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Robotique – Retour d’expérience d’une collaboration homme machine chez SNCF

Via ses « Rex Projets », la Fab Open Innovation de SNCF promeut les échanges entre les entités du groupe ferroviaire autour des différentes thématiques du digital. Retour sur la session « robotique » qui a eu lieu le 22 mai 2017 au 574 Saint-Denis.

Publié le

Par La Redaction

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Pendant que le robot NAO va en classe à la place des écoliers, son petit frère Pepper a déjà fait sensation dans les espaces de transit SNCF. Doté de logiciels spécialement conçus par Hoomano, l’humanoïde s’est installé dans 3 gares durant le printemps 2016. Ses missions ? Interagir avec les voyageurs, les renseigner, ou amuser les enfants avec des jeux.

Suite au bilan de cette expérimentation, SNCF TER Pays de la Loire a mis l’accent sur les points d’amélioration. Pepper sera donc bientôt trilingue, fournira les informations aux voyageurs en temps réel et sera déployé dans plusieurs autres gares ainsi que sur les réseaux sociaux.

Outre les humanoïdes, il existe bien d’autres types de robots qui posent leurs valises dans les lieux industriels et transforment la production des grands groupes. Considérée comme une solution de performance et de compétitivité, la robotisation se concrétise dans les entités SNCF. Elle soulève des questions en termes d’usage, d’intégration, de coût et d’éthique.

Spécifier ses besoins en amont

A la différence de ceux à destination du grand public, les robots industriels sont conçus pour répondre exclusivement à des cas d’usage particulier : créer des robots « ad hoc » nécessite avant tout une identification du problème précis.

Tâches de manutention, tâches en position maintenues, postures contraignantes sont autant de situations quotidiennes dans le travail des agents de maintenance. Leur risque de troubles musculo-squelettiques est accru. La Direction du Matériel et la Direction Innovation et Recherche de SNCF se sont fixé comme objectif d’alléger leur charge physique.

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_Projet DIGI IO_

Après un premier test basé sur des solutions existantes, les résultats s’avèrent peu concluants. « Les contraintes physiques auxquelles font face nos agents sont importantes et surtout variées », souligne Yonnel Giovanelli, ergonome national et chef de projet exosquelette et cobotique (robot collaboratif) de SNCF, « nous nous rendons compte qu’il nous faut un cobot modulaire de type couteau suisse ». Grâce au partenariat établi avec les sociétés Erogosanté et Re-Flexion Composites, son équipe propose aujourd’hui un exosquelette léger (maximum 7 kilos), adaptable à tous les types de corpulences, comme aux différents environnements de travail. Son prix ne dépasse pas 7 000 euros.

Rester en mode « open »

A l’image du processus de création des exosquelettes, BARYL, le robot poubelle de Gares & Connexions, est aussi le fruit d’Open Innovation.

Chez SNCF, la question de la propreté en gare est une problématique récurrente, alors que deux tonnes de déchets y sont ramassées toutes les 24 heures. Dans ce contexte est née l’idée d’un robot mobile, se déplaçant pour venir chercher les déchets lors qu’une personne lui fait signe.

Pour ce faire, Gares & Connexions a sollicité la startup Immersive Robotics pour son expertise technique, et AREP Design Lab pour sa maîtrise du design industriel. Muni d’une caméra 3D, d’un système de télédétection par laser Lidar (la même technologie qu’utilisée pour les voitures autonomes) et de capteurs, le prototype a attiré nombre de clients lors de ses différentes sorties en gare (débutant avec la Gare de Lyon en novembre dernier).

Qu’elle soit créée sur mesure ou adaptée selon un modèle existant, la bonne solution robotique réside toujours dans la collaboration : travailler en mode open innovation permet aux équipes de gagner en pluridisciplinarité.

Connaître son marché et sa valeur ajoutée

Pour les entreprises qui fournissent des solutions robotiques, il est impératif de bien se positionner. Par exemple, Altametris est une filiale SNCF qui se spécialise dans les services associés à l’exploitation et la mise en valeur des données collectées par mobiles automatisés, particulièrement par drones.

Au sein d’un marché innovant mais également fragmenté, comment Altametris se différencie-t-elle des autres prestataires de services ? « Nous avons construit notre chaîne de valeur composée d’une plateforme, de capteurs, de logiciels et de données», explique Nicolas Pollet, son directeur général.

Forte de son expérience dans l’inspection et la surveillance des infrastructures ferroviaires, l’équipe d’Altametris sait fournir bien plus qu’une prestation de service : sa solution technique est performante et peu coûteuse. Par exemple, son robot grimpant Eyerobot, conçu avec SNCF Innovation et Recherche, aide les technicentres à réaliser l’inspection des brosses de contact – un organe situé sous les rames de manière plus efficiente, à savoir que la valeur totale du robot ne dépasse pas 4 000 euros.

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