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Le numérique au service de l’économie circulaire ferroviaire

Dans le cadre de sa stratégie de développement de l’économie circulaire, depuis quelques années, SNCF Réseau met en œuvre des démonstrateurs afin de mesurer les opportunités et les freins de passer d’un modèle linéaire à un modèle circulaire. Focus sur le segment le plus abouti : celui du ballast de réemploi.

Publié le

Par La Redaction

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Algorithmes et analyse optique : deux leviers pour la filière du réemploi ferroviaire

Aujourd’hui, les chantiers de régénération reposent sur un modèle d’approvisionnement neuf avec des opportunités de ballast de réemploi pour diminuer l’approvisionnement total du chantier. Dès 2025, pour les grands chantiers, la priorité sera donnée au ballast de réemploi, le matériau neuf viendra en complément. 

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Approvisionnement de ballasts - Site de Lille de La Delivrance

Pour sécuriser et industrialiser l’usage des produits de réemploi, développer des outils numériques avec des algorithmes d’analyse s’avère indispensable. L’enjeu est de contrôler et caractériser les produits pour du réemploi en fonction de l’usage potentiel, c’est-à-dire une réutilisation directe sur le terrain, une valorisation matière, ou encore un réemploi sous une forme différente.  

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Contrôle granulométrique en continu

Pour sécuriser la qualité et la conformité du ballast de réemploi, sur des hauts niveaux d’exigence comme sur les lignes à grande vitesse, le numérique permet d’anticiper les gisements, d’assurer le suivi de la production en tonnage et de contrôler par caméra optique la conformité du fuseau granulaire.  Concrètement, la caméra analyse la taille et la forme du ballast en temps réel sur la chaîne de production, et arrête l’installation en cas de non-conformité.

Recyclage du petit matériel : recherche et développement en cours

Maintenance des attaches de rails SNCF Réseau

Des travaux sont également menés pour le petit matériel de la voie, notamment les attaches de rails. Sur ces pièces, la SNCF Réseau et ses fournisseurs partagent un même constat : il est possible de les réemployer dans 60 à 80% des cas.

Par exemple, la recyclerie ferroviaire de Beaune et les équipes de Voies et Abords de la Direction Technique de SNCF Réseau travaillent sur le sujet avec des fournisseurs afin d’intégrer leur savoir-faire et connaissances. Il s’agit aussi de garantir aux fournisseurs un maintien des volumes d’activité entre pièces neuves et réemploi. 

L’enjeu est double : les pièces doivent répondre à un fort impératif de sécurité et leur flux doit pouvoir justifier une filière entière, usines de recyclage comprises. 

Maintenance des attaches de rails SNCF Réseau

Parmi les fournisseurs de petit matériel qui peut être réemployé figure la startup Vapérail. Celle-ci a déposé un dossier d’innovation auprès de la région Hauts-de-France pour une étude de faisabilité de reconnaissance par caméra optique et laser pour caractériser les différents produits issus des attaches déposées. Le but :  qualifier en quatre flux minimum les produits : conformes sans limitation d’usage, conformes avec limitation d’usage (ferroviaire ou urbain), conformes mais à rétrofiter, non conformes avec une filière de valorisation matière.

 

Le numérique, grâce à l’automatisation du tri des pièces, va aider à la migration d’une chaîne de production dite linéaire vers une véritable économie circulaire SNCF Réseau.

Cyrille Blard, Responsable stratégie économie circulaire SNCF Réseau

Grâce au numérique, en se basant sur des données fiables, il sera possible d’entraîner des algorithmes qui permettront d’anticiper les chantiers qui génèrent le plus de pièces recyclables. Par exemple, on a déjà remarqué que les chantiers de petite taille, qui interviennent sur du matériel dans un état plus fortement dégradé, n’étaient pas de bonnes sources de pièces recyclables. En parallèle, les algorithmes permettront d’identifier les besoins de pièces sur le marché des produits ferroviaires. Le but est d’assurer une chaîne industrielle stable pour garantir une filière performante.  

 

L’enjeu est de taille pour la filière industrielle ferroviaire. Après le ballast et les pièces d’attaches de rail, les caténaires pourraient être concernés, avec un fort défi de qualification sécuritaire des pièces. Cyrille Blard y croit, et affirme que « la pièce de réemploi est une pièce de qualité et d’avenir pour une infrastructure sobre en matière et respectueuse de l’environnement ».

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