Open Interview – SNCF développe la formation immersive avec Eon Reality
Mieux former ses salariés grâce à la réalité virtuelle, c’est le pari que fait SNCF Réseau avec le leader mondial en la matière, la société californienne Eon Reality. Rencontre avec Yann Froger, le directeur général de la branche française.
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Par La Redaction
En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?
Yann Froger : Nous développons une série d’applications destinées à la formation. Ce sont des systèmes immersifs permettant d’expérimenter diverses situations et de s’en imprégner fortement. Ce qui rend la session d’apprentissage bien plus vivante et compréhensible. C’est d’autant plus important que dans ces domaines précis, la dimension procédurale est très forte. Ce qui peut parfois désorienter les personnes à former. Dès lors, nous prenons bien soin de travailler étroitement avec le terrain afin de mettre en lumière tous les aspects-clés du métier, les principaux éléments à illustrer en vue de la formation.
Par exemple ?
Y.F : L’application Sécu VR qui permet de bien visualiser les procédures de sécurisation des chantiers de bords de voies. Cela paraît un peu abscons à première vue et pourtant, les risques humains comme matériels sont loin d’être négligeables. Notre application immersive rend l’ensemble de ce process très accessible. Elle crée une sorte d’expérience intime, que les agents associent aisément à ce qu’ils vivent au quotidien. Via la réalité virtuelle, on apprend donc plus vite et on retient mieux. C’est plus ludique et impactant. On constitue ainsi de bien meilleures bases pour la prise de décision.
Les corps de métier sont néanmoins multiples au sein de SNCF…
Y.F. : Si aujourd’hui, nous collaborons avec SNCF Réseau, nos techniques de formation sont susceptibles d’être appliquées à l’ensemble du groupe. Et y compris d’ailleurs pour l’accueil client, les interactions avec les voyageurs.
Avec la 3D, on imagine davantage un simulateur de conduite de train…
Y.F. : Certes, mais c’est un domaine déjà bien développée et qui existe depuis plus de 30 ans. Ce qui a changé aujourd’hui, c’est l’accès à ce type de technologie. Auparavant, de tels simulateurs étaient synonymes d’énormes investissements. Désormais, Eon Reality développe des solutions applicables des écrans de téléphone mobiles jusqu’aux grands systèmes immersifs. On peut ainsi très bien imaginer une première étape dans un centre de formation avec des conditions optimales et une fois rentré chez soi, un prolongement du même apprentissage sur l’écran de sa tablette ou de son smartphone.
Combien de formations avez-vous déjà déployées avec SNCF Réseau ?
Y.F. : Pour le moment nous élaborons; nous envisageons une demi-douzaine d’ensembles de formations. Il y a notamment les interventions en hauteur sur les caténaires, sur les bords de voies ou la signalisation. Des sujets, pour le moment, très opérationnels.
Mais, mon souhait serait que Eon Reality devienne, pour l’ensemble du groupe, un acteur majeur de la digitalisation de la formation. Il y a un grand nombre de corpus de formations à réaliser.
En général, comment procédez-vous pour les élaborer ?
Y.F. : Nous nous rapprochons des acteurs sur le terrain afin de confectionner le scénario de la formation. Nous imaginons une sorte de storyboard que nous déployons ensuite avec nos ingénieurs. Mais cela ne s’arrête pas là. Car, nous revenons ensuite vers les équipes pour vérifier que nos interfaces utilisateurs sont pertinentes, pleinement utilisables. Cette co-construction avec la base est cruciale.
Comment a commencé ce partenariat ?
Y.F. : De la manière la plus simple, sur le plan local, à Laval où nous nous sommes implantés il y a près de 3 ans. Des représentants de SNCF étaient venus à l’inauguration de notre siège et nous avions d’emblée évoquer des possibilités de collaboration. Très rapidement, un cas d’usage s’est présenté : celui concernant la sécurité des chantiers de bords de voies.