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VivaTech 2023 : Décarbonation, Confiance numérique

Pour ce troisième jour à VivaTech, le Lab SNCF a présenté les trois piliers de la responsabilité numérique de la SNCF. Performance écologique, protection des données des clients et des collaborateurs, développement de l’accessibilité et de l’inclusivité numérique étaient au cœur de cette journée. Retour sur les grands moments de ce vendredi.

Publié le

Par La Redaction

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« La responsabilité numérique d’entreprise (RNE) repose sur trois piliers majeurs, un numérique durable, un numérique de confiance et un numérique humain », a introduit Émilie Bloyet, Responsable prospective et stratégie numérique, en ouverture de cette journée. « Le groupe SNCF souhaite faire de la RNE un marqueur fort du numérique, mais aussi un facteur de différenciation par rapport à la concurrence et vis-à-vis des talents que l’on veut recruter en montrant que faire du numérique chez SNCF, c’est faire du numérique qui a du sens », a-t-elle ajouté.

Un numérique durable

Chez SNCF, le numérique ne représente que 1 à 2 % de la consommation électrique du Groupe, mais cette consommation poursuit sa croissance. Il est donc important de maîtriser cette consommation et pour ce faire, il faut d’abord mesurer l’impact des activités, reconsidérer les usages du numérique et sensibiliser les collaborateurs sur les gestes et les clefs pour maîtriser leur consommation énergétique via le numérique. « Notre enjeu est de pouvoir concilier la transition écologique et la transition numérique. Le numérique doit donc être appliqué dans une logique de sobriété, c’est ce qu’on appelle le Green-IT ou le numérique responsable », a expliqué Émilie Bloyet.

Un bilan carbone, effectué en 2020, a montré que 50 % des émissions de gaz à effet de serre pour le numérique proviennent des équipements des collaborateurs (téléphones, PC, tablettes…). Le groupe SNCF s’est donc dirigé vers un programme de grande collecte pour orienter les appareils en début d’obsolescence vers une filière de seconde vie, une politique de limitation de dotation en équipements, une sensibilisation via un guide des éco-gestes, des expérimentations sur le Fairphone et le Chromebook qui sont beaucoup moins consommateurs. De plus, le développement de l’application « mon e-carbone » permet à chaque collaborateur de pouvoir mesurer et piloter son volume de stockage dans ses emails et dossiers… Une démarche de migration vers le Cloud a également été mise en place, afin d’avoir un levier sur les data centers aussi très consommateurs en énergie.

Par ailleurs, chaque nouveau projet numérique est créé dans une logique d’éco-conception, afin que toutes les applications soient « by design » moins énergivores.

« Le numérique durable n’est pas que le Green IT, c’est aussi l’inverse, l’IT for Green », a-t-elle déclaré. Le numérique se met donc également au service de l’optimisation de la consommation énergétique dans les gares, les bâtiments, grâce à la data, l’IA, ou encore l’IoT qui permettent de mesurer et de piloter la consommation d’énergie.

Parmi tous les projets portant sur le numérique durable, Loubna Tazit, Robin Leclerc et Ghislain Deffrasnes de SNCF Connect & Tech, sont venus présenter Sirius Next, une application pour IPad à destination des conducteurs de trains. Cette application a trois objectifs principaux : la sécurité, la régularité des trains et l’optimisation en minimisant la consommation énergétique. Et les résultats sont probants : un gain sur la durabilité de l’ingénierie moteur pour augmenter la durée de vie du matériel, un gain de temps pour l’agent dans ses missions, et un gain d’énergie sur la consommation des trains que l’on estime à environ 5 %. Le projet est aujourd’hui au stade expérimental et sur le point d’être mis en production, ce qui permettra de valider ce pourcentage.

Un numérique de confiance

Outre une application très stricte du RGPD, une attention forte est portée sur la gestion des données personnelles et la cybersécurité. Aujourd’hui, la moitié des collaborateurs du groupe est formée et sensibilisée aux cyber-réflexes pour se préserver et se prémunir des cyber-attaques. Le groupe travaille aussi sur les notions de souveraineté européenne et sur tous les sujets de transparence et d’éthique des algorithmes.

Steve-William Kissi, ingénieur sécurité au pôle conseil de SNCF Connect & Tech, est ainsi venu présenter les efforts dans le domaine de la cybersécurité sous la forme d’une stratégie DevSecOps. Cette stratégie repose sur trois piliers : l’intégration de la sécurité dans les pratiques DevOps, la communication des règles et la montée en compétences et l’évolution de la Gouvernance. Concrètement, le premier pilier se traduit par de la sécurité « by design », automatisée, en self-service et des alertes immédiates pertinentes et pédagogiques. Côté communication, les règles et attendus sont expliqués, et les collaborateurs sont formés et sensibilisés à comprendre les risques et solliciter l’équipe sécurité. Enfin, en ce qui concerne la transformation de la gouvernance, il s’agit d’adapter l’organisation, de suivre le niveau de sécurité et les délais de correction.

De plus, l’infrastructure  est protégée grâce à une infra multicouche contre les attaques distribuées et une exposition contrôlée à travers le WAF, l’architecture réseau et les security groups. Pour renforcer encore plus la sécurité, SNCF Connect est exposé à un programme de bug bounty depuis un an environ, composé de 215 chercheurs qui éprouvent en continu la sécurité. Des audits internes et externes ont également lieu régulièrement pour renforcer l’exhaustivité.

Un numérique humain

Un numérique humain est un numérique pour tous, par tous et dans les meilleures conditions. Cela porte des notions importantes d’inclusion, de mixité et d’accessibilité. « 100 % de nos Codir numériques sont formés et sensibilisés aux enjeux de mixité. Nous avons également une ambassade « Tech & Mixité », des équipes d’auditeurs qui sont là pour vérifier les conditions d’accessibilité des applications que l’on développe par exemple », a précisé Émilie Bloyet.

Le numérique humain a également un impact social, il faut donc une vigilance importante sur les partenaires et les fournisseurs choisis grâce à une grille composée de 20 % de critères RSE.

L’ancrage territorial est également primordial dans le numérique humain, car les compétences sont partout dans les territoires et le groupe SNCF s’appuie très fortement sur des écosystèmes territoriaux très dynamiques. Une logique de reconversion des collaborateurs SNCF vers le numérique a aussi été mise en place. Depuis le début de l’année 2023, 330 collaborateurs ont ainsi été formés à de nouvelles compétences du numérique. Le numérique permet donc de créer des emplois chez SNCF.

Cerise sur la gâteau, car la Tech est complémentaire de l’humain, Simone, la voix officielle de la SNCF, était présente au Lab SNCF pour parler de e-Mone, le projet qui a permis de numériser sa voix. Simone Hérault a prêté sa voix à la SNCF dès 1981, et depuis 2009, une partie des annonces a été créée sous la forme de e-Mone, le double digital de Simone, afin de la rendre éternelle sur le réseau SNCF.

À demain pour une dernière journée à VivaTech, ouverte au grand public !

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