OPEN INTERVIEW – SNCF perfectionne le service porte à porte avec LeCab
En se connectant depuis juillet 2016 à l’API SNCF, la société de VTC LeCab, détenue majoritairement par Keolis, a grandement optimisé son service de réservation de chauffeurs à la descente du train. Tobias Rohrle, son directeur technique, nous explique pourquoi.
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Par La Redaction
En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?
Tobias Rohrle : Le but recherché est aussi simple qu’essentiel. Il nous faut adapter en temps réel l’heure d’arrivée de nos chauffeurs aux gares où se trouvent nos clients. Ainsi, en cas de retard du train, le client n’a plus besoin de prévenir son VTC, d’échanger avec lui pendant le voyage en fonction des différents aléas. Lors de sa réservation, il a indiqué le numéro de son train, ce qui permet au chauffeur d’être informé immédiatement de tout contretemps sur la ligne. De plus, muni de cette information, il peut retrouver son client en tête de train avec une pancarte à son nom afin de l’aider avec ses bagages et l’emmener jusqu’à la voiture sans perdre de temps. Un avantage comparatif simple et efficace ; clients et chauffeurs y trouvent leur compte.
Comment a commencé ce partenariat avec SNCF ?
T.B. : LeCab, du côté VTC, et SNCF en tant qu’entreprise ferroviaire sont dans le même secteur : celui du transport. Comme dans toute activité, le but est de faciliter la vie du client. Ici, nous permettons à notre clientèle commune d’être pris en charge tout au long de son trajet, de son domicile à son adresse de destination. Une formule porte à porte qui permet à l’utilisateur d’être accompagné et écouté, donc serein et détendu pour tous ses déplacements. C’est un réel atout dans un milieu aussi concurrentiel. En outre, selon les gares, nous sommes présents sur iDCAB et Résa Pro 1ere. Une nette amélioration du service client.
Vous êtes donc connecté à l’API SNCF. De quelle manière optimisez-vous ces données dans le cadre de votre activité ?
T.B. : En cas de modification d’horaire du train ou d’annulation, nous devons être très réactifs pour nos clients comme pour nos chauffeurs partenaires. Dans le milieu du VTC, tout doit être très précis et ponctuel. Le dispatch de chaque voiture bénéficie ainsi d’un paramétrage très fin, assuré par notre algorithme. Il est nécessaire pour un chauffeur d’être tenu au courant rapidement de tout retard afin qu’il ne perde pas son temps en gare. En retour, il est essentiel pour un client que son chauffeur l’attende bien à la descente du train même lorsque celui-ci est retardé. Voilà comment nous profitons au mieux de cette connexion à l’API, et voilà pourquoi nous l’avons implémenté dans le cœur de notre système. Avant juillet 2016, notre équipe de régulation pointait manuellement les courses et vérifiait les horaires réels sur le site web de la SNCF.
Que pensez-vous de cette API, est-elle simple d’utilisation ?
T.B. : Notre équipe IT (technologies de l’information, ndlr) a l’habitude d’intégrer de nouvelles API à notre application. Pour nous, il est vraiment important de pouvoir se connecter rapidement à d’autres services. Grâce à un support SNCF réactif, cela a été le cas.
Et au-delà, qu’est-ce qui a le mieux fonctionné dans cette collaboration ? Et qu’est ce qui devrait être amélioré ?
T.B. : Côté humain, les relations se sont très bien passées. LeCab et SNCF ont, je crois, des valeurs communes et un but identique. Et cela nous a permis d’aller vite et avec efficacité. Pour l’aspect technique, l’utilisation gratuite du service a permis très facilement aux développeurs de réaliser un prototype. D’ailleurs, l’intégration des Thalys et des Eurostar n’a pas nécessité de développement supplémentaire. Après, il y a toujours des choses à améliorer…
A quoi pensez-vous ?
T.B. : L’API pourrait coller davantage à nos besoins : en lieu et place de filtres par heures d’arrivée et de départ, disposer, par exemple, d’une entrée par numéro de train. Le « must » serait ainsi de pouvoir savoir à quelle heure tel train arrive à telle gare. Car, de notre côté, notre requête ne varie jamais : y a-t-il du retard ou non ? Or, obtenir cette réponse simple nécessite beaucoup de croisements et de traitements de données. On aimerait donc bien voir le travail de nos développeurs simplifié et on est prêt à aider pour ça. Mais, nous sommes aussi conscients qu’un tel changement est compliqué.
Que pensez-vous du principe « open », qui regroupe toutes les idées « open source », « open data », ou « open innovation » ?
T.B. : On est pour ! Depuis l’apparition et la propagation « d’open source », « open data », « open innovation », de nombreuses idées ont vu le jour. Le principe d’« open » représente un vrai intérêt pour toute entreprise. Chez LeCab, nous croyons beaucoup dans le partage d’idées pour renforcer une innovation, un service. Il est aussi important d’être contributeur de ces catalogues de données que d’en être utilisateur. En rendant public nos innovations, nous contribuons à l’enrichissement de ce phénomène. Il faut vraiment voir ce principe d’« open » comme un « win-win » pour tous.