OPEN INTERVIEW – CAROLINE DE CUVERVILLE DE SHORT EDITION
Créée en 2011, Short Edition se donne la mission de promouvoir la lecture, l’écriture, à travers le format court. « En France, le format court n’est pas très reconnu par les éditeurs – les gens ne jurent que par le roman », constate Caroline de Cuverville, responsable des relations presse et du programme Jeunesse de la maison. Retrouver le bonheur de lire, et encore plus, de lire partout, à tout moment, telle est la valeur que porte cette jeune pousse française. Forte de sa communauté d’auteurs et de lecteurs, l’équipe a donné vie aux Distributeurs d’Histoires Courtes – les bornes installées dans des espaces publics qui impriment des histoires courtes à lire à la demande. Comment sont-ils entrés dans vos gares ? Comment fonctionnent-ils ? Explications.
Publié le
Par La Redaction
En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?
Avec Gares & Connexions, nous avons mis en place des distributeurs d’histoires courtes dans des gares. Grâce à une clé 3G, ces distributeurs sont connectés directement à notre plateforme où 10 000 auteurs publient leurs histoires quotidiennement. Les voyageurs en gare peuvent appuyer sur le bouton du distributeur, et une histoire s’imprimera sur un papyrus. Il peut y avoir des poèmes, des haïkus, des nouvelles, … Il s’agit toujours d’œuvres complètes et non pas d’extraits d’un livre ou d’épisodes de feuilleton, car Gares & Connexions et Short Edition tiennent à promouvoir la littérature au format court. La promesse est de lire l’histoire d’un seul trait.
Le choix des histoires à distribuer se fait de façon participative. Nos « grands lecteurs » – des internautes abonnés à Short Edition – s’engagent à lire régulièrement un certain nombre de textes et ils choisissent leurs favoris. Notre équipe intervient après pour constituer une sélection finale d’histoires dont le temps de lecture est de 1, 3 ou 5 minutes. Ce sont donc des histoires « TTC », (très très courtes) !
Pour la gestion des Distributeurs, les agents de la gare y contribuent sur place. Chaque gare dispose d’un accès spécifique au site de Short Edition et peut ainsi suivre en temps réel le nombre d’histoires distribuées, l’état des connexions et des bobines de papier…
Depuis le premier jour des installations, nous recevons énormément de retours des voyageurs, notamment sur les réseaux sociaux comme Twitter ! Parfois ils prennent en photo les histoires qu’ils ont aimées et les publient sur Internet… Ils nous disent là que c’est un bonheur de pouvoir profiter d’un moment de lecture en attendant le train.
Comment a commencé ce partenariat avec SNCF ?
Les Distributeurs d’Histoires Courtes ont été inaugurés et implantés d’abord à la mairie et à l’Office du Tourisme de Grenoble. Leur succès médiatique immédiat nous a agréablement surpris. Peu après ce lancement, Christine Letellier de Gares et Connexions Bretagne a initié le projet d’expérimentation. En avril 2015, nous avons ainsi équipé les gares de l’Ouest, dont Brest, Rennes, Quimper et Bordeaux, et la gare d’Austerlitz à Paris. A la fin 2016, il y aura déjà 40 distributeurs qui seront installés dans des grandes gares partout en France.
Qu’est-ce qui a le mieux fonctionné dans cette collaboration, et qu’est ce qui devrait être amélioré ?
SNCF est notre premier grand client. Ensemble, nous reconnaissons une perspective de déploiement important. Dans le cadre de ce projet, nous avons réellement senti l’attention que Gares & Connexions porte à la relation client. Pendant la phase de mise en place, nous avons dans chaque gare trois ou quatre interlocuteurs avec qui nous gérons le transport, l’installation, la sécurité, l’entretien, le remplacement des matériaux… Cette relation est bien personnalisée et contextualisée !
L’emplacement des distributeurs est très important : l’objet doit être en harmonie avec son environnement et facilement repérable. C’est pourquoi nous sommes en train de perfectionner la signalétique et la scénarisation des distributeurs en gare, et cela rejoint également les projets de Gares & Connexions d’améliorer l’aménagement des gares, d’en faire des lieux de vie agréables. Prendre son train ne doit plus être associé au seul risque de le rater ! L’autre axe d’amélioration repose sur la relation client. Avec SNCF, nous nous penchons sur la captation des retours et ressentis clients.
Que pensez-vous du principe « open », qui regroupe toutes les idées « open source », « open data », ou « open innovation » ?
En tant que startup, nous sommes (très) contents de travailler avec des grands groupes. La démarche d’open innovation comme celle mise œuvre par la SNCF donne très vite un potentiel commercial important, et crée une force qui tire les startups vers le haut ! Les exigences de la part des grands groupes nous poussent à avancer toujours plus vite et nous aident à voir plus haut et plus loin !
De quelle innovation digitale aimeriez-vous, ou auriez-vous aimé être à l’origine ?
Kindle ! J’aime beaucoup lire, même en dehors de mon travail d’éditrice. L’accès à la lecture sur liseuse est une très bonne idée.
Et enfin, si vous étiez un objet connecté, vous seriez ?
Je serais un album photo connecté, capable de compiler les photos prises lors d’un événement par différentes personnes, et d’en choisir les meilleures automatiquement…et d’écrire la petite histoire qui va avec ! Les utilisateurs n’auraient qu’à appuyer sur un bouton pour que l’album s’imprime !