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Dans les coulisses de la connectivité à bord des trains SNCF

L’accès à Internet haut-débit dans les trains et les emprises SNCF est un des sujets les plus évoqués, aussi bien par le Groupe ferroviaire que par ses voyageurs. Où en est aujourd’hui ce projet d’envergure ? Quels en sont les enjeux et les difficultés ? Bienvenue dans les coulisses du programme de connectivité SNCF.

Après le Wifi en gare, connexion Internet à bord ! Depuis le 15 décembre dernier, les voyageurs empruntant les TGV Paris – Lyon bénéficient d’une connexion à 300km/h : un service interactif, fiable et gratuit grâce à TGV Connect, portail de connexion proposé par le Groupe ferroviaire. 

Publié le

Par La Redaction

cover_connectivite_@WifiTrains

Une étape clé de la transformation digitale

Permettre à l’ensemble des voyageurs de se connecter s’est traduit par la mise en route d’un projet dédié baptisé NET.SNCF. TGV Connect en est un maillon essentiel, impliquant une quinzaine d’entités SNCF (SNCF Réseau, SNCF Digital & SI, Gares & Connexions, Transilien etc.).

La connectivité sur la ligne TGV Paris-Lyon, c’est la possibilité de naviguer sur ses sites et réseaux sociaux favoris, d’envoyer des mails, de suivre son train sur le trajet parcouru… C’est également un pré-requis au développement de services digitaux pour les collaborateurs. En effet, la transformation des métiers grâce au numérique – enjoignant moins de pénibilité et plus de tâches à valeur ajoutée (via, par exemple, l’utilisation d’applications comme GRAOU, Bulldozair, Défisécu…) – ne peut se réaliser que si le réseau est de qualité suffisante. 

Les défis du déploiement de TGV Connect : collaboration, investissements et bond technologique

Mais pour achever la mise en place de cette connectivité, l’engagement des équipes internes de SNCF ne suffit pas à lui seul.

C’est un travail collectif : “SNCF n’est pas opérateur télécom. Sans bonne couverture 3G/4G, on ne pourra pas faire grand-chose”, rappelait Sébastien Kaiser (propos rapportés par ZDNet).

En effet, cette démarche concerne à la fois les opérateurs de télécommunication (Orange, SFR, Bouygues Telecoms, Free), les équipementiers spécialisés dans le ferroviaire (Nomad, Icomera, Nokia Siemens Networks, etc.), les constructeurs (Alstom) et le régulateur télécom français l’ARCEP

Egalement, les technologies Internet permettant la connexion à bord d’un train ont beaucoup évolué ces dix dernières années. Lors de l’inauguration de TGV Connect, Guillaume Pepy, président du Groupe SNCF, le soulignait : “Nous l’avions déjà essayé il a une dizaine d’années, mais les technologies n’étaient pas assez mûres”. Il y a cinq ans en effet, SNCF avait tenté un déploiement via des technologies de connexion par satellite (utilisées par Thalys ou Eurostar), essai qui “s’était avéré peu concluant”, toujours selon le président. Après d’autres tentatives et de nombreuses études comparatives, SNCF a finalement opté pour une solution 3G/4G

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Newsroom SNCF

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Newsroom SNCF

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Newsroom SNCF

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Newsroom SNCF

Un immense travail d’infrastructure

Concrètement, comment cela fonctionne ? Pour assurer la continuité du service entre Paris et Lyon,il a d’abord fallu installer une antenne relais tous les 2-3 km le long des voies. A l’issu d’un appel à projet SNCF, Orange a été choisi comme opérateur en charge de la construction. Selon Luc Barnaud, Directeur partenaires et opérateurs mobiles Orange France : “À 300 km/h, le train passe d’un relais à l’autre toutes les 15 secondes” : voici donc le principal défi technologique du Wifi à bord. Le signal émanant des antennes est ensuite transformé en ondes Wifi par les récepteurs installés dans les rames, avant d’être agrégé et disséminé jusqu’aux voyageurs via un réseau de fibres optiques. 

Comme mentionné précédemment, la couverture géographique en 3G/4G impacte considérablement la connectivité à bord. Et les inégalités numériques observées sur le territoire français ne facilitent pas le déploiement, malgré le bon travail des opérateurs : d’après une étude de l’ARCEP, encore 70% du territoire représentant 20% de la population ne bénéficiaient pas de services mobiles à très haut débit fin 2015. Une couverture de 40% de la population de ces zones doit être atteinte début 2017.

Pour faciliter la tâche des quatre opérateurs télécom, SNCF propose des facilités de mutualisation sur ses infrastructures télécom ferroviaires (ses points hauts GSMR) et a mis en place une organisation transverse pour une meilleure collaboration avec les opérateurs.

Mais cet investissement a un coût : pour équiper ses 300 rames TGV, SNCF va devoir débourser 100 millions d’euros – le service demeurant totalement gratuit pour les voyageurs.

D’autres lignes – comme celles de Strasbourg, Bordeaux, Lille, Rennes, Marseille – seront connectées au fil de l’année 2017. Les 17 kilomètres de tunnel du RER C, dans Paris, seront également équipés d’antennes permettant de capter la 4G dans les mois à venir.

@celine_gauthier
TGVConnect @etiennedrouard

_Photo de Une – ©Wifi on Trains (@WifiTrains)_

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