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Chroniques de SF – Los Angeles met le cap sur le bus électrique

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Dix ans après avoir éradiqué le diesel au profit du gaz naturel, la ville de Los Angeles se prépare à la prochaine évolution majeure de ses transports en commun routiers. Ambition affichée : le passage au tout électrique d’ici 2030. L’ampleur du chantier suscite déjà les investissements des spécialistes du secteur.

Publié le

Par La Redaction

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Los Angeles, son smog et ses gigantesques autoroutes urbaines… Si Detroit est la capitale de l’industrie automobile, la cité des Anges est sans nul doute la ville qui illustre le mieux aux Etats-Unis les méfaits de la pollution automobile.

Pour endiguer le phénomène, et en attendant les tunnels d’Elon Musk, la Californie multiplie depuis les années 1970 les initiatives en faveur du climat. Sa politique d’incitation fiscale en fait aujourd’hui l’Etat dans lequel roulent plus de 50% des véhicules électriques immatriculés sur le sol américain. A Los Angeles, ils seront bientôt rejoints par les premiers bus électriques mis en circulation par les transports publics.

95 bus électriques mis en service d’ici 2021

La MTA (_Los Angeles County Metropolitan Transportation Authority_) vient en effet de signer un contrat portant sur l’achat de 95 bus électriques pour un montant de 138 millions de dollars. Le bon de commande prévoit également la mise en place des infrastructures nécessaires à la recharge et à l’entretien de ces nouveaux véhicules.

Ce premier contingent devrait être mis en service en 2021. D’ici là, la MTA aura vraisemblablement lancé d’autres commandes : elle affirme en effet vouloir migrer l’intégralité de son parc de bus à l’électrique à horizon 2030.

De quoi envoyer un signal fort à l’ensemble du pays ? Avec une flotte d’environ 2300 bus, la MTA est la deuxième société publique de transport aux Etats-Unis. L’annonce de cette décision a d’ailleurs déclenché des débats houleux alimentés par les défenseurs du gaz naturel, utilisé jusqu’ici dans les bus municipaux de Los Angeles.

Pour ménager les susceptibilités, la ville rappelle que la migration se fera progressivement et qu’elle prévoit toujours le renouvellement à court terme de 300 bus au gaz naturel.

Si l’industrie gazière déchante, les spécialistes du bus électrique se frottent les mains. Le premier contrat passé par la ville a été remporté par deux sociétés spécialisées : le canadien New Flyer of America et le chinois BYD, par l’intermédiaire de sa filiale américaine.

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Bataille commerciale en vue

Leader sur le marché des véhicules en Chine, BYD prépare de longue date son offensive sur les marchés publics californiens. Pour construire sa première usine américaine en 2013, il a choisi précisément la ville de Lancaster, dans le comté de Los Angeles.

Au printemps 2017, le groupe a annoncé renforcer ses investissements sur place, avec la volonté affichée de doubler la surface de l’usine et sa capacité de production. Il en profitera pour livrer les 36 minibus électriques déjà commandés en 2015 par la municipalité de Denver, et mettra à profit cette implantation pour aller démarcher les autres grandes municipalités de l’ouest américain.

Ses commerciaux croiseront certainement ceux d’un autre spécialiste du véhicule électrique, Proterra, qui se réjouissait mi-septembre d’avoir placé cinq de ses bus électriques auprès de la MTA de New-York. Quelques jours plus tard, Proterra a revendiqué une première mondiale en termes d’autonomie : un de ses bus a parcouru plus de 1770 kilomètres sur une seule et même charge de batterie.

Fondé au Colorado en 2004, Proterra se revendique 100% américain. Comme BYD, le constructeur a choisi Los Angeles pour étendre ses capacités de production, avec la création d’un site de 15 000 mètres carrés qui livrera à terme quelque 400 bus électriques par an. La décision ne doit bien sûr rien au hasard…

De leur côté, la Californie et Los Angeles se réjouissent de ses investissements et maintiennent leur position en faveur des transports en commun électriques, en expliquant que les économies à long terme justifient largement le surcoût lié à l’acquisition de ces bus et à l’installation des infrastructures de recharge. En Californie, le solaire peut représenter jusqu’à 40% de la production globale d’électricité : une énergie qui, pour les partisans du « zéro émission », ne demande qu’à être stockée dans les batteries de véhicules électriques.

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