TGV Connect met le cap sur l’Atlantique
Depuis décembre dernier, l’accès à Internet à 300 Km/h est une réalité grâce à TGV Connect. Cet été, l’offre sera notamment déployée sur la nouvelle ligne à grande vitesse Paris Bordeaux. Amandine Le Saux, directrice du programme, revient pour nous sur les enjeux et les défis techniques du projet.
Publié le
Par La Redaction
SNCF donnera le 2 juillet prochain le coup d’envoi officiel de l’extension de la ligne à grande vitesse Paris Bordeaux. Les premières rames l’Océane qui y circuleront proposeront l’accès à Internet gratuit TGV Connect.
L’offre se matérialise par un réseau Wi-Fi ouvert à tout appareil compatible, smartphone, tablette ou ordinateur. De là, le voyageur peut consulter sa messagerie ou surfer sur le Web. La connexion se fait par l’intermédiaire d’un portail dédié.
Internet à bord : un atout pour la relation client
« Le portail TGV Connect nous permet d’établir un dialogue avec le voyageur, qu’il s’agisse de vérifier une correspondance, afficher le temps d’attente en voiture bar ou remonter un dysfonctionnement », explique Amandine Le Saux. Il a également accès aux nouveaux services proposés pour améliorer son expérience du voyage. Enfin, TGV Connect lui permet d’avoir un lien physique et digital avec le personnel de bord via la solution Anatol (chef de bord virtuel que le voyageur peut contacter durant son voyage). Au-delà de l’accès à Internet, TGV Connect a pour finalité d’enrichir l’expérience client à bord du TGV en lui garantissant un voyage connecté et en établissant la continuité de la relation avec le client durant son voyage.
Ouvert depuis le 15 décembre 2016 sur l’axe Paris Lyon, le service remplit ses objectifs. « 92% des utilisateurs se disent satisfaits, et 97% indiquent qu’ils sont prêts à le réutiliser », confie Amandine Le Saux.
Désormais, le but est donc de tenir le calendrier de déploiement au niveau national. « Sur Bordeaux, la fin du déploiement télécom est programmée au 30 avril. Nous serons donc au rendez-vous du 2 juillet », estime la directrice du projet.
300 rames équipées en 18 mois
Fournir un accès à Internet stable à grande vitesse est un projet technique complexe. TGV Connect repose sur une solution qui permet d’agréger les réseaux mobiles des différents opérateurs. La bande passante ainsi constituée est ensuite redistribuée aux différents voyageurs par l’intermédiaire d’un réseau Wi-Fi, dont les débits et les performances sont surveillés et ajustés par l’exploitation.
Pour assurer une couverture nationale, la Direction du Matériel se charge d’installer l’équipement nécessaire sur les 300 rames en circulation, sachant que l’intervention requiert cinq jours d’immobilisation pour chacune. Le chantier, qui mobilise quatre technicentres et le Groupement 21Net/Inéo, doit être bouclé en 18 mois.
L’autre grand sujet, c’est le renforcement du réseau mobile aux abords des voies, fruit de plus de trois ans de négociations avec les opérateurs.
Un maillage difficile ?
Dans les zones denses, les réseaux mobiles des opérateurs assurent une couverture suffisante pour la mise en œuvre de TGV Connect. En dehors des villes, la donne est plus complexe. Sur la plupart des trajets, l’agrégation des réseaux Orange, SFR et Bouygues Telecom permet de compenser l’éloignement des antennes et de maintenir une connexion stable. Sur les lignes les plus stratégiques (et donc les plus fréquentées), le dispositif n’est pas suffisant.
Pour pallier cette lacune, SNCF a négocié avec Orange la mise en place d’un réseau spécifique d’antennes 4G aux abords des voies. « Sur Paris Lyon, nous avons une antenne tous les 2500 mètres, c’est un maillage unique en Europe ! », commente Amandine Le Saux.
Les tractations sont parfois complexes, les opérateurs recherchant un modèle économique équilibré pour installer des infrastructures dans les zones d’habitat à faible densité. Les nouvelles lignes sont un écueil particulièrement difficile du fait de l’absence d’équipements préalables. « La nouvelle LGV vers Bordeaux, c’était un pari que d’arriver à les convaincre, il n’y avait absolument rien », se souvient-elle. Défi réussi : les passagers des nouvelles rames L’Océane profiteront bien d’une connexion wifi proposée par SNCF avec une bande passante stable à l’intérieur du train grâce à des antennes 4G positionnées près des rails.
Une couverture nationale en fin d’année
Le calendrier ne devrait toutefois pas avoir de retard à date. Fin mai, TGV Connect sera ouvert sur toutes les dessertes de l’axe Nord. Début juillet, ce sera au tour de la ligne Paris Bordeaux, mais aussi de l’axe Est. De septembre à décembre, les déploiements concerneront l’ensemble des lignes du sud-est, puis la Bretagne. « Fin 2017, nous aurons maillé quasiment toute la métropole », résume la responsable.
Et pour la suite ? « L’objectif est à la fois de finaliser l’équipement et d’arriver à mettre en place une exploitation performante ! En parallèle, nous allons poursuivre l’enrichissement du portail et travailler sur l’expérience client », conclut Amandine Le Saux.