La SNCF renforce la fiabilité de ses données avec un protocole dédié aux IA
La SNCF travaille depuis plusieurs mois sur une nouvelle norme, le MCP, qui permet aux intelligences artificielles d’avoir accès à une donnée véridique et validée à destination de leurs utilisateurs. Un développement nécessaire pour maintenir une donnée ouverte de qualité à l’intention des voyageurs.
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Par La Redaction
Afin de fiabiliser les échanges entre ses bases de données et les intelligences artificielles comme ChatGPT, les équipes IA & Innovation de TGV SNCF Voyageurs développe, un “Model Context Protocol » qui permet également d’anticiper l’arrivée de futurs assistants proactifs.
Un outil pour les échanges avec les LLM
Le MCP va plus loin qu’une API. Il permet d’accéder à de l’information, à du contexte et à la documentation pour accéder à ces données. On peut le voir comme un "langage universel" ou un adaptateur standard qui évite aux développeurs de devoir créer des intégrations spécifiques pour chaque nouvel outil ou base de données qu'ils souhaitent connecter à une IA.
Initié en 2024 par la société Anthropic (créatrice du modèle Claude), ce protocole a été largement adopté par des acteurs majeurs de l’intelligence artificielle tels que Google pour Gemini, Mistral AI pour le Chat et OpenAI pour le célèbre ChatGPT.
Les grands modèles de langage ont parfois recours au scrapping, une indexation un peu sauvage de bases de données disponibles sur le web. Mais avec les MCP, on veille à indexer proprement ses données dans le LLM, ce qui réduit les erreurs et les hallucinations
Un premier test sur les données open data du groupe SNCF
Consciente du potentiel de cette technologie, la Direction de l’Innovation de TGV Intercités de SNCF Voyageurs a lancé début 2025 une expérimentation pour développer son propre serveur MCP. L’objectif était de réaliser un premier prototype de MCP qui permettait à trois IA génératives (Claude, Gemini et Chat GPT) d’interroger à la fois l’API SNCF et certains jeux de données open data SNCF.
Le MCP SNCF Voyageurs s’inscrit dans la continuité de nos travaux sur l’open data, le data sharing ou les API. Cette brique technologique nous permet d’améliorer l’information voyageur tout en gardant le contrôle sur la bonne utilisation de nos données.
Testé et éprouvé pendant plusieurs mois, ce MCP SNCF Voyageurs devrait être disponible avant la fin de l’année 2025, en complément des plateformes API et Open Data existantes.
Une réflexion pour ouvrir le MCP à d’autres données
Réunion d’équipe – Photographe Yann Audic
Si ce premier test s’effectue sur des données « open data » qui sont déjà en accès libre, le groupe SNCF s’interroge toutefois sur une mise à disposition plus large de ses données.
« Si nos dirigeants le souhaitent, nous pourrions également partager des données en temps réel comme les horaires des trains ou les prix des billets. Mais tout cela nécessite de grosses ressources informatiques et il faut trouver le bon modèle économique » explique Bertrand Billoud, Responsable des plateformes open data et contenus groupe SNCF
Déjà adopté par Claude, ChatGPT ou Gemini, les MCP permettraient ainsi aux plates-formes conversationnels de devenir de plus en plus transactionnelles, en proposant une information précise voire en permettant une réservation.
Réunion d’équipe – Photographe Yann Audic
Anticiper les futures expériences clients
Mais à l’exemple des premières réflexions autour de Oui.sncf en 2017, le Groupe anticipe également l’émergence de nouveaux usages conversationnels, voire vocaux, avec des applications se transformant en véritables assistants personnels.
Les assistants vont bientôt pouvoir nous dire précisément quand part le prochain TGV pour Marseille et quel est le coût du billet. Mais à l’instar des réflexions d’Apple avec Siri, l’enjeu c’est de passer de l’information à l’action, avec une IA capable de comprendre qu’on prépare un déplacement, et nous proposant de manière pro-active de réserver un billet correspondant à nos attentes et à notre budget.
Une intelligence artificielle parfois qualifiée « d’agentique » et qui pourrait révolutionner les usages des consommateurs sur smartphone ou de nouveaux terminaux comme les casques de réalité augmentée, sur lesquels travaillent également les équipes du groupe SNCF.
Malgré le succès de son site web et de ses applications, le Groupe entend ainsi poursuivre ses travaux sur ces nouvelles interfaces conversationnelles afin d’anticiper le futur de la relation clients et toujours mieux satisfaire ces derniers.