Un réseau ultra-rapide pour l’IA dans la vidéoprotection
Alors que les réseaux de fibre et sans fil gagnent en débit et voient leur latence baisser, notamment grâce à la 5G, la SNCF réfléchit à unifier le traitement des flux vidéo des caméras de surveillance au sein d’une plateforme de vidéo-intelligente mutualisée. Objectif : renforcer les moyens de sûreté et de sécurité des biens et des personnes dans les espaces de gares et sur les quais d’ici 2024 pour assurer une sécurité maximale pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques.
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Par La Redaction
Des dizaines de milliers de flux vidéo issus de caméras de vidéoprotection sont à surveiller, en temps réel, pour assurer la sécurité des gares SNCF et des voyageurs qui les fréquentent. Le défi est de taille, et l’apport du numérique indispensable. Plus précisément, la SNCF compte utiliser l’intelligence artificielle pour détecter automatiquement des mouvements suspects sur les images des caméras, afin d’épauler les agents de surveillance de la SUGE en nombre nécessairement limité.
Techniquement, un obstacle apparaît alors, car toutes les gares de France ne sont pas logées à la même enseigne en matière de connectivité et de système vidéo. Il y a les gares franciliennes, dont les flux vidéo sont centralisés au sein du réseau haut débit multi-services RMS, celles de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA) avec le réseau VIDEOP, et les gares des autres régions, qui ne disposent pas encore d’un réseau regroupant les caméras mais seulement d’un VMS (Video Management Systems) interne propre à la gare.
Du haut débit pour l’IA
Or, si l’on veut pouvoir faire analyser par l’IA les flux de vidéoprotection des gares, cela se fait de manière bien plus efficace de façon centralisée. Pour cela, il faut nécessairement un réseau très haut débit. C’est le cas des réseaux RMS et VIDEOP. Cependant, le réseau SIRIUS qui innerve les gares de province (hormis la région AURA) ne dispose pas d’une qualité de service suffisante pour supporter des flux vidéo en temps réel.
Pour les JO de 2024, Il y a un intérêt à étudier comment désenclaver les systèmes vidéo équipant les grandes gares des villes de province qui accueilleront l’événement sportif (Bordeaux, Lille, Marseille, Nantes, Nice, Toulouse). Terralpha avec son offre fibre UHD (Ultra haut débit), sa couverture nationale et sa capacité à déployer des points de présence sur le territoire, a sa carte à jouer. La 5G pourrait aussi être une alternative, dans un avenir plus lointain.
La coupe du monde de rugby de 2023 peut aussi donner lieu à un « ballon d’essai », car l’évènement sportif concerne les mêmes villes de province, explique Stéfan Kopanski, responsable du programme de services vidéo à la Direction connectivité pour la transition numérique de SNCF.
Il serait donc plus efficace d’interconnecter la future plateforme de vidéo intelligente aux divers réseaux et systèmes centralisés de gestion de flux vidéo, ce qui permettra notamment le traitement à haut débit, centralisé et en temps réel, des images par de l’IA.
Pourquoi a-t-on besoin de ce haut débit ? Car l’IA devrait, comme l’être humain, bénéficier de données de qualité pour mieux travailler, par exemple d’une source en 4K, voire 8K, alors que beaucoup sont encore aujourd’hui en HD.
Crédits : Yann Audic (photo couverture)
Sébastien Godefroy (photo agents)