Comme souvent lorsque l’on parle de numériser tout un pan d’une industrie, le défi n’est fondamentalement pas technologique, mais humain. Pour eVision, il a fallu que e.SNCF Solutions, Fabrique numérique du Groupe, et la direction du Matériel de SNCF Voyageurs, côté industrie, travaillent main dans la main pour comprendre les besoins des métiers, et les traduire dans un outil simple et efficace. Nous sommes dans le domaine de la GTB et de la GTC, ou gestion technique complète de tout le technicentre. L’idée ? Créer un outil qui permet aux agents d’un établissement de visualiser en un coup d’œil la consommation énergétique des bâtiments, l’état d’une machine ou d’une ligne de production, des lumières… Mais aussi de recueillir régulièrement et automatiquement ces données pour permettre une analyse sur le long terme et en dégager des tendances. L’objectif est d’aller chercher la performance en maîtrisant d’une part ses consommations énergétiques, et en optimisant d’autre part, les opérations de maintenance.

Tout a démarré en 2015 avec le programme Usine du Futur et une volonté de rendre les technicentres industriels plus performants. C’est en 2018 que les premières machines ont été connectées au technicentre de Romilly-sur-Seine, faisant naître de manière concrète eVision. C’est ensuite dans un contexte d’augmentation des prix de l’énergie que la direction du Materiel et SNCF Immobilier ont saisi l’opportunité de mutualiser leurs efforts sur la connectivité des bâtiments, en particulier pour les sites énergivores que sont les technicentres.

Première étape, comme le rappelle Sébastien Rozain, Responsable Supervision Industrielle eVision pour Usine Connectée chez e.SNCF solutions « on n’améliore que ce que l’on mesure ». Il a donc fallu équiper les technicentres de nombreux capteurs, notamment IoT, retravailler l’électronique de machines plus anciennes, essentielles au bon fonctionnement de l’usine, pour les réadapter aux besoins actuels. Il a ensuite fallu faire communiquer deux réseaux informatiques habituellement séparés pour des raisons de cybersécurité : le SI bureautique, et le SI industriel. Enfin, la dernière étape consiste à personnaliser l’outil eVision aux besoins des équipes, qui peuvent fortement varier d’un technicentre à l’autre, selon sa culture, l’équipement sur lequel il travaille, ou s’il s’agit d’un technicentre de maintenance ou industriel. Par exemple, un collaborateur à la possibilité de s’abonner à une alerte mail ou SMS (équipement en panne, fuite détectée…) mais aussi d’avoir des vues pour optimiser la façon dont sont exploitées les installations.

Le degré de culture numérique des agents pouvant aussi varier, un accompagnement est parfois nécessaire, il est porté par les équipes industrielles de la Direction du Matériel.

L’outil eVision est aujourd’hui déployé complétement (énergie, bâtiment, industrie) sur sept établissements, avec une trentaine d’autres sites en cours de déploiement. S’il n’offre pas encore de fonctions d’analyse automatique de la donnée par algorithme, eVision a posé les bases nécessaires au déploiement de tels outils, en rendant les remontées data automatiques, standardisées, et fiables. L’outil alimente déjà en données de télérelève énergétique la Plateforme de Management de l’Energie du Groupe, mise en place par SNCF Immobilier par exemple.

eVision représente donc une des nombreuses briques de la stratégie d’usine 4.0 du groupe SNCF, en rejoignant une dynamique au service de la performance énergétique et industrielle.