Sur les pavés, la trottinette

Après les services d’autopartage covoiturage, vélo en libre-service ou navette autonome, la famille des transports en commun innovants s’agrandit avec l’arrivée de Knot : les trottinettes en libre-service.

SNCF Gares & Connexions et la Société du Grand Paris ont noué un ensemble de partenariats avec la startup Knot (que vous avez peut-être découverte lors de notre Meetup Open Transport de Strasbourg) pour expérimenter ces trottinettes connectées. « L’idée est que les utilisateurs puissent prendre des trottinettes pour parcourir confortablement jusqu’à deux kilomètres de distance », explique Polina Mikhaylova, CEO de Knot, au journal Le Parisien.

Pour emprunter une trottinette Knot, il vous faut d’abord télécharge l’application. Une fois connecté, il suffit de localiser les bornes de service et de déverrouiller les cadenas de la trottinette. Votre tuto en vidéo :

Actuellement, quatre bornes sont installées dans les quartiers de Châtillon-Montrouge (SGP) et deux autres devant les gares de La Plaine et Stade de France à Saint-Denis (SNCF). Vincent Lelong, directeur de projets « Signalétique et Intermodalité » chez Gares & Connexions, précise que trois bornes supplémentaires sont prévues dans le quartier d’affaires à Saint-Denis.

Avec une vitesse de circulation 3 fois supérieure à celle de la marche à pied, la trottinette réduit le temps de trajets et favorise l’utilisation de plusieurs modes de transports au cours d’un même déplacement. Avec seulement 6 kg sur la balance, elle est bien moins volumineuse qu’un vélo et plus facilement transportable.

Autre caractéristique importante du service : le partage, pratique appréciée des jeunes générations. Avec un prix abordable (le compte client, débité au temps de location à la minute, peut être alimenté à raison de 0,99 € pour deux heures, 4,99 € pour 20 heures, 9,99 € pour 50 heures), la location des trottinettes apparaît comme une réponse économique à la problématique du dernier kilomètre.

« L’utilisation des trottinettes est bien adaptée aux espaces urbains aménagés », reconnaît Vincent Lelong, « notamment autour des gares où la densité des flux est importante ». Connectées, les trottinettes renvoient les données d’utilisation aux équipes du pilotage. Où installer les bornes ? Combien de temps de location en moyenne ? Le design de la trottinette peut-il être amélioré ? Le déploiement de Knot à l’échelle de la ville demande une connaissance approfondie des besoins des citadins.

« Les informations d’utilisation sont transmises à notre base de données via une architecture propre à Knot », assure Arthur Keller, directeur général de la startup, « des requêtes redondantes envoyées depuis une zone donnée nous indiquent des besoins précis ». Les utilisateurs peuvent également signaler n’importe quel problème d’utilisation dans l’application, facilitant la maintenance des trottinettes.

Aujourd’hui, ces dernières sont uniquement autorisées à circuler sur les voies piétonnes, dans la limite d’une vitesse raisonnable vis-à-vis des piétons (moins de 18 km/h). A terme, on peut s’attendre à la construction d’infrastructures spécifiques et adaptées à la glisse urbaine, ainsi qu’à l’établissement d’un cadre réglementaire adapté – la mairie de Paris ayant commencé à officialiser juridiquement la piétonisation de plusieurs voies de la ville depuis octobre 2016 -.

Comment pérenniser le service ? « L’important est de maîtriser le coût d’exploitation des trottinettes. Il faudra donc, in fine, envisager un usage en ‘free-floating’ qui permettrait de louer ou rendre sa trottinette n’importe où dans la ville », projette Vincent Lelong.

Ce modèle garantirait une disponibilité maximale des matériels. « Nous réfléchissons aussi à un système hybride mixant le free-floating et les bornes physiques », explique Arthur Keller, « les données récoltées en temps réel nous permettront d’inciter les utilisateurs à se diriger vers des zones où il y a des manques, via des offres promotionnelles par exemple ».