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La reconnaissance faciale et vocale, facilitateur de l’économie du partage ?

En direct du campus Apple Park, la firme à la pomme a dévoilé, la nuit du mardi 12 septembre, son système de reconnaissance faciale intégré. Vers où se dirige-t-on avec cette technologie ?

Des milliers d’internautes ont exprimé leurs premières impressions sur cette nouvelle fonctionnalité permettant de déverrouiller son iPhone X via Face ID, ou encore d’envoyer des Animojis à ses contacts utilisant iMessage.

Publié le

Par La Redaction

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Si l’actualité a fait le tour du monde, la technologie des systèmes de reconnaissance faciale ou vocale n’est pas vraiment une nouveauté : ses applications sont déjà présentes dans nombres de domaines.

En France, on peut d’ores et déjà réaliser des tâches quotidiennes à l’aide de Siri, l’assistant virtuel intégré aux appareils Apple, ou encore Google Home, l’enceinte intelligente à commande vocale. Il suffit de les activer en prononçant “Dis Siri” ou “Ok Google” pour lancer une “conversation” et exprimer ses besoins (comme être briefé sur son planning, trouver l’adresse d’un restaurant ou lancer le dernier épisode de Game of Thrones en streaming).

La fonctionnalité de recherche vocale est également intégrée à d’autres applications. Par exemple, prononcer la phrase “Paris Bruxelles ce weekend” sur voyages-sncf permettra de retrouver toutes les offres de voyage en train et bus, disponibles sur la période donnée.

Au sein des secteurs publics, de plus en plus d’espaces sont équipés des systèmes de reconnaissance faciale. Dans les aéroports par exemple, cette technologie permet de faciliter le contrôle d’identité avant l’embarquement. Les voyageurs font lire leur pièce d’identité par une borne et se présentent devant une caméra ; le système fait le reste en quelques petites secondes.

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Les plus de la techno

Ces systèmes de reconnaissances reposent sur des algorithmes « intelligents ». Grâce à leur processus d’apprentissage automatique, les machines peuvent détecter des « points d’intérêts », comme les commissures des lèvres, les extrémités des sourcils, ou encore des éléments de langage lors de reconnaissance vocale pour ainsi parvenir à identifier une personne.

Comme dans tous les processus de machine learning, plus il existe de datasets – de points d’intérêts et autres données pour entraîner le système -, plus la reconnaissance est fiable. Fin août, le géant chinois des technologies Baidu, qui assure depuis peu le système de reconnaissance faciale à l’Aéroport international de Pékin, revendiquait un taux de reconnaissance correct à hauteur de 99,77%. A ce niveau-là, l’Homme est déjà dépassé par la machine.

Ces performances permettraient-elles de proposer une nouvelle expérience utilisateur, en supprimant par exemple certains processus complexes actuellement nécessaires ? Qu’il s’agisse d’identification ou de vérification, reconnaissance faciale et vocale libèreraient les utilisateurs de certains objets (ou de gestes) intermédiaires ; d’ailleurs, Alibaba pousse ses clients à dire adieu aux cartes bancaires tandis qu’Apple opte pour un smartphone sans bouton Home…

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_scmp.com_

Faciliter le développement de l’économie du partage ?

Les technologies de reconnaissances permettraient-elles le développement de l’économie de partage ? Ce sont du moins les signaux émis par le marché d’innovation Chinois, et plus spécifiquement celui des véhicules partagés. Depuis le second trimestre 2017, plusieurs entreprises ont investi les rues de Pékin avec plus de 2 000 voitures partagées (avec une projection de 20 000 pour la fin 2018).

Certaines d’entre elles, comme Gofun ou Ponycar, ont choisi d’utiliser la technologie de reconnaissance faciale afin de rendre la location plus fiable,sécurisée et rapide. Une tendance de l’économie du partage plutôt positive pour la capitale de l’Empire du Milieu, au vu de ses pics de pollution et importants embouteillages.

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_shouqiev.com_

Quels enjeux pour le déploiement de la techno ?

Rappelons néanmoins que limites et questionnements demeurent quant aux déploiements de la reconnaissance vocale et faciale.

Bien que perfectionnées, ces technologies ne sont pas infaillibles et le risque d’usurpation d’identité se pose. Malgré les annonces d’Apple sur la protection des données biométriques par Secure Enclave et la difficulté de détourner un visage numérisé, la protection des systèmes de reconnaissance faciale restera un enjeu majeur rejoignant par ailleurs les problématiques générales de cybersécurité.

Se pose ensuite la question de l’usage des données dématérialisées, demeurant, selon les lois actuelles dans la plupart des pays, à la charge de l’exploitant des data.

Enfin, en France, les risques d’atteinte à la vie privée et à la protection des données personnelles sont de véritables enjeux de société observant avec suspicion ces « technologies de fichage ». Et selon la Gendarmerie Nationale, « à l’échelle européenne, la directive 95/46/CE sur la protection des données s’applique aux systèmes de reconnaissance faciale ».

Entre méfiance et enthousiasme, les systèmes de reconnaissance vocale et faciale continuent d’imprégner le monde de l’innovation. Reste à déterminer si les promesses de ces technologies sauront combler les attentes du public.

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