« Le digital bénéficiera autant aux collaborateurs qu’aux voyageurs » – Benoit Tiers

« SNCF existe depuis 80 ans. L’entreprise fait 32,3 milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel – dont un tiers à l’étranger – et transporte 13 millions de passagers par jour dans le monde. C’est également un groupe logistique avec sa filiale Géodis, et le deuxième parc immobilier de France » introduit le directeur de e.SNCF. Pour lui, c’est une évidence : le digital vient contribuer à l’expertise des cheminots. A ce sujet : « La première mission de e.SNCF est d’épauler les métiers du groupe dans leur transformation afin de mettre le numérique, comme l’humain, au cœur de l’entreprise ». Il s’agit de : « Faire en sorte qu’il y ait appropriation et bénéfices tant pour les voyageurs que pour les collaborateurs ». Les cheminots sont donc placés au premier plan de la stratégie numérique : « Nous avons 160 000 collaborateurs dans ce métier du ferroviaire. Nous leur devons de fournir la technologie et les services qui leur permettront d’être au plus près de nos clients ». La synergie des acteurs s’annonce donc comme un objectif clé de la transformation digitale par SNCF.

Les objets connectés représentent une partie de la dimension digitale de SNCF : ils concernent la sécurité, la performance, le confort et la régularité. « Une des préoccupations majeures de nos clients est la ponctualité de nos trains, et c’est en partie grâce à l’IoT que nous remplirons cette mission » annonce Benoit Tiers. « Exemple concret : les rails sont cassants lorsqu’il fait froid et dilatés à partir de 40°c. Les objets connectés nous permettent de piloter les changements de température de ces infrastructures ferroviaires que nous contrôlions, jusque-là, en effectuant 480 000 km à pied » précise-t-il. « L’idée est de vérifier la température des segments en temps réel. Cela vise à améliorer significativement la ponctualité de nos trains mais aussi la sécurité de nos opérations ».

A l’aide de ses équipes dédiées au digital – à l’instar des 574 ou des Fab -, l’entreprise ferroviaire compte exploiter la masse conséquente de données qu’elle récolte. L’internet des objets ouvre des horizons où excellence opérationnelle et confort des voyageurs vont de pair avec la performance industrielle. Benoit Tiers a cependant soulevé quelques obstacles au développement de l’IoT pour le monde ferroviaire, « un marché en pleine émergence qui rencontre des situations très complexes ». Un train roulant à 320 km/h sous un tunnel n’a, par exemple, pas son égal dans le secteur industriel et nécessite donc des innovations _ad hoc_.

L’autre levier digital crucial pour le groupe SNCF est le e-commerce, un domaine dans lequel il a souvent été pionnier. L’entreprise a entamé sa transformation digitale en 2000 avec la création de voyages-SNCF.com – la même année que le moteur de recherche Google -. « VSC est aujourd’hui le premier site de e-commerce en France avec jusque 39 billets vendus chaque minute en période de pointe » précise Benoit Tiers. Avant-gardiste dans les années 2000, le groupe SNCF amorce une nouvelle étape de sa transformation en capitalisant sur la force que représentent ses collaborateurs, agrémenté de technologies de pointe, pour offrir un meilleur voyage à ses utilisateurs : « Le digital apportera le service que nos clients attendent : une mobilité partagée plus fluide».