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« Mobilennials », la génération pour qui mobilité rime avec liberté

Depuis quelques années maintenant, une expression résonne dans les réunions marketing de bon nombre d’entreprises : « les millennials », regroupant les personnes nées entre 1980 et le début des années 2000.

Du fait de leur appréhension « naturelle » d’internet, « une chose les caractérise : un rapport spécifique au temps, à l’information et à l’espace » expliquait à SNCF la sociologue Catherine Lajealle en février dernier. Pour eux encore plus que pour les générations précédentes, mobilité est synonyme de liberté.

Publié le

Par La Redaction

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Jeunes cherchent connexions, digitales et humaines

Ils ne peuvent pas vivre sans leur smartphone – à tel point de se voir affublés du surnom « smonbies », contraction des mots « smartphones » et « zombies » -. Leur obsession ? Être connecté. Selon une étude américaine sur la mobilité du « Transit Coopérative Research Program », la préoccupation principale des « millennials » serait d’échanger partout et tout le temps. C’est une des raisons pour lesquelles SNCF s’attelle au développement de la connectivité sur ses infrastructures. Quatre lignes TGV – Paris-Lille, Paris-Lyon, Paris-Bordeaux et Paris-Rennes – et plus de 300 gares sont déjà équipées du wifi gratuit ; le groupe ferroviaire prévoit de couvrir 90% des trajets d’ici 2020.

« J’aimerais que mes interlocuteurs soient plus au fait de mes besoins, qu’ils puissent m’indiquer les éventuels changements d’horaires lors du contrôle de mon billet par exemple. Le service à la clientèle est très important pour moi, j’ai besoin d’être rassuré » confie Haron, étudiant québécois de 21 ans : le contact et la personnalisation restent donc primordiaux. Pour répondre à ces besoins, SNCF améliore également ses services et son écosystème applicatif en déployant de nouveaux outils, afin de toujours mieux accompagner les voyageurs (comme le perfectionnement de l’appli SNCF, ou encore les chatbots).

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Eco-voiturage

Malgré une (fausse) réputation d’irresponsables qui leur colle à la peau, l’impact environnemental et l’engagement sociétal conditionnent la consommation des « millennials »en termes de mobilité. « J’aime voyager, mais pas à n’importe quel prix pour la planète. Quand l’information m’est donnée, je vais toujours au plus écologique » précise Marie, 19 ans. Un phénomène observé notamment via le boom que connaît le covoiturage, intéressant 75% d’entre eux selon une étude Kantar pour Ford. Pour compléter leurs trajets, leur majorité optera également pour les modes de déplacement doux et la marche à pied – santé, économies et problématique du dernier kilomètre obligent -.

Multiplier pour mieux diviser

Détestant être contraints dans leur mobilité, les « millennials » ont tendance à tourner le dos aux modes de transport traditionnels. Co-voiturage, applications VTC, locations entre particuliers ou encore trottinettes partagées… Plus flexibles que leurs ainés, ils multiplient les moyens alternatifs et favorisent l’intermodalité. Mais est-ce vraiment par choix ? Rien n’est moins sûr, un facteur important entrant en compte : le prix des déplacements et le pouvoir d’achat relativement faible de cette génération.

Une étude menée par Le Guardian en 2016 annonce que pour la première fois depuis l’ère industrielle, les revenus des jeunes accusent une évolution négative de -8% ces 30 dernières années (a contrario, les revenus des retraités ont augmenté de 49 % par rapport à la moyenne, sur la même période). En réponse à ce phénomène inédit, les « millennials » pratiquent l’art de la débrouille. Selon l’étude Ford, 63% désirent exploiter leur temps de trajet : délivrer un colis ou accompagner un enfant sont autant de petits jobs qu’ils sont prêts à effecteur pour épargner leur tirelire, et dont l’organisation se passe par mails interposés.

Moralité: les « millennials » usent d’outils digitaux pour économiser, collaborer et forcer les opérateurs à réinventer la mobilité dans une logique de développement durable et de flexibilité, à des prix plus attractifs. Ils veulent « consommer intelligent », ils n’achètent pas mais louent et voyagent plus que jamais : les « millennials » d’hier sont-ils les « mobilennials » de demain ?

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