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SNCF Digital Ventures – vecteur de transformation numérique

SNCF Digital Ventures, le fonds d’investissement lancé par SNCF en 2015, a pour mission d’identifier des axes d’innovations pertinents pour le groupe et d’investir dans les startups qui les portent. Retour sur une relation mutuellement profitable.

Publié le

Par La Redaction

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Parier sur de “bonnes idées”

SNCF Digital Ventures a été lancé en 2015. La création de ce fonds d’investissement est la suite logique de la dynamique numérique amorcée par le groupe dans les années 2000. “Chez SNCF, le numérique est une vieille histoire”, confie avec fierté Matthieu Jacquier, directeur de la stratégie digitale, “on a été pionniers il y a seize ans avec le site d’e-commerce voyages-sncf.com. Devenu leader sur le marché de la réservation de voyages en ligne, le groupe capitalise sur ce succès, avant d’entrer il y a trois ans dans une phase d’assimilation plus globale. “Le numérique a alors irrigué et consolidé l’organisation”, la naissance de SNCF Digital Ventures s’inscrit dans une troisième phase, celle de “l’industrialisation digitale*”. Après l’expérimentation et l’assimilation, l’accélération.

SNCF Digital Ventures a été doté de 30 millions d’euros pour répondre à deux missions. La première : faire entrer SNCF au capital d’entreprises qui pourraient l’aider à transformer ses métiers. Le credo ? “Créer de l’impact”, souligne Matthieu Jacquier. Canaliser cette énergie transformatrice pour la libérer à l’intérieur même du groupe. La deuxième mission, c’est de permettre à la grosse machine qu’est SNCF de rester réactive, à l’affût “des bonnes idées”, histoire de continuer à “innover tout en gagnant du temps”.

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La gestion du fonds a donc été confiée à Hi Inov, une société d’investissement spécialisée dans le ciblage d’entreprises innovantes. Hi Inov voit large. Big data, cloud, nouvelles mobilités, la société s’intéresse à de nombreux terrains d’innovation. Un an et demi après la création du fonds, et à la suite d’une sélection exigeante, le bilan est conséquent : les dossiers de près d’un millier de startups ont été reçus. Après avoir été scrupuleusement étudiés, 6 d’entre eux ont été retenus. Ils présentent des produits et/ou des modèles économiques originaux, alignés avec les besoins du groupe.

Donner un coup d’accélérateur à l’industrialisation digitale de SNCF

Parmi les heureux élus, Luckyloc met ainsi en place une forme d’auto-partage unique. Elle propose à des professionnels et des particuliers désireux d’acheminer des véhicules d’une ville à l’autre de les louer à des particuliers effectuant le trajet en question en échange d’un euro symbolique. Pour Claire Cano, co-fondatrice de la plateforme, ce modèle permet à la fois de réduire les coûts des solutions de transports de véhicules proposés par SNCF et de “compléter leur maillage territorial”.

STVA et Auto/Train, respectivement filiale de transport par camion et service de transport par train de véhicules du groupe, peuvent désormais recruter des particuliers sur LuckyLoc pour déplacer les véhicules de certains de leurs clients.

Deepki, elle, met le digital au service de l’amélioration des performances énergétiques du groupe. SNCF Digital Ventures est entré au capital de cette PME innovante en juin 2016. Depuis, nous explique son président et co-fondateur Vincent Bryant, Deepki épluche minutieusement les données de consommation d’eau et d’énergie du parc immobilier groupe grâce à son algorithme big data. ”. Au total 22 600 contrats SNCF seront traités par Deepki pour un total de 33 000 bâtiments et un montant de 130 millions d’euros de charges.

Transports, économies d’énergies, mais aussi solutions de paiements. Famoco, dont la levée de fonds est toute récente, fabrique des “terminaux transactionnels versatiles” : des dispositifs sans contact multi-fonctions qui peuvent aussi bien recevoir des paiements que contrôler la validité d’un titre de transport. Le potentiel d’utilisation pour SNCF est énorme. Lionel Barbaran, CEO et co-fondateur de Famoco, ne cache pas son enthousiasme.

Il envisage une adoption à grande échelle de ses terminaux, “que ce soit pour l’identification des voyageurs, pour le ticket de transport ou pour ce que l’on s’appelle le door-to-door : fournir au voyageur un ticket pour que depuis un point A, il puisse prendre un métro, puis un train et enfin une solution de covoiturage pour arriver à sa destination.” Dans le viseur de SNCF depuis quelques années, la mobilité porte à porte pourrait recevoir là un coup de pouce décisif.

Propulser des startups dans leur phase d’expansion

Profitables sur le moyen ou long terme pour SNCF, ces investissements sont avant tout d’importants tremplins pour de jeunes entreprises avides de croissance. Un tremplin qui n’est d’ailleurs pas que financier. Le soutien de SNCF donne à Deepki, Luckyloc, Famoco et les autres une légitimité bienvenue à l’heure d’internationaliser leur présence auprès de clients globaux.

Après avoir effectué une mission auprès de la Direction immobilière, Deepki intéresse ainsi d’autres entités du groupe. “_Nous sommes en discussions avancées avec SNCF Énergie pour l’analyse statistique de la consommation énergétique des trains ; un autre projet est en cours avec Gares et connexions ; un autre encore avec la direction des achats. Enfin, SNCF nous a fait rencontrer la Deutsche Bahn, une prise de contact très utile pour continuer à se développer en Europe_”, énumère Vincent Bryant. De quoi augurer de fructueuses collaborations futures…

intercloud

L’arrivée de SNCF Digital Ventures au capital de ces startups envoie un signal fort : celui de la confiance accordée par un groupe centenaire solide à des entreprises jeunes. Jérôme Dilouya est le co-fondateur d’Intercloud. Sa société, dernier investissement en date du fonds, accompagne les grandes entreprises dans le transfert de leurs applications métiers vers le cloud. Il résume bien la situation : “SNCF a un effet rassurant auprès des clients présents et futurs. Cela nous permet de convaincre plus vite les grands donneurs d’ordre et de leur montrer que nous avons les reins suffisamment solides pour les accompagner sur le long terme, comme on le fait avec SNCF.” Un moyen, en somme, d’assurer la crédibilité de ces nouveaux business models, souvent peu conventionnels.

SNCF Digital Ventures assume cette double casquette. Détecteur de talents, le fonds est autant au service du groupe SNCF que des jeunes entreprises auxquelles il sert de rampe de lancement.

Photo de Une : Alfred Cromback

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