Avec près de 250 000 passagers par jour au sein de ses 57 stations, le métro d’Hyderabad se doit de gérer au mieux les heures de pointes. Ses trois lignes sont conçues avec des boucles intermédiaires : chaque train peut, par exemple, effectuer un aller-retour entre trois stations où le trafic est particulièrement intense sans aller jusqu’au terminus de la ligne. Pour utiliser au mieux cette fonctionnalité, Keolis a mis au point un algorithme de prédiction des heures de forte affluence. Les résultats sont utilisés d’un côté dans une application mobile à destination des voyageurs pour les avertir, et d’autre part pour changer la circulation des trains sur ces boucles intermédiaires.

La filiale groupe SNCF a aussi apporté son savoir-faire pour un autre aspect crucial du monde ferroviaire : la maintenance des trains. Le projet CMMS, pour Computer-Based Maintenance Management System, vise à numériser l’ensemble du parcours du train en atelier de réparation, en prenant en compte aussi bien la disponibilité des ateliers et des pièces de maintenance que le facteur humain. CMMS est de plus nativement compatible avec des outils d’IA qui devraient venir s’y greffer dans le futur. Cette solution, encore en cours de développement, devrait représenter un coût d’un tiers par rapport à l’équivalent d’IBM, Maximo, application de gestion de la maintenance prédictive.

La petite équipe d’Hyderabad – qui se compose de quatre personnes – a aussi développé une solution de tickets virtuels fonctionnant avec des QR codes, en plus d’un éventail d’innovations n’impliquant pas forcément du numérique, comme des quais plus spacieux, une solution pour stopper temporairement l’alimentation des caténaires quand des oiseaux s’y trouvent, ainsi que des mesures d’économie d’eau, une ressource d’autant plus précieuse en Inde.

Ces innovations dans le domaine du numérique sont similaires à celles adoptées par le groupe SNCF en France, comme l’IA de comptage des passagers des rames Transilien portée par le pôle Innovation & Recherche, OpenTCO de la DGEX SNC Réseau, ou le projet CAB de la DTIPG pour l’aspect trafic voyageurs. Et pour le domaine de la gestion numérisée de la maintenance des trains, la France a déjà mis en application plusieurs projets, comme au technicentre de Romilly-sur-Seine où toutes les pièces sont suivies automatiquement de leur arrivée à leur départ, ainsi qu’une IA de planification des tâches qui pourra être déployée dans plusieurs technicentres.