Open Interview – SNCF planifie en temps réel avec HumBrain
Opérateur en système d’information, la société HUMBRAIN a développé, depuis plusieurs années, plusieurs applications logicielles pour SNCF. Son dirigeant, Laurent Tedesco, revient ici sur les perspectives d’amélioration de ces outils en vue de leur connexion prochaine à l’API SNCF, et notamment sur le cas de PAQT.
Publié le
Par La Redaction
En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?
Laurent Tedesco : Nous avons élaboré pour plusieurs entités du groupe des outils spécifiques s’appuyant, le plus souvent, sur des plans de transport. D’où l’intérêt, pour nous, d’assurer rapidement une connexion avec l’API SNCF. À titre d’exemple, nous avons développé depuis 2011 pour l’escale de Paris-Gare-de-Lyon, un outil logiciel de planification des agents d’escale, dénommé PAQT, pour Programmation Assistée Quotidienne des Tâches. C’est une application qui intègre les données de transport du jour ainsi qu’un certain nombre de normes, de missions à mener, la liste des agents prévus et génère les tâches à assurer et les distribue aux agents présents.
Dans quel but ?
L.T. : Outre d’alléger le travail des opérateurs en charge de cette planification, cela leur permet d’optimiser la répartition des tâches des agents sur le terrain : départs de train, accueils embarquement et autres opérations techniques, dans le respect de leurs compétences, des contraintes techniques, logistiques et réglementaires. Cette programmation est dite « pré-op » car elle est faîte pour le lendemain et ne tient donc pas compte du « temps réel ». Cela dit, elle répond cependant aux besoins d’un nombre croissant d’agents d’escale qui l’utilisent : Paris-Montparnasse, Bordeaux, Nancy et Nantes, Lyon-Part-Dieu, sans compter d’autres entités (dont TER) qui l’utilisent en mode « conception ».
Vous allez donc être très prochainement connectés à l’API SNCF. En quoi cela va améliorer votre offre de service ?
L.T. : La Gare de Lyon, depuis quelques semaines, met en œuvre une régulation en temps réel des affectations agents via PAQT. L’objectif est de permettre aux régulateurs de redistribuer les tâches, au fil de l’eau, en tenant compte des évolutions du plan de transport (dévoiements, retards…). Le focus est notamment porté sur les trains à l’arrivée, prévus en réutilisation sur des trains au départ et dont le retard va impacter la chronologie des tâches associées. Il s’agit alors d’alerter le régulateur au plus tôt, pour qu’il réagisse de la manière la plus efficace. L’apport de l’API est essentiel ici. Pour autant, notre interface n’est pas encore optimale, nous travaillons toujours dessus afin d’assurer un réel accès global à l’API, à l’ensemble des sources disponibles.
Où se trouve les points forts de l'API ?
L.T. : Dans la publication des itinéraires et le détail des dessertes. Sur ce sujet, elle est vraiment très performante. Le souci, à HUMBRAIN, c’est que nous avons besoin d’informations beaucoup plus basiques. Or, paradoxalement, elles s’avèrent plus difficiles à obtenir. L’arborescence de l’API, respectueuse des standards internationaux, finit par être lourde de manipulation. Nous avons donc reconstruit une API au-dessus de l’API SNCF. On s’est ainsi créé une surcouche d’accès, afin de rendre notre parcours beaucoup plus direct. Désormais, il nous suffit de notifier le numéro de train pour recevoir l’information souhaitée. Ce n’est pas encore totalement abouti mais nous sommes en bonne voie.
Et au-delà, qu’est-ce qui a le mieux fonctionné dans cette collaboration ?
L.T. : Le fait de pouvoir travailler directement avec les clients métiers. Ce contact au plus près de nos utilisateurs nous rend bien plus agile. On évolue dans un format léger et nous avançons d’autant plus vite. Dans le contexte spécifique d’HUMBRAIN, qui n’est pas une grosse structure, cet accès privilégié au terrain est vraiment appréciable.