Un manifeste numérique pour les chemins de fer européens

De nouveaux concurrents, venus notamment d’Asie{taregt=_blank}, défient le leadership historique européen en matière de rails et de trains. Les compagnies aériennes à bas prix et les bus longue distance deviennent une alternative sérieuse, tandis que de nouveaux modèles commerciaux comme Uber ont un impact majeur sur le transport urbain. Sans compter que les citoyen.nes attendent un maintien du même niveau de services tout au long de leur voyage.

Pour permettre aux industries ferroviaires de rester dans la course, l’Unife a identifié au moins six tendances innovantes à maîtriser :

1. Des réseaux de transport intégrés et intelligents, capables d’anticiper, d’ajuster et de mesurer la performance.

2. Un transport plus centré sur l’utilisateur, une information en temps réel et personnalisée avec des trajets multimodaux plus intégrés.

3. L’automatisation et son impact sur la capacité de l’infrastructure, ainsi que sur la sécurité.

4. Des moyens de paiement toujours plus numériques.

5. De nouveaux entrants venus du transport privé qui utilisent la technologie numérique et mobile à coût réduit.

6. Une collaboration entre acteurs ferroviaires sur les sujets de la cybersécurité et de la vulnérabilité des systèmes.

Les enjeux sont par ailleurs financiers. Par exemple, une étude de 2016 du cabinet Roland Berger estime que les coûts de maintenance du matériel roulant peuvent être réduits de 20% si la numérisation est correctement comprise et mise en œuvre.

L’Unife estime qu’une meilleure utilisation devrait être faite de l’infrastructure existante, en développant le système européen de gestion du trafic ferroviaire (en anglais, European Rail Traffic Management System, ERTMS), initiative européenne d’harmonisation de la signalisation.

Le secteur ferroviaire a décidé de ne publier aucune nouvelle version officielle des spécifications ERTMS avant 2022. La stratégie à long terme, adoptée par les États membres en février 2016, détaille les nouvelles fonctionnalités nécessaires pour augmenter la capacité, réduire les coûts de maintenance et la consommation d’énergie et optimiser la gestion du trafic. Ceux-ci comprennent :

– Le futur Niveau 3 du système européen de contrôle des trains (European Train Control System, ETCS), un système innovant de signalisation ferroviaire qui fait partie de l’ERTMS et devrait supprimer ou réduire les systèmes de détection des trains sur les voies.

– Un fonctionnement automatique du train qui permettra un réglage optimal de la vitesse et une plus grande robustesse de fonctionnement

– Des systèmes de communication en réseau radio non dédié

– Un positionnement par satellite pour réduire le déploiement et la maintenance des balises et améliorer les performances.

– Améliorer la maintenance prédictive et immédiate des chemins de fer : logiciels d’interface transparente avec les informations de maintenance existantes, partagées et exploitées entre les différents acteurs ferroviaires pour l’état et le diagnostic des actifs

L’Unife souhaite enfin que l’UE alloue davantage de fonds à la recherche ferroviaire axée sur la numérisation dans un futur programme-cadre de recherche, après horizon 2020.