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Plateforme e.IoT : l’avenir de l’IoT SNCF

Après le succès remporté par la plateforme Cockpit depuis 2015, la SNCF modernise ses capacités de gestion d’IoT avec un nouveau hub. La plateforme e.IoT rentrera progressivement en service tout au long de l’année 2022, en apportant de nouvelles capacités et une flexibilité plus importante pour les différents projets IoT.

Publié le

Par La Redaction

illustrations capteur plateforme

Installer des capteurs c’est bien, pouvoir utiliser leurs données c’est mieux. Quand la SNCF s’est lancée de manière massive dans l’IoT en 2015, la plateforme Cockpit a suivi. Il s’agissait d’avoir un lieu unique pour partager les expertises du traitement des données issues de ces capteurs, et de faire mûrir les cas d’usage émanant des différentes composantes de la SNCF. Cette plateforme arrive désormais en fin de vie, en tout cas dans sa forme actuelle. L’architecture et la façon de fonctionner vont suffisamment changer pour que la plateforme de l’internet des objets SNCF mérite un nouveau nom : e.IoT.

La nouveauté principale tient en un mot : flexibilité. Là où Cockpit rassemblait tous les projets dans une seule base de donnée, e.IoT attribue à chacun une bulle dédiée, ce qui facilite grandement l’exploitation et la maintenance. « Dès qu’il y avait un incident, avec Cockpit il fallait inspecter toute la base de données, ce qui coûtait cher en maintenance. Avec e.IoT, chaque projet a sa base dédiée, un script n’a pas besoin de traiter des gigas de données pour isoler un projet » explique Adlène Roula, responsable des opérations IoT chez ITNOVEM (filiale de e.SNCF).

Une nouvelle organisation

Il existe deux grands aspects d’utilisation des données issus de capteurs IoT : l’aspect technique, et l’aspect fonctionnel. L’aspect technique regroupe la captation et le traitement des données brutes, leur stockage, et le design d’API et d’interfaces. Pour l’aspect fonctionnel, il s’agit d’utiliser concrètement les données récoltées pour des cas d’usages définis : créer des algorithmes, traiter les données de manière spécifique, créer des évènements, envoyer des alertes …

Pour inscrire cette différence dans la métaphore du traitement d’eau souvent utilisée en data, un opérateur IoT technique va aller capter l’eau à la source, la purifier, et la mettre dans des réservoirs. L’opérateur IoT fonctionnel va, lui, utiliser l’eau de ces réservoirs pour arroser un champ, ou venir directement raccorder des maisons.

train

Une plateforme technique pour l’IoT

Si Cockpit était une plateforme à la fois technique et fonctionnelle, e.IoT va se concentrer d’avantage sur l’aspect technique. Ne pas avoir à tailler les données sur mesure pour chaque cas d’usage va permettre à la nouvelle plateforme d’être bien plus flexible et transversale grâce à sa modularité « Les enjeux de l’IoT de SNCF Réseau sont différents de ceux de SNCF Voyageurs ou bien de SNCF Gares & Connexions, cette nouvelle plateforme nous permet de nous adapter plus facilement aux contraintes et besoins de chacun» détaille Clément Riochet, directeur de la Factory IoT chez ITNOVEM.

La nouvelle plateforme e.IoT se base sur les services PaaS (Platform as a service) de Microsoft Azure, pour ne pas partir d’une feuille blanche et « se concentrer sur un rôle d’assemblage et d’architecture » note Adlène Roula. Cette nouvelle flexibilité se retrouve notamment avec la possibilité d’introduire des fonctions descendantes pour la gestion des objets connectés en masse (c’est-à-dire plusieurs milliers), par exemple en mettant à jour la configuration de capteurs directement depuis la plateforme e.IoT ou bien en envoyant des commandes à distance depuis une API, ou directement via l’interface graphique de la plateforme.

2022 : la fin de Cockpit

La plateforme e.IoT se doit d’être interopérable avec un maximum de réseaux de connectivité IoT , dont les réseaux 5G à venir – elle est d’ailleurs identifiée dans le cadre des projets menées par les programmes Living Lab 5G SNCF et CRIIOT. Une fonctionnalité innovante apportée par la plateforme étant le provisioning automatique de bout en bout : dès qu’un capteur y est déclaré sur e.IoT, son API l’ajoute directement à la plateforme de l’opérateur Telecom sans autre action manuelle. e.IoT permet aussi de de publier en temps réel les données collectées vers les applications des Métiers SNCF. « Garder une plateforme IoT SNCF permet d’intégrer tous types de capteurs sans dépendre d’un fournisseur ou d’une technologie en particulier. On garde les compétences, les connaissances, et c’est donc plus pérenne » explique Clément Riochet.

La passation de pouvoir entre les plateformes Cockpit et e.IoT s’effectuera jusqu’à la fin de l’année 2022, avec le transfert du projet Avisé (2021) et les projets Gares et Connexion, puis les projets de SNCF Matériel à partir de la seconde moitié de 2022.

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