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OPEN INTERVIEW – SNCF fiabilise son processus de décision avec MondoBrain

À la question “Pourquoi faire appel à l’intelligence augmentée ?”, Augustin Huret, CEO de MondoBrain, formule une réponse chiffrée : “Grâce à cette technologie, la prise de décision se fait en moyenne 20 fois plus vite et de manière 30% plus précise”. Des arguments qui ont retenu l’attention du groupe SNCF : un partenariat est né sous la forme d’une plateforme collaborative. Explications.

Publié le

Par La Redaction

agustin huret open interview SNCF

En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?

Augustin Huret : Nous proposons une solution d’intelligence augmentée, soit une plateforme logicielle permettant de rendre des décisions factuelles, scientifiques et partagées. Cela s’adresse à plusieurs équipes SNCF et plus particulièrement, aux structures d’excellence opérationnelle des différents ÉPIC. De manière concrète, nous partons d’un certain nombre d’indicateurs : taux de disponibilité d’une rame, fréquence de nettoyage des voies, qualité de service dans une gare, etc. Et pour chacun de ces sujets, l’intelligence augmentée identifie quels sont les éléments influant sur la performance. Et de là, notre système recommande la meilleure décision possible.

Pour cela, sur quelle expertise le logiciel se base-t-il ?

A.H : Elle est triple. Il y a l’expertise des équipes, celle de l’intelligence artificielle et enfin, celle tirée du partage de la décision. Soit exactement la trilogie sur laquelle s’appuie l’intelligence augmentée : intelligence humaine, intelligence artificielle et intelligence collective.

Qu'est-ce que cela donne pour un cas précis ?

A.H : Imaginons que vous êtes en charge de la qualité de service dans une gare et que vous disposez d’un indicateur de satisfaction des clients. Ces données sont récupérées par MondoBrain. Via ce tableau de bord intelligent, vous allez pouvoir simuler des décisions du type « Que se passe-t-il si j’ouvre les guichets plus tôt ? », « Si je mets davantage d’agents en gare ? » ou « Si je renforce la fréquence de trains le matin au détriment de ceux de l’après-midi ? ». De là, vous allez obtenir une recommandation du logiciel qui aura analysé votre situation et comparé cette dernière par rapport à celle de toutes les autres gares similaires. Le système décèle ainsi le facteur ayant le plus d’impact. Ceci fait, vous pouvez partager cette analyse avec les différentes parties prenantes – hiérarchie, équipes, personnes occupant des postes équivalents – afin de recueillir aussi leur avis. Ainsi, vous vous placez dans les meilleures conditions pour piloter vos décisions, les argumenter puis les faire appliquer.

mondobrain
graphic

Il est donc essentiel pour MondoBrain de récupérer les informations en temps réel ?

A.H : Clairement! Je vous donne un autre exemple : la maintenance des portes de Transilien. Chacune de ces interventions est enregistrée par le logiciel afin de lui permettre d’optimiser l’ensemble du processus. Ainsi, sur une rame ayant un souci de fermeture trop lente, dont les portes ont déjà été réparées quatre fois sur une année et dotées de tel type de vérin, MondoBrain peut préconiser d’un côté, un réglage du groupe hydraulique à 3,5 bars plutôt que 2,5 et de l’autre, le rythme idéal concernant les opérations de maintenance. On voit bien, ici, que plus le système aura accès aux données de terrain, plus ces recommandations seront fiables.

Comment a commencé ce partenariat avec SNCF ?

A.H : Nos collaborations sont nombreuses, en Europe comme aux tats-Unis, dans le secteur du transport : acteurs de l’aérien, constructeurs automobiles mais aussi structures gouvernementales. Nous intervenons aussi bien sur les questions de performance – régularité, gestion du matériel, parcours utilisateur – que sur les aspects plus sociaux tels l’analyse de la satisfaction des employés. Partant de là, la connexion avec SNCF s’est faite assez facilement. Notre collaboration a débuté en septembre 2016.

Que pensez-vous justement du principe « open », qui regroupe toutes les idées « open source », « open data » ou « open innovation » ?

A.H : Nous sommes une entreprise américaine et là-bas, ces principes d’open innovation sont courants depuis 20 ans. Est-ce nécessaire aux entreprises afin de progresser à la bonne vitesse ? Cela me paraît une évidence. Les groupes auraient tort de négliger ces questions-là, au risque d’être progressivement à la traîne et finir marginalisés.

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