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Open Interview – SNCF soutient les jeunes pousses innovantes comme Destygo

Créé en septembre 2016, Destygo tire déjà son épingle du jeu au sein du marché très concurrentiel des assistants intelligents. Spécialisée dans le monde du tourisme, secteur en pleine transformation digitale, la startup parisienne innove ainsi avec sa plateforme d’édition de chatbots. Et bénéficie, en outre, du soutien de SNCF Développement. Rencontre avec Guillaume Laporte, le CEO de Destygo.

Publié le

Par La Redaction

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En quoi consiste votre partenariat avec SNCF ?

Guillaume Laporte : Nous concevons pour le secteur du tourisme des assistants intelligents, sous forme de chatbots. Nos clients sont principalement des agences de voyage, des compagnies aériennes et des aéroports. Avec SNCF, il n’y a pas encore de partenariat à proprement parler, si ce n’est que nous avons intégré le programme Jeune Pousse. Ce qui nous offre un accès à leur plateforme open data. Nous avons ainsi pu nous brancher sur leur API horaires. Ce qui améliore d’autant plus notre service auprès de nos clients et en particulier, les agences de voyage. Nos robots conversationnels sont désormais capables de dire l’arrivée ou le départ en temps réel d’un train mais également, de proposer de multiples itinéraires voyageurs.

Comment a commencé ce partenariat ?

G.L. : En octobre 2016, nous nous sommes rendus à une conférence se tenant à Tel Aviv : la DLD. L’équivalent de VivaTech à Paris, avec tout autant de startups innovantes présentes.

SNCF avait organisé un concours autour du transport et nous l’avons remporté. Pour cela, nous avons eu accès à l’API dans le cadre d’un cas d’usage très simple : la confirmation par le chatbot de l’horaire d’un train en temps réel. La récompense était un accès illimité à la plateforme Open Data durant un an.

La connexion s'est-elle fait sans difficulté ?

G.L. : Notre plateforme a été pensée en conséquence. Elle doit pouvoir se connecter très aisément avec n’importe quel portail open data. Pour le reste, l’API de SNCF n’en demeure pas moins très complexe mais heureusement, bien documentée. La maintenance est régulière, ce qui fait que la documentation évolue sans cesse sans jamais perdre en clarté.

Quelles sont les particularités de votre chatbot ?

G.L. : Plus qu’un simple chatbot, ce que nous développons, c’est une plateforme depuis laquelle n’importe qui peut en créer sans même savoir coder. Notre innovation réside dans cet outil de création. Le client donne un nom à son assistant et configure ensuite toutes ses fonctionnalités de manière très simple : canaux de communication (SMS, site Internet, réseaux sociaux, etc.), périmètre d’action (annulation de billets, horaires, infos sur les prestations complémentaires comme les parkings ou les bagages, etc.), association ou non avec un outil de support clients (ce qui inclut, ici, que l’humain puisse reprendre la main si nécessaire)…

Nous accompagnons donc nos partenaires sur les premières étapes, nous concevons avec eux le chatbot avant de leur laisser les mains libres sur la plateforme. Ainsi peuvent-ils, eux-mêmes, développer et améliorer leur assistant intelligent au fur et à mesure de leurs besoins.

Qu’est-ce qui a le mieux fonctionné dans cette collaboration ? Et qu'est-ce qui devrait être amélioré ?

G.L. : Il y a une forme de bienveillance et d’éthique dans les relations que nous entretenons avec SNCF. De leur côté, le discours est clair et avenant. Et ce n’est pas toujours le cas avec les grands groupes. Par contre, ce que l’on peut regretter, c’est le manque de réactivité sur certains sujets. Car si les premières prises de contact vont toujours très vite, concrétiser ensuite un deal prend bien plus de temps. C’est dû, je pense, à l’importance de la chaîne hiérarchique et au cloisonnement entre les nombreuses entités, un phénomène structurel classique pour toute grande entreprise. L’inertie des grands groupes, c’est toujours un peu frustrant du point de vue des startups.

De quelle innovation digitale aimeriez-vous, ou auriez-vous aimé, être à l’origine ?

G.L. : On aurait surtout aimé être un peu plus vieux, s’être lancé six mois plus tôt afin de pouvoir participer à l’appel d’offres et ainsi avoir l’opportunité de créer le premier chatbot pour SNCF (rires) !

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