Aller au contenu

La maintenance prédictive pour prévenir les dysfonctionnements de circulation des trains

Les projets T@B et Suricate ont été mis en place pour permettre d’anticiper les dérangements sur les voies avant qu’ils ne se produisent et d’envoyer des agents pour des interventions terrain en amont.

Publié le

Par La Redaction

visuel_maintenance_predictive

Le but de la maintenance prédictive est d’abord de prévoir le moment où une défaillance de l’équipement peut survenir et, deuxièmement, d’empêcher l’apparition de la défaillance en effectuant une maintenance. Idéalement, la maintenance prédictive permet à la fréquence de maintenance d’être aussi basse que possible afin d’éviter une maintenance réactive imprévue, sans entraîner de coûts associés à une maintenance préventive trop importante. Pour permettre aux trains de fonctionner parfaitement et aux passagers de voyager en toute sécurité, SNCF a mis en place deux projets de maintenance prédictive. Présentation de T@B par Jean-Michel Gilleron, Responsable du Pôle Maintenance, et du projet Suricate par Mohamed Bengrine, Responsable SES chez SNCF Réseau.  

Mesurer les vibrations avec T@B

« Lors des passages des TGV, nous avons constaté un phénomène vibratoire qui accélère la dégradation de certains composants sur les appareils de voie permettant de passer d’une voie à l’autre » explique Jean-Michel Gilleron. Pour surveiller l’évolution de ce phénomène, un agent SNCF a conçu un accéléromètre, appelé T@B, qui mesure les vibrations.

Auparavant, pour détecter ces problèmes, le seul moyen était de se rendre sur place et d’attendre le passage d’un TGV, ce qui prenait beaucoup de temps. Grâce à ces accéléromètres, il est aujourd’hui plus facile de suivre l’évolution de ce phénomène.

Ces outils envoient des informations via des réseaux non filaires. En cas d’alerte, une visite sur le terrain est alors mise en place pour confirmer ou non le dysfonctionnement, et si besoin une intervention est déclenchée.

Le projet T@B est aujourd’hui en phase de test avec quatre accéléromètres, et d’ici fin novembre une quarantaine seront disposés.

Il a fallu plus d’une année pour mettre en place ce projet car de nombreuses contraintes devaient être considérées. « Nous devions par exemple prendre en compte les contraintes climatiques SES car les accéléromètres restent dehors par tous les temps » conclut Jean-Michel Gilleron.

Optimiser la régularité des lignes grâce à Suricate

Ce dispositif permet de mesurer la tension en récepteur des circuits de voie. Il a été créé en interne en 2016 afin de renforcer la régularité des TGV sur l’axe. « Cette technologie nous a d’abord permis de récupérer les données de la tension en récepteur de nos circuits de voie, mais aussi de pouvoir engranger sur une période d’un an la moyenne journalière de cette tension, et de la transposer sur un graphique de surveillance d’un an afin de voir l’évolution de cette tension » explique Mohamed Bengrine.

« Grâce à cette technologie, nous sommes capables de voir évoluer les éventuelles chutes de cette tension, ce qui nous permet d’intervenir en amont du dérangement » ajoute-t-il. Car un dérangement de circuit de voie peut pénaliser fortement la régularité de l’exploitation d’une ligne, en entrainant une baisse de la vitesse d’un TGV par exemple.

Ce dispositif a été mis en place sur la ligne TGV qui va de Valence à Marseille, ainsi que sur la ligne à grande vitesse qui se rend à Nîmes. Il se déploie également sur d’autres lignes telles que la ligne récente de LGV Est-européen. « Il se met en place essentiellement sur des lignes qui possèdent de la technologie récente, car il est beaucoup plus difficile à installer sur des lignes qui ont une technologie plus ancienne » précise Mohamed Bengrine.

Grâce à ces deux technologies de maintenance prédictive, SNCF a donc pu anticiper les dérangements avant qu’ils ne surviennent et abaisser les coûts liés à la maintenance imprévue.  

Recommandé pour vous