Caméra, laser, capteur, montre connectée ou comment la tech améliore la sécurité ferroviaire
La sécurité des travailleurs sur le terrain est un enjeu majeur chez SNCF Réseau, qui voit des agents effectuer leurs tâches dans des endroits isolés, avec des hautes tensions et des machines puissantes. Une supervision des infrastructures est également essentielle pour assurer fiabilité et sécurité. Voici trois projets distincts qui améliorent la sécurité des voies et de ceux qui les entretiennent. CAMESCAT pour la surveillance des caténaires, SURFO pour la détection par fibre optique et le Rail Open Lab pour la protection des travailleurs isolés. Retour en détail sur ces nouvelles façons d’assurer la sécurité des voyageurs et travailleurs du train.
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Par La Redaction
CAMESCAT, le gardien des caténaires
Comment surveiller l’usure des plus de 37 000 kilomètres de fils qui apportent le courant au train en France ? Jusqu’alors, cette surveillance était réalisée par 17 engins spécialisés circulant à vitesse très réduite . Ces engins sont vieillissants, et consommateurs de sillons. Grâce au projet CAMESCAT, un système embarquant sur un pantographe des caméras et lasers positionnés à proximité du fil de contact, qui vont pouvoir analyser 6 000 images par seconde en circulant jusqu’à 120 km/h, afin de mesurer la section restante du fil de contact. Cette initiative, portée par la Direction Technique du Réseau (DGII DTR GE TE) pour la Direction Générale Opérations et Production (DGOP) (Direction Surveillance et Supervision), va permettre d’investiguer plus efficacement le fil de contact, dans le but d’éviter les incidents caténaires, dus à l’usure du fil. « À terme, deux systèmes permettront de couvrir l’ensemble du réseau, et apporteront au mainteneur des relevés de mesure plus précis » explique Chantal Labadie, cheffe de projet SNCF Réseau. La production de mesures par le système CAMESCAT débutera en 2023, sur le véhicule UFM160, opéré par EURAILSCOUT France.
La fibre sécurité avec SURFO
Imaginez les 25 000 kilomètres de fibre optique longeant des voies SNCF Réseau comme autant de terminaisons nerveuses capables d’entendre et de comprendre… C’est la vision de Gabriel Papaiz Garbini, chef de projet SNCF Réseau, et de son projet SURFO. En utilisant la fibre optique pour surveiller les vibrations alentours, SURFO peut suivre les trains sur les voies, détecter d’éventuelles intrusions et enfin surveiller l’état des rails et de la voie pour une meilleure maintenance du réseau ferré.
Pour cela, aucune installation nouvelle en voie n’est nécessaire, le système d’acquisition SURFO s’installe dans une salle technique et se branche sur une fibre optique SNCF Réseau déjà existante. Chaque système permet d’instrumenter environ 100km de voie ferrée. . Ensuite, les données enregistrées sont traitées grâce à des algorithmes du type intelligence artificielle, qui vont notamment distinguer les différentes sources de vibration via une analyse fine de la lumière qui parcourt la fibre. Résultat : une résolution d’un mètre environ. « C’est encore un projet d’innovation pour l’instant, mais les résultats sont déjà prometteurs. Plusieurs usages sont en cours de développement et seront testés en conditions opérationnelles dans les mois à venir. » assure Gabriel Papaiz Garbini. Rendez-vous en 2023 pour une première version industrielle.
Aider les travailleurs isolés avec le Rail Open Lab
Protéger les travailleurs isolés qui entretiennent les voies dans des zones parfois dangereuses ou difficiles d’accès, c’est notamment le rôle du Rail Open Lab. Mêlant innovation numérique et sécurité dans le domaine ferroviaire, le Rail Open Lab, initiative transverse au groupe SNCF, a été lancé par SNCF Réseau en 2018. Pour le compte de la DGOP, qui a fait remonter le cas d’usage, le Rail Open Lab est allé chercher une solution Hitachi de montre connectée liée à une application qui fonctionne sur les smartphones fournis aux agents pour détecter d’éventuelles chutes ou une immobilité prolongée. La montre est géolocalisée lors d’une alerte, et reliée 24h/24 et 7j/7 à une plateforme de service. « Elle peut lancer une alerte dès l’entrée dans une zone blanche où elle ne capte pas, ou lancer une alerte de batterie faible » détaille Radia Aggoune, coordinatrice Santé Sécurité au travail à l’Infralog Lorraine chez SNCF Réseau. Après une première version, qui a permis d’améliorer l’ergonomie de la montre, ainsi que sa sensibilité, une seconde version permettra d’intégrer un dispositif permettant d’avoir une couverture réseau en zone blanche.