté, et les habitant.e.s auront accès à toutes les données collectées et pourront signaler les dysfonctionnements.
Keolis Dijon Mobilités a été choisi comme l’opérateur de toutes les mobilités pour la Métropole de Dijon : les transports urbains, les vélos, le stationnement dans les parkings ou sur la voirie, la fourrière automobile et vélo… Un périmètre de service inédit en France. La filiale de SNCF se positionne au cœur des opérations des nouvelles mobilités dans la métropole.
Nouvelles mobilités : écologiques, partagées, connectées
Dans le cadre de ce projet, Keolis gère les stationnements intelligents. « Nous avons mis en place une dizaine de « vélos parcs » autour des lignes de tramway, ils viennent compléter l’offre des vélos en libre-service », décrit Laurent Verschelde, Directeur de Keolis Dijon Mobilités. L’objectif ? « Favoriser une mobilité du dernier kilomètre à vélo, car les usagers et usagères peuvent les laisser – soit leur vélo Divia (l’équivalent de la RATP), loué pour l’année, soit leur propre vélo – dans un abri complètement fermé et surveillé », explique-t-il. Cet abri s’ouvre uniquement à l’aide d’une carte de mobilité.
En 2017, Dijon a transformé sa carte de transport en une carte de mobilité, qui héberge donc les abonnements tram, vélo, et parking public de manière centralisée. Depuis, les utilisateurs et utilisatrices régulier.e.s du réseau Divia peuvent accéder à tous les services avec cette seule et même carte. Par exemple, les salarié.e.s pourront l’utiliser afin d’emprunter les transports en commun en semaine, et garer leur véhicule individuel dans un parking Divia le weekend.
Keolis Dijon a d’ailleurs mis à disposition une application mobile qui simplifie les déplacements des voyageurs. Baptisée DiviaMobilités, elle propose une carte interactive et les informations concernant tous les modes de transports. Cette application intégrera dès février 2018 le service Divia pouce, permettant aux habitants des petites villes de la métropole de se géolocaliser puis partager un trajet en véhicule. Un peu « à la Blablacar » ? « Non, c’est plutôt une version digitale d’autostop », selon le directeur de Keolis Dijon.
« Open data » en temps réel
« Aujourd’hui, nous sommes tout à fait capable de récolter toutes les données mobilités de la métropole en temps réel. Notre objectif est de mettre à disposition de tous les données que Keolis gère », selon Laurent Verschelde. En juillet 2017, ses équipes se sont lancées, avec la startup OpenDataSoft – à qui Keolis Rennes a déjà confié une mission similaire précédemment –, dans la création d’une plateforme open data. « Il ne reste plus qu’une dernière étape à franchir pour l’ouvrir au grand public, et ça ne saurait tarder », promet le directeur. On y retrouvera des jeux de données de natures variées, comme les horaires, positionnements des stations de tram / arrêt but, fréquentation des stationnements, localisation des horodateurs, etc. Les données qui seront générées par les équipements des mobilités connectées y seront également intégrées.