OPEN INTERVIEW – ROBI STARK DE SENSILIZE
Après avoir passé 20 ans dans l’industrie de la défense, avec Bar-Kal Systems Engineering, puis Elbit Systems, Robi Stark a accumulé un solide savoir-faire en matière de capteurs de télédétection et d’analyse des données récoltées. Epaulé par D. Yoav Zur, il a créé Sensilize en 2012, s’adressant aux marchés civils comme l’agriculture, le transport, l’extraction minière…
Publié le
Par La Redaction
Avec son capteur innovant baptisé Robin Eye et ses logiciels d’analyse de données, Sensilize fournit une solution « calibrée » à l’utilisateur, lui permettant de surveiller la croissance des plantes, les process de maintenance, de monitoring… et de comparer les données. Pour SNCF, Sensilize a réalisé un projet pilote autour de diagnostics sur l’état de la végétation aux abords des voies ferrées. Explication.
En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?
Robi Stark : Notre partenariat avec SNCF repose notamment sur un projet pilote réalisé avec SNCF Réseau. Ce projet vise à utiliser les drones pour apporter de l’intelligence dans le travail de maintenance des infrastructures SNCF. Pour ce faire, une des problématiques importantes était de connaître précisément les plantes (la variété) se trouvant aux alentours des voies ferrés (sur un périmètre de plus de 100m). Nous avons donc installé les capteurs Robin Eye sur les drones de SNCF. En juillet 2015, l’équipe drone a réalisé un pilotage au-dessus d’un territoire choisi, dans le sud de France. A partir des données capturées lors de ce vol, nous avons réalisé une analyse et l’avons transmise à SNCF. L’équipe de la maîtrise végétation et l’équipe drones sont en train de mener des études à ce sujet.
D’ailleurs, nous avons réfléchi sur le sujet de cartographie de la corrosion, notamment celle des voies ferrées, et en avons fait une proposition à SNCF. Nous espérons explorer d’avantage de sujets avec SNCF.
Comment a commencé ce partenariat avec SNCF ?
R.B. : En automne 2014, à l’UAV Show Europe à Merignac, nous avons rencontré le pôle drones de SNCF à travers Delair Tech. Nos partenaires étaient à ce moment-là en quête de capteurs pour la surveillance de la végétation le long des voies. En réalité, pas mal d’interactions ont eu lieu entre Sensilize et SNCF – nous avons rencontré la direction du digital, et avons participé à des événements intéressants par la suite, comme le salon Viva Technologie cette année.
Qu’est-ce qui a le mieux fonctionné dans cette collaboration, et qu’est ce qui devrait être amélioré ?
R.B. : Nous avons beaucoup apprécié l’ouverture d’esprit de SNCF. Ils ont su s’ouvrir pour accueillir le meilleur des innovations technologiques dans leur système de production. Prêts à embrasser l’écosystème d’innovation, ils ont la volonté de collaborer avec des startups internationales.
S’il existe des choses qui peuvent être améliorées, ce serait peut-être la durée des cycles de projets, comme celle de la phase d’industrialisation par exemple.
Que pensez-vous du principe « open », qui regroupe toutes les idées « open source », « open data », ou « open innovation » ?
R.B. : La notion d’open innovation est bien différente de celle d’open source ou d’open data. L’open Innovation c’est très bien, car l’innovation ne peut apparaitre que sous l’impulsion de sources de connaissances diverses, internes mais aussi externes à l’entreprise. En revanche, quand nous travaillons dans des industries spécifiques comme le transport ou l’équipement, nous traitons des données sensibles, souvent relatives à la sécurité et à la vie privée des clients. Il faut donc jouer le rôle de « parents responsables », et être constamment vigilants sur les risques potentiels. Prenons le cas de notre projet pilote, SNCF a conduit ce pilotage de façon autonome, car l’entreprise ne peut pas confier ce genre d’_assets_ sensibles à un tiers. C’est aussi cette rigueur qui assure la sécurité qu’offre SNCF à ses clients.
De quelle innovation digitale aimeriez-vous, ou auriez-vous aimé être à l’origine ?
Et enfin, si vous étiez un objet connecté, vous seriez ?
R.B. : Je serais un capteur connecté. Aujourd’hui les capteurs collectent le présent. Et moi, je voudrais être capable de prédire le futur. Je ferais ainsi toutes les analyses nécessaires moi-même et pourrais dire « Cet arbre va vivre pour deux ans, mais il risque de tomber lors de la prochaine tempête, attention ! »