Des bancs automatisés pour révolutionner la maintenance des trains
L’innovation du matériel chez SNCF Voyageurs se poursuit avec la mise en place de bancs automatisés de maintenance qui permettent de contrôler plusieurs centaines de pièces d’un train en quelques secondes. Le dispositif, dont certains composants représentent une première mondiale, va permettre une grande économie de temps et de pièces, tout en faisant monter en compétence les agents.
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Par La Redaction
Prenons l’exemple d’un TGV : il est composé de 4 pantographes (qui amènent le courant de la caténaire vers le train), de 26 essieux, 56 amortisseurs de bogies, 66 trappes latérales, 16 semelles, 72 disques et 144 garnitures de frein. Chacun de ces éléments doit impérativement être inspecté régulièrement pour permettre la circulation des trains en toute sécurité. Hier, cette inspection nécessitait une voie sur fosse au-dessus de laquelle le train était immobilisé pendant plusieurs heures pour réaliser des contrôles visuels. Aujourd’hui, cette procédure est désormais réalisée automatiquement en 25 secondes, soit le temps qu’il faut à l’intégralité des voitures du train pour passer à 30 km/h devant le nouveau banc automatisé de maintenance.
Cette solution innovante, encore en phase d’expérimentation, se substituera progressivement au travail effectué manuellement par les agents (mesures des différentes pièces du train, pour vérifier par exemple leur usure, ou encore détecter la présence de fissures). Le passage aux bancs automatisés de maintenance impactera positivement la performance de cette activité de plusieurs manières : inspections plus fréquentes, baisse des coûts de maintenance, augmentation de la disponibilité des rames tout en garantissant le même niveau d’exigence au niveau de la sécurité. Et donc, plus de régularité pour les lignes Transilien et pour les lignes TGV en pleine expansion.
Un changement de paradigme
Le fait de pouvoir installer les bancs en extérieur, le long des voies permet de gagner de la place dans les technicentres, un avantage précieux dans certaines zones denses. Effectuer des inspections plus régulières engendre aussi une utilisation plus maîtrisée des pièces, car elles seront remplacées encore plus au juste besoin (davantage de maintenance prédictive et moins de remplacement systématique). Enfin, l’automatisation des tâches répétitives de l’inspection des trains libèrent les opérateurs de maintenance, qui peuvent ainsi se consacrer à d’autres tâches et donc monter en compétence.
L’installation d’un banc automatisé de maintenance ne prend qu’environ deux semaines (hors travaux préparatoires), mais l’Ingénierie du Matériel y travaille depuis déjà plus de quatre ans. Deux sites Transilien sont déjà équipés : Noisy-le-Sec et Montrouge, et très bientôt Villeneuve Saint Georges. Puis suivront les sites de Levallois, Val Notre Dame et Joncherolles. Deux sites de TGV-Intercités sont aussi équipés : le technicentre Atlantique, qui est en service depuis plusieurs mois, et le site du Landy. Suivront les technicentres Sud Est Européen à Villeneuve, Est-Européen à Pantin et Lyon Gerland, puis les autres sites quand la technologie sera éprouvée.