Tock, la plateforme conversationnelle créée par SNCF Connect & Tech séduit de plus en plus à l’ère de l’IA Générative
Près de 10 ans après le lancement de son premier chatbot grand public, SNCF Connect & Tech prépare l’avenir avec sa plateforme Tock.
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Par La Redaction
Si certains ont découvert l’intelligence artificielle à l’automne 2022 avec le lancement de ChatGPT, SNCF Connect & Tech, filiale privée de la SA Voyageurs du groupe SNCF travaille sur ces sujets depuis près de 10 ans notamment grâce au lancement de son premier chatbot destiné au grand public dès 2016.
À l’époque, Voyages-sncf.com se lançait dans le conversationnel, notamment sur Messenger, pour toucher une nouvelle génération de clients. Éditeurs, startups, GAFAM présentaient des solutions intéressantes mais aussi des limites : coûts, pérennité, désintermédiation, effet « boîte noire ». Nous avons choisi de nous appuyer sur des logiciels libres pour construire notre propre plateforme. Finalement avec le recul, cette solution nous a apporté davantage de maîtrise
Tock, une plateforme conversationnelle open source
Tock repose sur des composants libres, tels que la brique Open NLP de la fondation Apache et Core NLP de l’Université de Stanford. Grâce aux nombreux développements additionnels réalisés par les équipes de SNCF Connect & Tech, l’outil est devenu une véritable plateforme. Depuis 2017, il permet une utilisation « low code » pour les chatbots du Groupe, à l’exemple de OUIbot sur le site e-commerce à grande échelle.
Progressivement, on a vu OUIbot devenir l’un des chatbots français les plus populaires avec plus de 15 000 requêtes par jour. Le bot fut précurseur à plusieurs reprises : décliné sur Web et Mobile, les messageries comme Messenger et WhatsApp, mais aussi des assistants vocaux tels qu’Alexa et Google Home dès leur arrivée en France. Cet assistant était capable de faire des recherches, réserver des billets et même payer dans une même conversation, ce qui était un usage très avancé pour l’époque.
Une expérience conversationnelle de plus en plus intégrée
Depuis 2022, SNCF Connect propose une nouvelle expérience unifiée, offrant plus de services et offres, pour être le tout-en-un des mobilités. Le savoir-faire acquis avec Tock et OUIbot est mis à profit pour proposer aux internautes une expérience conversationnelle plus intégrée et plus universelle, préfigurant ce que certains appellent aujourd’hui des « moteurs de réponse ».
SNCF Connect intègre pleinement le conversationnel, l’assistant étant accessible depuis chaque écran. La reconnaissance du langage enrichit également des éléments de l’interface à première vue classiques, comme le champ de recherche principal. Loin de se limiter à la saisie d’une destination, il permet d’exprimer en langage naturel une recherche ou une question ; fusionnant les concepts de moteur de recherche et de chatbot. Il devient alors une interface universelle pour répondre à l’ensemble des besoins utilisateurs - y compris s’adresser à un véritable agent quand c’est nécessaire ! Ce n’est plus l’utilisateur qui navigue, mais l’application qui répond à ses demandes. Un exemple concret ? Vous pouvez demander directement "Paris Nantes demain soir" dans la barre de recherche, sans passer par le formulaire de recherche classique.
L’émergence de l’IA Générative
Tock est une boîte à outils pour le conversationnel. Bien que par définition moins visible et « personnifiée » que les chatbots qu’elle permet de concevoir, la plateforme poursuit néanmoins sa croissance. Naturellement, elle profite désormais des progrès de l’intelligence artificielle pour intégrer des LLM, les grands modèles de langage.
Dès janvier 2023, nous avons réalisé une expérience hybride en intégrant Tock à ChatGPT en direct du salon FOSDEM de Bruxelles, le plus grand événement européen dédié aux logiciels open source. Par la suite, nous avons pu tester d’autres solutions RAG et LLM, logiciels libres, solutions éditeurs ou provenant des Big Tech. La liberté apportée par la plateforme nous a permis d’avancer en gardant une certaine maîtrise, de progresser durablement dans un domaine technologique qui évolue extrêmement rapidement. Aujourd’hui, IA Générative et technologies traditionnelles se marient dans SNCF Connect pour une expérience conversationnelle sans couture
Tock, le succès d’une communauté
Après avoir séduit l’interne, la technologie Tock a conquis d’autres entreprises et poursuit son cheminement.
Dès 2017, nous avons fait le choix de partager la technologie Tock en open source et son code sur GitHub. Cela a progressivement attiré d’autres entreprises aux besoins similaires : ENEDIS, Crédit Mutuel Arkéa, Smart Tribune, Orange et d’autres, y compris des universités et récemment le CNES. En quelques années une communauté solide a émergé, et désormais la majorité des contributions au développement de Tock (innovations et fonctionnalités) provient de la communauté hors du groupe SNCF. Le logiciel créé par SNCF Connect & Tech est devenu communautaire, véhicule d’une innovation ouverte accessible à tous.
Vers des usages de l’IA Générative plus « responsables »
Le Crédit Mutuel Arkea a ouvert au printemps un chatbot bancaire grand public exploitant l’IA Générative à travers Tock. Cet automne, c’est SNCF Connect qui a intégré de l’IA Générative dans son chatbot grand public via Tock. Les deux équipes travaillent en fait main dans la main depuis plusieurs années pour continuer de faire vivre et évoluer la plateforme Tock, tirer parti de l’IA Générative d’une manière maîtrisée, plus « responsable ».
En 2016, le machine learning et le NLP avaient montré qu’un chatbot pouvait déraper à cause de quelques internautes malveillants. 8 ans plus tard, nous devons prendre en compte les contraintes du RGPD, le risque cyber, l’AI Act, sans oublier l’enjeu écologique et la consommation importante des nouvelles technologies d’IA Générative. Tock nous donne un avantage en apportant davantage de maîtrise : où vont les données, quels serveurs ou LLM utiliser, quand faire appel à l’IA Générative et quand cela semble risqué ou disproportionné. En permettant de combiner les technologies pour garder le contrôle sur certaines réponses sans risques d’"hallucinations", on peut éviter des dérapages technologiques.