GEOSERVICES SNCF #2 : GEOMOBILES, les coulisses de la géolocalisation en temps réel
La cartographie est une problématique transverse aux différentes activités ferroviaires de SNCF. Déchiffrez les enjeux stratégiques et les innovations en matière de cartographie grâce à notre série d’articles sur « GEOSERVICES SNCF ».
Publié le
Par La Redaction
La géolocalisation des trains permet de connaître leur position en temps réel et ainsi, calculer le retard le cas échéant. Evidemment, c’est une information dont les voyageurs ont besoin, et elle est aussi indispensable pour les activités au sein du fret ou des centres d’exploitation, comme ceux de chez SNCF Transilien. Concrètement, dès qu’un train s’arrête en pleine voie, cette opération permet de connaître sa position immédiatement : les agents SNCF peuvent ainsi adapter le plan de transport en fonction des situations réelles. Ainsi, l’enjeux de la géolocalisation des trains, c’est « d’améliorer la gestion des circulations et de l’information voyageur, via les application client comme l’assistant SNCF », rappelle Denis Cheynet, Chef de projet Géolocalisation au GEOSERVICES SNCF. À l’origine des informations livrées dans les applications (tant pour les métiers que pour le grand public), il existe l’application GEOMOBILES, créée par GEOSERVICES SNCF.
Comment fonctionne la localisation via GEOMOBILES ?
GEOMOBILES est alimenté principalement via trois sources. Tout d’abord, les données de localisation dites « historiques », enregistrées par les balises Bréhat. Installées le long des rails, ces balises détectent le passage des trains.
Viennent ensuite les balises GPS, installées sur les toits des trains qui fournissent également les données de positionnement par satellite, de la même manière que le GPS pour les voitures. « En Île-de-France, il y a des trains qui émettent ce genre de données toutes les 20 secondes », précise Denis Cheynet, même si tous les trains ne sont pas encore aussi communicants, « globalement, l’émission des signaux va devenir de plus en plus fréquente ».
Enfin, la troisième source provient des tablettes SIRIUS : des iPads dotés d’une application d’aide à la conduite. Elles permettent aux conducteurs SNCF de voir défiler sur l’écran la fiche de train, avec un plan de parcours détaillé, la vitesse maximum du train, ou bien le prochain arrêt. Elles peuvent également localiser les trains et émettre des données toutes les 20 secondes. « En 2020, nous nous efforcerons de généraliser cette méthode », projette Denis Cheynet.
Des évolutions concrètes pour GEOMOBILES
Aujourd’hui, les trains envoient 2 millions de données de position par jour. En 2020, le chiffre va grimper jusqu’à 10 millions. Aux heures de pointe, l’application GEOMOBILES recevra environ 200 positions par seconde. « A l’avenir, notre outil devra être à la fois robuste et léger, avec une architecture capable de s’étendre », souligne Denis Cheynet, « et nous multiplierons les clusters de serveurs afin de gagner en puissance de calcul ».
Aujourd’hui, la couverture de la 4G permet déjà la transmission des données de géolocalisation partout, y compris dans les tunnels. Cependant, la communication par satellite est indisponible dans ces derniers, et la triangulation des balises GPS y est donc perturbée. « Il nous faudra des balises plus sophistiquées », reconnait Denis Cheynet. Ses équipes envisagent d’utiliser des techniques venant du monde aéronautique et sous-marin, comme les centrales inertielles : « cela va permettre d’assurer l’émission des données dans les zones sous-terraines ou montagneuses », dit-il. Cette technique est déjà testée sur la ligne P du Transilien, montrant une piste d’évolution prometteuse.
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