Open Interview – SNCF connecte les hôtels avec AirNodes
Spécialisée dans les objets connectés, la jeune startup française AirNodes s’est fait d’emblée remarquer grâce à son miroir intelligent. Un support d’information particulièrement original, de plus en plus présent dans les grands hôtels et qui bénéficie d’une connexion à l’API SNCF. Kevin Bleniat, CEO de l’entreprise, nous dit pourquoi.
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Par La Redaction
En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?
Kevin Bleniat : Nous n’avons pas de partenariat à proprement à parler avec SNCF. Par contre, nous utilisons avec succès leur API de données dans le cadre de notre activité de bureau d’études. Au sein de AirNodes, nous concevons ainsi des objets connectés sur-mesure pour les entreprises. Et parmi ces différentes solutions, il existe un produit que nous développons en nom propre : un miroir connecté baptisé Anna. Nous sommes au début de sa commercialisation. Pour le moment, notre clientèle réside surtout dans le secteur du tourisme : établissements hôteliers, restaurants et magasins. Anna est, entièrement personnalisable. On peut y afficher tout type de données : promotions, publicités, messages ciblés, infos météo…
Et donc, aussi les horaires de train ?
K.B. : Tout à fait, une demande qui nous a été vite remontée. Pour la clientèle d’un hôtel, c’est vraiment un service en plus. Ainsi, dans le hall, les gens sont constamment informés des arrivées et des départs de trains dans les gares environnantes. Et prévenus aussi systématiquement en cas d’éventuels retards. Lorsque l’on descend de sa chambre avec ses bagages, il est agréable de ne pas avoir à sortir son téléphone pour vérifier ses notifications et ses conditions de voyage. D’ailleurs, ce sont les gérants de chaque établissement qui paramètrent eux-mêmes les miroirs, qui décident du nombre de gares affichées en fonction des besoins de leurs clients. Pour développer une telle fonctionnalité et bénéficier d’une information en temps réel, l’API SNCF était donc essentielle. Et puis, avec Anna, il y a un côté marketing intéressant pour les hôtels, c’est une technologie innovante qui s’intègre aisément à leur décoration intérieure.
Comment a commencé ce partenariat avec SNCF ?
K.B. : Le plus facilement du monde. Je suis ingénieur de formation, je suis donc plutôt à l’aise dans ce genre de démarche. Je n’ai eu qu’à créer mon compte sur l’API et me débrouiller ensuite avec la documentation mise à disposition. Elle était claire et précise, ce qui est primordial pour pouvoir connecter notre serveur. Très vite, j’étais donc en mesure de lancer des demandes d’infos automatisées. Une fois avoir raccordé les tuyaux, il n’était plus question que de design et d’interface. Finaliser cette fonctionnalité ne m’a pris que quelques jours. C’est une API vraiment taillée pour des requêtes comme les nôtres. J’ai su d’emblée ce qu’il fallait envoyer et le format des données que j’allais recevoir.
Qu'aimeriez-vous envisager pour la suite de votre collaboration avec SNCF ?
K.B. : Il s’agit plus, ici, de notre activité de bureau d’études et cela concerne d’autres problématiques que l’API. Nous avons eu l’opportunité de rencontrer des responsables en charge de la maintenance ou des ouvrages d’art. Nous pouvons ainsi élaborer des appareils connectés qui, une fois posés sur des ponts, sont à même de surveiller leur structure. Nous le faisons déjà pour d’autres sociétés. Via cette télémesure quotidienne, les besoins d’intervention des cordistes s’avèrent moins fréquents. D’autres prototypes sont envisageables, en matière de sécurité notamment. On pourrait aussi équiper les agents de gilets connectés. Un gilet capable, par exemple, d’émettre une alerte si celui qui le porte demeure en position allongée de manière anormale. C’est une possibilité parmi d’autres, de nombreux cas d’usage peuvent être imaginés. Et évidemment, il y a Anna. Notre miroir aurait toute sa place en gare. Il serait un parfait support d’information, que ce soit devant les lavabos ou dans les différents couloirs.