Trois leviers digitaux pour une mobilité ferroviaire plus verte
La grève mondiale pour le climat du 15 mars 2017 initiée par Greta Thunberg, jeune écologiste suédoise, est l’occasion pour SNCF de rappeler ses engagements sur le plan de la transition énergétique. L’innovation digitale est un levier puissant mis en place par le groupe ferroviaire en faveur du développement durable. L’enjeu étant d’« apporter à chacun la liberté de se déplacer facilement en préservant la planète ».
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Par La Redaction
Pour Christian Dubost, membre du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, et ancien Directeur du Développement Durable chez SNCF, le lien entre digital et transition énergétique est sans équivoque : « Le digital va nous permettre de répondre aux objectifs que l’entreprise s’est fixé : améliorer la performance énergétique de 20% et la performance carbone de 25% d’ici 2025 ». Plusieurs chantiers façonnent d’ores et déjà l’univers ferroviaire de demain.
Analyser pour mieux dépenser
À l’échelle du groupe, une transition réussie passe par plusieurs étapes, dont l’un des piliers majeurs est “la mesure et l’analyse de l’existant”.
À cet effet, différents dispositifs de mesure et de prévision des consommations énergétiques ont été envisagés : c’est le cas de la solution proposée par la startup Deepki. Cette dernière, profitant d’un partenariat pérenne avec SNCF, identifie les économies d’énergie potentielles à l’aide d’analyse de datas et d’intelligence artificielle en évitant la mise en place coûteuse et longue de compteurs, en amont de chaque source de consommation.
Connecter pour mieux prévoir
Dans le cas des infrastructures ferroviaires, la Fab IoT de SNCF travaille sur des capteurs capables de mesurer le niveau de gasoil sur les locotracteurs. « C’est vertueux car cela permet de remplir les réservoirs au bon moment, avec le volume adéquat, et d’économiser les parcours à vide », explique Emmanuel Cox, ancien Directeur de la Fab et à ce jour Directeur Industrialisation Projets digitaux chez SNCF Réseau.
D’autres types de capteurs sont installés dans les immeubles du parc immobilier, afin de repérer les éventuelles fuites d’eau. Leur efficacité a déjà fait ses preuves : il y a peu, ils ont su détecter une fuite au sein d’un technicentre. Les équipes de maintenance ont alors pu résoudre le problème et éviter tous dégâts.
Une révolution en deux temps
« L’idée est, pour le ferroviaire, de sortir du diesel d’ici 30 ans, à l’instar de ce qui a été annoncé pour le secteur automobile dans le plan climat du Gouvernement », précise Christian Dubost.
Deux grandes technologies viennent outiller la démarche.
À court terme, le TER hybride (part importante du programme Tech4rail) constitue la piste à privilégier. Le concept technique est relativement simple : il s’agit de remplacer la moitié des moteurs diesel présents sur le TER (matériel Coradia d’Alstom) par des batteries capables de se recharger, notamment en récupérant l’énergie du freinage.
« Ce sera exactement comme pour une voiture hybride : un train qui roulerait de temps en temps à l’électricité et de temps en temps au gasoil. Cela nous permettra de réduire la pollution atmosphérique, notamment en entrée/sortie des zones urbaines, avec une signature bruit beaucoup plus faible », annonce Christian Dubost. « Et on peut aussi imaginer des électrifications partielles/frugales de lignes pour rouler à terme 100% propre. »
La seconde technologie est le train à hydrogène. Alors que cette solution est actuellement testée par le groupe Alstom pour le compte de la Deutsche Bahn, le groupe ferroviaire français est quant à lui plus prudent. « L’enjeu est d’abord de produire de l’hydrogène proprement et sans risque », prévient Christian Dubost. « L’hydrogène est une solution prometteuse à moyen/long terme. Le Ter hybride et le train à hydrogène pourraient se compléter dans une trajectoire qui nous permettra petit à petit de sortir du thermique _- comme le charbon ou le pétrole -_ ».
Cette transformation énergétique est un chantier d’envergure nationale qui profitera à tous. La réussite de ces projets nécessite une grande mobilisation de tous les acteurs, collaborateurs internes et externes inclus. SNCF mise également sur une étroite collaboration avec ses partenaires constructeurs et investit dans le travail des startups, qui contribuent à réinventer la mobilité dans une logique de développement durable.
A l’attention des internes SNCF
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