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La méthode BIM, ou comment bâtir dans l’ère numérique

SNCF Gares & Connexions participe cette année au Salon BIM World, qui ouvre ses portes ce mardi et aborde les impacts de la transformation numérique en termes d’urbanisme. Données, collaboration, interopérabilité… En matière d’architecture aussi, le numérique permet une meilleure gestion de projet, et notamment grâce à la méthode BIM.

Publié le

Par La Redaction

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« Le monde entier passe au BIM (pour « Building Information Model » soit « Modélisation des Données du Bâtiment ») » constate Philippe Druesne, directeur Méthodes & Innovations d’AREP (filiale de SNCF), lors de la matinée BIM qui a eu lieu le 24 avril dernier au 574 Saint-Denis et qui réunissait SNCF Réseau, SNCF Gares & Connexions et SNCF Immobilier. La Corée du Sud, la Chine ainsi que plusieurs pays d’Europe du Nord ont rendu le BIM obligatoire dans leurs grands projets de construction publics. La France a quant à elle mis en œuvre en 2014 le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment : « Cela permet à tous les acteurs du projet d’employer un langage unique » selon Philippe Druesne. Car c’est bien le sens de la méthode BIM : gagner en productivité grâce à un meilleur partage de l’information entre les différents acteurs de la conception, de la construction et de l’exploitation d’un bâtiment – grâce au digital -.

Les composants de la méthode BIM

Les plans en papier vont probablement disparaître au profit du numérique : les professionnels du bâtiment commencent déjà à travailler à l’aide d’une maquette numérique unique en 3D. C’est le cœur du BIM, méthode qui permet de disposer de données fiables, saisies une seule fois, centralisées et partageables. Des logiciels de gestion de données permettront aux architectes et ingénieurs de collaborer facilement sur une base d’information commune, fluidifiant les échanges.

A ce jour, 4 niveaux de déploiement du modèle BIM peuvent être mis en œuvre. Selon Bérengère Vasseur, chargée d’affaires chez SNCF Immobilier, c’est à partir du niveau 2 qu’une véritable maquette 3D est mise en place. C’est aussi l’objectif de déploiement dans le cadre des opérations de SNCF Immobilier.

A l’heure où le Groupe ferroviaire tend à anticiper les opérations de maintenances industrielles sur ses trains à l’aide de l’IoT, la même logique s’applique pour ses infrastructures et son patrimoine immobilier (20 000 ha de foncier, 100 000 logements). L’exploitation de ceux-ci s’avère plus performante grâce aux données digitalisées. La preuve : la startup Deepki aide SNCF à détecter les économies d’énergies sur son parc immobilier en travaillant les data existantes avec ses algorithmes.

La question des données est donc prépondérante : comment capter et traiter les données des bâtis, qui constituent une importante source d’informations pour le modèle ?

Comment SNCF s’approprie la méthode BIM ?

Les 3 EPIC SNCF veulent tout d’abord répondre aux besoins du terrain en « bimisant » davantage leurs patrimoines existants. Par exemple, pour surveiller l’état de l’infrastructure ferroviaire, SNCF Réseau s’est lancé dans l’intégration des « nuages de points » (données acquises par scanner laser) dans ses systèmes d’informations. Combinés avec des dispositifs existants tels que les photos de drones, la mise en place de la méthode BIM se révèle très utile : la cartographie 3D de l’infrastructure peut avoir une précision absolue d’environ 5cm.

La communication entre le modèle BIM et les Systèmes d’Informations est importante : tous deux servent de référentiel de données et contiennent des renseignements utiles pour la construction et la gestion du patrimoine. Directeur du SI Gares & Connexions, Arnaud Krékounian en est témoin : « Les métiers, le SI et les spécialistes d’AREP forment un groupe de travail pour pouvoir analyser les patrimoines existants, puis établir une charte BIM avant de bâtir le projet ».

Par ailleurs, la méthode BIM serait également une source d’économie importante pour la maîtrise d’ouvrage des projets SNCF. Philippe Druesne fait les comptes : le modèle BIM permettrait de réduire significativement le coût lié à la correction des défauts d’un bâtiment – actuellement, ce coût est d’au minimum 35 €/m² de dépenses supplémentaires lors de la période de construction, et de 2,3 €/m²/an quand le bâtiment est mis en exploitation -.

Au fil du développement des projets BIM, SNCF mise sur une collaboration étroite avec un écosystème de startups. La jeune pousse parisienne Terra 3D, dont les techniciens étaient présents à la matinée BIM, a par exemple coopéré avec la Direction Ingénierie & Projets de SNCF Réseau.

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