Open Interview – SNCF facilite la mobilité de tous avec Carto’Cité
En mettant à disposition ses données dans OpenStreetMap, SNCF Transilien devenait, dès 2013, l’une des premières entreprises françaises à adopter cette approche citoyenne et novatrice. Aujourd’hui, les 387 gares du réseau Ile-de-France sont entièrement cartographiées et tous les équipements et services sont géolocalisés (parkings, guichets accessibles, commerces, ascenseurs,…). De quoi faciliter grandement les déplacements des Franciliens. L’agence nantaise Carto’Cité, spécialisée dans le projet OpenStreetMap, a ainsi oeuvré pour cartographier les grandes gares parisiennes. Son fondateur, l’ingénieur Antoine Riche, revient sur ce défi technologique.
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Par La Redaction
En quoi a consisté votre partenariat avec SNCF ?
Antoine Riche : Dans le cadre du projet de cartographie des 387 gares d’Ile de France, notre mission était de cartographier les 6 grandes gares de Paris ainsi que deux autres gares souterraines : Magenta et Haussmann. S’agissant de gares multi-niveaux, ce sont des lieux complexes à représenter.
Avec quels moyens techniques, avez-vous cartographié les gares ?
A.R : Nous étions trois en tout, tous contributeurs OSM dont un géomaticien et un inventeur d’un système de prises de vues à 360°. Nous avons d’abord cartographié la structure des gares (étages, quais, escaliers, salles) à partir des plans d’architectes que nous avons géoréférencés. Il a fallu ensuite effectuer une campagne de prises de vues dans les 8 gares (4 jours, 15 000 photos) pour cartographier les services et équipements : agences de vente, guichets automatiques, commerces et restaurants, etc. La dernière étape consistait à effectuer un contrôle qualité : vérifier le respect du référentiel défini avec Transilien et les règles de cartographie OpenStreetMap, par une série de contrôles effectués sur chaque gare.
Pourquoi avoir effectué ce travail sur OpenStreetMap ?
A.R : Le libre accès à l’information est au cœur de la démarche de SNCF Transilien. Et c’est une demarche sur laquelle se retrouve aussi Cartocité. C’est aussi faire le pari que les données vont être enrichies et mises à jour par la communauté OpenStreetMap. OpenStreetMap est un vrai projet de partage de la connaissance du territoire basé sur le crowdsourcing.
Comment a commencé ce partenariat avec SNCF ?
A.R : C’est à la suite d’une expérimentation avec la communauté OSM que SNCF Transilien a décidé de cartographier toutes les gares sur OSM, et qu’il s’est alors révélé nécessaire de faire appel à un prestataire professionnel pour, d’une part garantir un résultat (ce qui n’est pas possible avec des seuls bénévoles), et d’autre part pouvoir utiliser les plans d’architecte avec un accord de confidentialité (les zones inaccessibles au public ne devant absolument pas être cartographiées dans OSM).
De quelle innovation digitale aimeriez-vous, ou auriez-vous aimé, être à l’origine
A.R : OpenStreetMap, vous vous en doutez ! Car, C’est l’essence même d’Internet. A l’heure où le web permet aussi d’ubériser la société, des projets comme celui-ci ou Wikipedia continuent de respecter cette valeur fondatrice qu’est le partage. C’est essentiel.