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L’innovation digitale au service de la santé des collaborateurs

Chez SNCF, les initiatives en faveur de la santé des collaborateurs se multiplient. Le numérique vient apporter de nouvelles pistes et solutions. Petit tour d’horizon des innovations dédiées à la santé des agents.

Publié le

Par La Redaction

SNCF VivaTech 2019 Santé au travail

Que ce soit pour assister les gestes métier (manutentions, mouvements de contorsion) ou proposer de nouveaux services pratiques, l’innovation apporte des réponses pertinentes à plusieurs problématiques liées à la santé.

Un éventail de solutions pour aider au travail

Dès 2015, la Direction du matériel SNCF Voyageurs s’est engagée dans un vaste projet d’expérimentation de Nouvelles Technologies d’Assistance Physique (NTAP). Ces NTAP permettent d’assister l’agent dans ses tâches physiquement contraignantes, en ayant recours à des dispositifs d’assistance physique (exosquelettes) et à des robots d’assistance physique, qui incluent les cobots (robots collaboratifs). Cobots et exosquelettes s’inscrivent dans un même objectif de diminution des troubles musculosquelettiques , des maladies professionnelles et de pénibilité. “Il s’agit de garantir la santé des agents et s’assurer qu’ils puissent rester en poste”, confirme Véronique Touchard, ergonome.

Trouver les outils adaptés aux besoins

La société Isybot a conçu un cobot ponceur qui a permis à SNCF Voyageurs de faire un bond technologique sur le ponçage et qui assiste les agents tout en leur laissant la compétence technique (expertise et programmation du robot). Le cobot, actuellement en service à Périgueux, Rouen 4 Mares Saint-Pierre des Corps et Bischheim, déleste de la charge portée et des vibrations, les deux éléments principaux de la pénibilité liée au ponçage.

Un autre projet concerne les exosquelettes. Plusieurs sont évalués et testés afin de trouver celui ou ceux qui répondent le mieux à différents usages métier. “Nous avons créé un exosquelette multi assistances qui, entre autres, aide au maintien des bras levés pour les interventions au niveau des plafonds des équipements par exemple. Il peut assister la manutention et le support d’outillage”, indique Yonnel Giovanelli, responsable du pôle ergonomie. En pratique, ce système -non motorisé – à base de ressorts est modulaire et s’adapte à diverses activités. Il pourrait faciliter le remplacement de semelles et garnitures de frein en fosse, le câblage en voiture TGV ou encore la logistique de manutention des charges.

Le mal de dos, un combat pour tous

Hormis les précédents dispositifs pour aider à porter des charges ou maintenir des positions bras levés qui s’avèrent pénibles, SNCF teste également des solutions destinées à l’ensemble des agents, quel que soit leur métier. L’idée est notamment de limiter le mal de dos, considéré comme un enjeu majeur de santé dans les entreprises, et plus largement pour l’ensemble de la population. Pour cela, SNCF Voyageurs a identifié le gilet anti-mal de dos de la société Percko, adapté à n’importe quel salarié exerçant une activité plutôt « statique ». Il incite à repositionner la colonne vertébrale grâce à sa technologie de tenseurs, limitant la position courbée ou tirant sur les lombaires et diminuant ainsi le risque de blessures.

Faciliter la vie des collaborateurs au bureau

SNCF travaille en open innovation, avec de nombreuses startups, destinées à ses activités industrielles comme la maintenance prédictive ou à la santé. C’est le cas de H4D, testée en interne, qui permet de consulter un médecin rapidement et sans se déplacer. Cette solution a pour but de simplifier l’accès à la consultation médicale au sein de l’entreprise. Et pour aller plus loin ? Il est désormais possible d’avoir un examen de santé complet, à distance, sur son lieu de travail grâce à la cabine de télémédecine « Consult Station » créée par l’entreprise française H4D.

Dans le cadre de l’expérimentation lancée par Optim’Services, les salariés contractuels qui n’ont pas accès à la médecine de soin SNCF peuvent utiliser cette cabine via une simple inscription en ligne.

« Dans notre direction, nous cherchons toujours des innovations ayant pour but de faciliter le quotidien des collaborateurs. Aujourd’hui, c’est dans le domaine de la santé que nous innovons », indique Dinelly Jacquet, responsable de la communication chez Optim’Services.

Via la cabine, deux activités médicales sont possibles. On peut y effectuer une téléconsultation, dans les mêmes conditions qu’une visite classique, avec un professionnel de santé en visioconférence. Il est également possible d’y réaliser un « check-up », un bilan de santé rapide. Il suffit de procéder au diagnostic grâce aux outils disponibles à l’intérieur de la cabine, en suivant les instructions qui s’affichent à l’écran. Les résultats sont ensuite imprimés directement sur place.

Et demain ?

Le réseau d’experts scientifiques et techniques Synapses de la Direction Innovation&Recherche a créé un groupe de travail dans le domaine de la Sécurité et Santé au Travail à l’échelle du Groupe SNCF. Parmi les projets en cours de développement, celui des semelles connectées. Le but ? Les intégrer aux chaussures des agents afin d’évaluer leur niveau d’équilibre et d’améliorer leurs bonnes pratiques et ainsi éviter des accidents du travail. « Elles servent à analyser en partie l’équilibre statique et dynamique indépendamment des conditions matérielles ou environnementales » explique Yonnel Giovanelli, membre du réseau Synapses.

« Nous allons tester cette technologie, la peaufiner, et déterminer précisément les secteurs où les accidents sont fréquents, afin que les collaborateurs puissent améliorer leur équilibre et diminuer ainsi les risque de chutes, donc les chutes elles-mêmes » ajoute-t-il. « Avec les semelles, nous pourrons proposer une meilleure compréhension de l’accidentologie concernant les chutes de plain-pied par une prise en compte de l’humain et de ses capacités d’équilibration » précise Cyril Cappi, Chef de projet I&R. Avant de développer un exosquelette ou tout autre innovation, le responsable ergonomie précise qu’il ne faut pas « digitaliser pour digitaliser ». S’assurer de répondre à un besoin suffisamment analysé en amont est la clé pour proposer une solution utile.

Enfin, un paramètre crucial dans l’amélioration de la Santé et la Sécurité au Travail (SST) : la formation interne, que ce soit de la sensibilisation ou de l’entraînement aux bonnes pratiques et gestes métier, par exemple avec les formations en Prévention des Risques liés à l’Activité Physique. « Si l’on compare les agents qui ont suivi cette formation et ceux qui ne l’ont pas fait, ces derniers ont deux fois plus d’accidents du travail » détaille Yonnel Giovanelli. Un des objectifs quotidiens est donc de trouver une façon d’optimiser ces formations, les rendre accessibles au plus grand nombre et susciter l’envie de les suivre, et cela peut se faire grâce au numérique.

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