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Chroniques de San Francisco – Coco, la blockchain à la sauce « entreprise »

Tous les mois, #DigitalSNCF explore un projet qui pave la voie aux transports de demain : applications, startups, programmes… Découvrez les sujets qui font battre le pouls de l’innovation mondiale.

Publié le

Par La Redaction

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Depuis un peu plus d’un an désormais, une technologie est sur les lèvres de tous les acteurs de l’innovation digitale : la blockchain. Jugée révolutionnaire, au potentiel encore insoupçonné et redistribuant complètement les cartes des échanges de données et de leur cryptage, elle n’en reste pas moins un outil encore difficilement appréhendable et compliqué à mettre en place pour les entreprises. Néanmoins, des solutions pour répondre à cette demande commencent à être imaginées par les géants de la tech. C’est le cas de « Coco », blockchain en framework surfant sur la tendance du travail collaboratif, né dans les laboratoires de l’équipe d’Azure, le cloud de Microsoft.

Une « chaine de blocs » privée ?

La technologie blockchain est une base de données distribuées popularisée par son usage dans la création et les échanges de crypto monnaies telles que le bitcoin.

« Actuellement, les données écrites dans la blockchain sont lisibles par tous ses utilisateurs » explique Raphael Pralat, expert Blockchain chez Charonne et coach pour H2University. « La technologie blockchain actuelle apporte donc la transparence par son côté distribué, la sécurité grâce aux systèmes de chiffrement, mais pas toujours la confidentialité. Un souci pour les banques par exemple, qui vont vouloir échanger des données entre elles, sans pour autant permettre un accès complet et totalement ouvert à ces mêmes données. D’un côté la blockchain se veut décentralisée et non détenue par un grand groupe, et d’un autre les grands groupes veulent des solutions techniques de la part de grandes sociétés comme Microsoft ou IBM, afin d’avoir un support et des garanties que n’offre pas toujours l’Open Source. Des initiatives comme Coco se créent pour répondre à cette problématique ». Pour cela, Coco adopte un modèle de développement agrégeant des technologies existantes sur un framework qui sera lancé au début de l’année 2018.

Appelé aussi environnement de développement, le framework s’apparente à une boite à outils pour les développeurs. Une différence est cependant notable : il impose un modèle de construction, tel un patron de l’architecture du logiciel.

Le framework met donc à la disposition des développeurs des routines – des lignes de codes préétablies – dans des bibliothèques logicielles indexées, leur permettant de travailler efficacement et surtout plus rapidement. Pour illustrer ce propos, imaginez que vous deviez encoder un programme permettant de scanner un billet de train. Grace au framework, nul besoin de réécrire la totalité du code, vous le retrouveriez dans la bibliothèque logicielle et ne devriez y ajouter que les lignes de codes spécifiques et nécessaires à votre projet.

Coco et ses technos

Il n’a suffi que d’une petite équipe de développeurs mobilisée pour le projet pendant deux mois pour que Microsoft Azure soit en mesure de faire la démonstration de son framework en aout 2017.

S’il a pu être mis en place aussi rapidement, c’est notamment parce qu’il agrège plusieurs savoir-faire préexistants. Il réunit dans un cadre de travail unique, les technologies blockchain de différentes entreprises et corps de métier. Leurs technologies respectives, développées initialement pour des domaines d’activité précis, pourront, une fois mises en commun, ouvrir l’application des blockchain à d’autres spécificités.

Pour répondre aux besoins de confidentialité des entreprises, Coco implique dans son architecture logicielle non pas un fonctionnement entièrement partagé à l’image des blockchain publiques actuelles, mais un fonctionnement en consortium ou chaque nœud et acteur est identifié et déclaré. Elles deviennent des réseaux de blockchain privés, à l’inverse des blockchain existantes, ouvertes et accessibles à l’ensemble de leurs utilisateurs. Grace à des standards d’indentification industriels, Coco permettra donc d’exécuter transactions et « smart contracts » à la connaissance de tous, sans pour autant devoir partager certaines données confidentielles avec toutes les parties prenantes.

Avec ce nouveau framework, Azure souhaite accélérer le développement de la blockchain pour toutes industries confondues. Le mastodonte de l’informatique industrielle tente d’apporter non seulement une solution collaborative, mais une garantie de maitrise d’une technologie au potentiel encore insoupçonné.

Et chez SNCF ?

Découvrez comment la technologie blockchain aide SNCF dans sa gestion des déchets avec le projet « Data-Tritus ».

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