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Altametris déploie les premiers drones automatiques en milieu ferroviaire

Avec plus de 47 000 kilomètres de voie maillant l’hexagone, la maintenance du réseau ferroviaire revêt des aspects aussi nombreux que variés. Surveillance de l’état des ouvrages d’arts, de l’évolution du couvert végétal, présence de faune sauvage mais aussi détection des intrusions etc. Il y a quelques mois, Altametris, filiale de SNCF Réseau a mené avec succès l’expérimentation d’un nouvel outil de surveillance et d’inspection des infrastructures ferroviaires : le drone automatique.

Publié le

Par La Redaction

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Des drones pour mieux surveiller le réseau : une pratique déjà bien ancrée

Collaborateur Altamétris analysant les images envoyées par le drone

Depuis près de 10 ans, à la suite de la création d’un pôle « drone » dès 2014, le groupe SNCF a intégré le drone comme outil de surveillance, d’inspection, de cartographie et d’appui à la sureté.

En 2017, convaincue par l’intérêt du drone, SNCF Réseau a décidé de créer une nouvelle filiale, Altametris, chargée de structurer et industrialiser l’activité autour des aéronefs, et plus généralement l’ensemble des nouvelles technologies qui permettent de rendre plus agile la surveillance d’une infrastructure.

Forte du lien entre ses expertises ferroviaires et aéronautique, l’entreprise délivre une formation ad-hoc préparant au diplôme professionnel de télépilotage reconnu par la Direction Générale de l’Aviation Civile et intégrant toutes les spécificités liées au survol d’infrastructures ferroviaires en exploitation. Des promotions de plusieurs dizaines d’agents SNCF par an bénéficient de ce cursus permettant au Groupe ferroviaire français de massifier et fluidifier l’usage de l’outil pour l’inspection visuelle des installations.

Nous avons une flotte d’environ 150 drones, dont la majorité sont mis à disposition des agents SNCF. Nous disposons également d’une flotte dédiée à la réalisation de prestations nécessitant une expertise du drone plus pointue. Cela peut aller de petits modèles de moins de 2Kg pour les agents SNCF, pour des missions d’’inspection de chantier ou équipés de caméras thermiques, à des modèles plus avancés, capables d’emporter des caméras haut de gamme ou de voler hors-vue en longue élongation, pour des missions plus complexes d’inspection d’infrastructures, de modélisation 2D ou 3D ou de sureté.

Thierry FOREST, Chargé de règlementation UAS chez Altametris

Au travers de la standardisation de la pratique pour laquelle l’usage du drone est devenu un réflexe pour les agents, les avantages pour le Groupe ne manquent pas : réaliser des inspections en quelques heures de vol plutôt qu’en plusieurs semaines par tournée pédestre ; limiter l’exposition des agents aux zones dangereuses et au travail en hauteur ; limiter l’utilisation de nacelles coûteuses…  Cela se traduit déjà en amélioration de la sécurité du personnel, en réduction des coûts des opérations, et en accroissement de la qualité du suivi de l’état du réseau.

Des drones « automatiques » pour maximiser l’usage

Triangle ferroviaire de Connerré, zone analysée par les drones Altametris

Pour en arriver à ce degré de maturité et de déploiement, Altametris n’a pas hésité à tester les nouveaux appareils disponibles, murir les cas d’usages imaginés, et veiller activement sur les évolutions règlementaires.

C’est donc une évidence d’aller encore plus loin en déployant des drones sans télépilote, dits « automatiques ».

Le drone automatique, c’est un drone toujours prêt à décoller de jour comme de nuit, installé en permanence sur site dans une boîte prévue à cet effet et qui se déploie sans télépilote, dans un périmètre de vol prédéfini. Il est déclenché et supervisé par un opérateur à distance.

Si d’autres industriels ont déjà commencé à déployer des drones automatiques à des fins de télésurveillance sur le territoire métropolitain, c’est en revanche une grande première en milieu ferroviaire.

L’absence de besoin de personnel au sol permet une très grande réactivité, y compris dans des zones reculées. Mais ce mode d’exploitation dit « hors vue directe » (Beyond Visual Line Of Sight ou BVLOS en anglais) nécessite des garanties de sécurité importantes. En octobre 2023, la DSAC (Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile) a octroyé à Altametris et Flying Eye l’autorisation d’exploitation du drone automatique, la première en milieu ferroviaire dans notre pays.

En France, les drones autonomes ne sont pas encore autorisés. Mais nous avons travaillé pendant plusieurs mois avec la Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile, en particulier sur un système de sécurité permettant la coupure du drone en cas de danger, ou sur la redondance de nos systèmes de communication et de surveillance, pour que le système puisse fonctionner automatiquement mais sous la surveillance d’un téléopérateur à distance. Cette opération de trois mois a été un succès, permettant un déploiement rapide du drone plusieurs fois par jour et une meilleure surveillance de la faune, en collaboration avec la brigade locale. Depuis le système a beaucoup suscité l’intérêt notamment pour des missions de surveillance ou de sureté.

Quentin LEMESLE, Chef de projet ayant piloté le déploiement du drone automatique chez Altametris

 Ces premières missions ont permis le renforcement de la régularité du trafic TGV sur une zone difficile d’accès localisée au Nord-Est du Mans, située à la croisée de plusieurs lignes ferroviaires, et nécessitant une surveillance accrue de la faune sauvage.

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Analyse de la faune sauvage grâce au drone Altamétris

Quelques chiffres

+200

c’est le nombre d’animaux détectés aux abords des voies grâces aux drones automatiques

10

c’est le nombre de vols de drones par jour sur la ligne

La présence de faune sauvage sur les emprises ferroviaires est un enjeu majeur à l’heure actuelle, avec des incidents croissants d’année en année, pouvant provoquer d’importants retards et entrainer des pertes financières de l’ordre de plusieurs centaines de milliers d’euros par jour.

Thierry FOREST, Chargé de règlementation UAS chez Altametris

Surveiller, inspecter, collecter…mais surtout analyser

Le système a pu démontrer sa pertinence et devrait désormais être étendu largement et pour des usages variés. Les prochaines années pourraient voir fleurir ces drones automatiques aux abords de points critiques du réseau ferré. Le prochain objectif pour Altametris est d’obtenir l’autorisation de les déployer en zone peuplée, 40% des voies ferrées se trouvant dans des zones urbaines ou règlementées.

La technologie avance plus vite que la règlementation et notre objectif est de nous appuyer sur tous les vecteurs possibles pour collecter des informations pertinentes et de qualité pour nos clients.

Thierry FOREST, Chargé de règlementation UAS chez Altametris
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Logiciel d'analyse et de visualisation des images produites par les drones Altametris

Si le drone est un domaine d’expertise ancré dans l’ADN d’Altametris, l’objectif de l’entreprise a toujours été plus largement de permettre aux mainteneurs de disposer d’informations fiables, objectives et utiles. C’est donc naturellement qu’elle a complété au cours du temps son activité avec l’automatisation du traitement des données acquises par les drones, et plus généralement par tous les moyens qui permettent de mesurer l’état de l’infrastructure sans en perturber le fonctionnement.

Depuis 2021, l’entreprise a lancé un logiciel d’analyse et de visualisation permettant de créer un jumeau numérique en 3D d’infrastructures industrielles. Les gigantesques puits de données qui le constituent sont ensuite interprétées par l’intelligence artificielle afin de faire remonter les défauts et désordres aux équipes d’ingénierie et de maintenance.

Avec l’automatisation des moyens de collecter les données sur le terrain, couplées aux chaines automatisées d’analyse de la donnée, tout est réuni pour que les gestionnaires de tous types d’infrastructures industrielles puissent en tirer les bénéfices et ainsi accroitre la performance de leurs opérations en s’appuyant sur la digitalisation de leur patrimoine.

Une technologie que la société met d’abord au service du groupe SNCF et de ses agents, mais qu’elle a progressivement déployé pour d’autres sociétés, en France comme à l’étranger.

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